[Digital Business Africa] – Femme entrepreneure, mère atypique et si bienveillante. Telle est la description de cette jeune mère soucieuse d’impacter significativement le mieux-être de sa communauté à travers des collectes et des dons. Cette jeune mère au profil insolite et attachant est Cheryle Idossou Yallou. Diplômée d’un master II en gestion, banque, et finance d’entreprise et de marché, elle ambitionne de toucher des milliers de familles et d’enfants démunis.
C’est donc à travers l’initiative IFENI qui signifie « c’est par amour » qu’elle lance un appel à la société à travers la mode et son business model écologique, le recyclage. Plus concrètement, l’initiative IFENI collecte les articles de mode de qualité, susceptibles d’être encore appréciés, avec un accent sur la mode africaine et délaissés par les grandes dames nanties ou auprès des magasins de mode qui désirent marquer leur solidarité en soutenant cette cause. Les fonds collectés sont ensuite reversés aux familles.
Cheryle IDOSSOU YALLOU est présidente de son initiative IFENI, présente sur le site internet www.ifeni.net qu’elle anime afin de sensibiliser sa communauté qu’elle entend élargir sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, les actions s’enchaînent pour l’initiative IFENI qui a fait son lancement officiel.
A la suite de ce texte tiré de l’initiative FemmeDigitale.BJ lancée par le ministère de la Communication et de l’Economie numérique et la Direction de la Communication de la Présidence de la République du Bénin, Digital Business Africa a choisi de donner la parole à Cheryle Idossou Yallou qui précise ses projets, explique ses ambitions. Aussi, elle interpelle, à sa manière, le président de la République, Patrice Talon.
Digital Business Africa : Quelle est la petite histoire qui se cache derrière l’initiative IFENI ? Comment est-elle née et quels sont ses objectifs ?
Cheryle Idossou Yallou : IFENI est né du constat qu’il y a un contraste assez remarquable dans la société, mais sur lequel personne ne veut réellement se pencher. En effet, il y a des personnes qui ont autant des garde-manger remplis que des garde-robe très achalandés, à la différence que le garde-manger renferme des produits périssables contrairement à la garde-robe. Alors qu’il existe tout juste à proximité, dans le voisinage, des familles affamées, dans le besoin, un enfant qui a besoin d’être soutenu dans ses études scolaires ou dans ses projets d’avenir tout simplement au risque d’abandonner et de tomber dans la délinquance. Pourquoi ne pas partager ? J’invite les nantis à mettre à disposition leur garde-robe en excès afin de régler l’un de ces problèmes sociaux en lieux et place du cash qu’ils pourraient avoir plus de peine à donner ? Je prends l’initiative de les monnayer en les rendant plus désirables et attractifs.
Aussi, l’Occident nous inonde d’articles d’occasion, qui font certes notre bonheur, mais qui ont pour entre autres buts, la protection de leur écologie. Alors que nous autres, nous ne pouvons leur renvoyer nos articles déjà utilisés. Leur stock vient s’ajouter au nôtre produit sur place. Comment également sauvegarder notre environnement ? Pour ce faire, j’invite tout le monde à utiliser les articles recyclés.
De tout temps et partout ailleurs, surtout en Afrique et au BENIN, le marché d’occasion des articles de mode n’est pas réputé pouvoir donner accès libre, spontané et sans gêne à toute la population, compte tenu de notre culture et des préjugés. De plus, les articles de mode typiquement africains n’y font pas partie. Pourquoi ne pas également valoriser la mode africaine ? Et préserver la discrétion des transactions pour ceux qui le désirent.
Digital Business Africa : Pourquoi avoir choisi les ressources du web pour mieux faire connaître Ifeni ?
Cheryle Idossou Yallou : Je peux citer quatre raisons. Premièrement, le web atteint une audience plus large et plus à même de relayer les objectifs du projet IFENI, même à ceux qui n’ont pas accès à internet. Deuxièmement, les échos du web n’ont pas de frontières. Troisièmement, les transactions en ligne permettent de gagner un temps inestimable et enfin les clients peuvent se faire plaisir dans la discrétion.
Digital Business Africa : Quel est votre parcours personnel ?
Cheryle Idossou Yallou : Je suis nantie de deux MASTER II, l’un en AUDIT et CONTROLE DE GESTION, obtenu à IIM-Cotonou, et l’autre en BANQUE et FINANCE d’entreprises et de marchés obtenu au CESAG (Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion) à Dakar. J’accumule plus d’une dizaine d’années d’expérience professionnelle dans le domaine de la gestion, comptabilité et finance. Depuis mes débuts dans une société privée de GSM, en passant par un cabinet d’expertise comptable, puis par la banque, je fais actuellement parti du staff d’une société de commercialisation de produits pétroliers, à sa direction financière en tant que Responsable de la trésorerie.
Digital Business Africa : Quels sont les plus grands succès de votre programme IFENI ?
Cheryle Idossou Yallou : IFENI vient à peine de naître. Toutefois, chaque année, depuis bientôt quatre ans, je suis à l’initiative de dons de vivres et autres cadeaux en faveur d’orphelins. Ainsi, nous avons déjà rendu heureux plusieurs enfants d’orphelinats tels que l’orphelinat SHALOM de Lokossa, LA PROVIDENCE et quelques indigents du centre BETHESDA de Lokossa.
Digital Business Africa : Quel est à présent le projet réalisé qui fait votre fierté ?
Cheryle Idossou Yallou : Le projet qui fait actuellement ma fierté est le lancement du site internet IFENI, le 1er site de vente d’articles de mode d’occasion en ligne au Bénin.
Digital Business Africa : Sur quel projet précis travaillez-vous en ce moment ?
Cheryle Idossou Yallou : Pour l’heure je m’atèle à formaliser IFENI et à l’approfondir. Il s’agit pour le moment d’une initiative et je souhaite la porter beaucoup plus loin.
Digital Business Africa : Quelles sont vos ambitions ?
Cheryle Idossou Yallou : J’ai surtout pour ambition de monter une structure où tout le monde sera amené à participer inconsciemment à la création d’un nouveau monde. Il ne s’agit pas de réinventer la houe, mais de se rendre compte que le changement de la planète passe par de petites actions anodines et que le changement de la vie d’un seul individu peut suffire. Nul n’est heureux tout seul et dans chaque action que nous posons, nous devons penser au bienfait que l’autre peut en tirer.
Digital Business Africa : Comment le gouvernement devrait-il venir en aide aux jeunes entrepreneurs et innovateurs du pays ?
Cheryle Idossou Yallou : Je pense qu’innover et entreprendre représente ce qu’il y a de mieux dans le développement et l’épanouissement d’une nation. En ce sens, le gouvernement pourrait promouvoir les idées des jeunes en mettant en place des creusets d’échange, des partages d’expérience de réussite de jeunes entrepreneurs, faire la promotion des jeunes qui osent innover et entreprendre histoire de les galvaniser. Il pourrait également les accompagner en facilitant et en promouvant l’installation d’incubateurs.
Digital Business Africa : Quel est votre conseil aux jeunes entrepreneurs et aux innovateurs ?
Cheryle Idossou Yallou : Mon conseil est simple : il faut croire en soi et ne jamais baisser les bras.
Digital Business Africa : En cinq phrases maximum, s’il vous était donné de rencontrer le président de la République, Patrice Talon, que lui diriez-vous ?
Cheryle Idossou Yallou : Je commencerai par le remercier pour la promotion de l’excellence qu’il fait en s’entourant de personnes compétentes pour l’accompagner dans son programme d’actions. Je dirai également à président Patrice Talon que le BENIN, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest francophone, tel que le SENEGAL, profiterait d’une meilleure économie grâce au numérique pour lequel nous souhaitons un accès plus facile. En tant qu’entrepreneur bien averti des difficultés d’entreprise, je dirai également au président de bien vouloir faire la promotion des start-up et innovateurs en mettant par exemple en place un fonds d’investissement pour soutenir les débuts. En tant que Président de la République, il est bon d’alléger davantage la fiscalité des start-up en annulant l’impôt sur le résultat pour les trois premières années. Et enfin, en tant que père de la nation, je demanderai au président Patrice Talon de penser en premier lieu au bien-être de tous dans toutes ses résolutions pour un Bénin plus révélé.
Propos recueillis par Laurent ADJOVI, Digital Business Africa
Commentaire:vraiment, c’est tout simplement waaaaaaaaaooooooh