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Beaugas Orain DJOYUM : « Une autre manière pour Paul Biya de dire aux jeunes : ‘‘Attention, vous pourrez payer cher si vous publiez n’importe quoi’’ »

Beaugas Orain DJOYUM

TIC Mag – Qu’est ce qui a justifié le choix par le président camerounais d’utiliser des expressions essentiellement ‘‘ jeunes’’ comme follower passif ?

Beaugas Orain DJOYUM – L’on peut avoir plusieurs décryptages de l’expression  »follower passif » utilisée par le président de la République, Paul Biya, dans son discours à la jeunesse. En lisant le discours du président et en le mettant en contexte, on comprend aisément qu’il demande aux jeunes camerounais, qui vivent dans un pays en  guerre contre les sécessionnistes et contre les adeptes de Boko Haram de ne pas propager des informations qui pourraient amplifier la guerre, démoraliser et décourager non seulement les populations, mais aussi les soldats.

TIC Mag – Comment faudrait-il interpréter l’expression follower passif ?

Beaugas Orain DJOYUM – Dans ce sens et dans l’entendement du président, l’internaute ou le follower actif doit être celui-là qui observe au moins deux attitudes sur les réseaux sociaux : premièrement, il partage des contenus qui valorisent l’image du pays et encourage les forces armées et les populations à maintenir la paix et le développement;  deuxièmement, il s’assure que ses publications et partages sur les réseaux sociaux ne sont pas contraires aux lois et règlements du pays, notamment la loi N° 2010/012 du 21 décembre 2010 relative  à la cybersécurité et la cybercriminalité  au Cameroun. Une loi qui, en son article 78 alinéa 1, stipule qu’est  puni  d’un  emprisonnement  de  six  (06)  mois  à  deux  (02)  ans  et  d’une  amende  de  5.000.000  (cinq  millions)  à  10.000.000  (dix  millions)  F.Cfa ou  de  l’une  de  ces  deux  peines  seulement,  celui  qui  publie  ou  propage  par  voie de  communications  électroniques  ou  d’un  système  d’information,  une  nouvelle sans  pouvoir  en  rapporter  la  preuve  de  véracité  ou  justifier  qu’il  avait  de  bonnes raisons  de  croire  à  la  vérité  de  ladite  nouvelle. Une autre manière pour le président de la République de dire aux jeunes :  »Attention, vous pourrez payer cher si vous publiez ou partagez n’importe quoi sur les réseaux sociaux. »  »


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