[DIGITAL Business Africa] – Les transactions de paiement mobile des 12 opérateurs mobiles de la zone Cémac offrant ce service ont atteint la barre de 4 700 milliards de F.Cfa de chiffre d’affaires au cours de l’année 2017. L’ensemble des transactions mobiles ayant transité via les cinq grands réseaux monétiques opérant en zone Cémac (GIMAC, VISA, MASTERCARD, UPI et AMEX) y compris via les services de paiement mobile de 12 opérateurs mobiles a atteint 5 200 milliards F CFA de chiffre d’affaires.
Toujours en 2017, 360 millions de transactions mobiles dont 303 millions de mobile money (+ 300%) ont été enregistrés en zone Cémac qui compte le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad, le Congo Brazza et la RCA. 56 banques, 08 EMF et 12 opérateurs mobiles ont opéré dans cette zone Cémac en 2017.
Ce sont là quelques chiffres du contexte monétique de la zone CEMAC présentés ce 10 octobre 2018 à Douala au Cameroun par le Gimac (Groupement Interbancaire Monétique de l’Afrique Centrale), à l’occasion de la réunion sur la mise en œuvre de l’interopérabilité monétique intégrale dans la Cémac.
Jean Clary Otoumou, le directeur administratif et financier du Gimac, en présentant ces chiffres a relevé l’absence d’une vision et d’un contrôle effectif directe de la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale) et de la COBAC (Commission bancaire de l’Afrique centrale) sur la monétique non bancaire devenue d’importance systémique. Car, affirme-t-il, les réseaux monétiques non bancaires, notamment la monnaie électronique (mobile money) sont très véloces, mais cloisonnés.
Autre constat important, on relève des réseaux monétiques de cartes interconnectés, mais avec des faibles transactions et une interopérabilité internationale prépondérante et malheureusement coûteuse.
Pour mieux organiser le secteur monétique dans la zone Cémac, le gouverneur de la Béac, Abbas Mahamat Tolli, a donc signé le 10 août 2018 l’instruction n° 001/GR/2018 relative à la définition de l’étendue de l’interopérabilité et l’interbancarité des systèmes de paiement monétique dans la Cémac.
Depuis le 1er octobre 2018 donc, selon cette instruction, tous les réseaux monétiques et tous les réseaux de transfert d’argent opérant dans la CEMAC sont tenus de déclarer les statistiques de leurs opérations à la BEAC et au GIMAC.
La rencontre de Douala organisé par le Gimac (du 10 au 12 octobre) est donc l’occasion pour les acteurs du secteur de la monétique (banques, EMF, opérateurs mobiles, partenaires) de s’informer et d’évaluer les moyens de mise en œuvre de l’ensemble des réformes prescrites par le gouverneur de la Béac dans son instruction.
Favoriser l’interopérabilité intégrale
« Pour tenir compte de l’évolution du paysage en termes de nouveaux instruments de paiement, avec le développement exponentiel du Mobile money, technologie épousant mieux que la carte les modes de vie des populations de la Cémac, ainsi que des transferts d’argent, le Gimac s’est doté d’un plan stratégique triennal 2018-2020, reposant essentiellement sur la mise en œuvre de l’interopérabilité des mobiles, ainsi que l’intégration des transfert d’argent, pour une convergence des transactions Carte, Mobile et Transferts. Ceci non seulement pour tenir compte de l’évolution du paysage en termes de nouveaux instruments de paiement dans notre sous-région, mais surtout pour accentuer la dématérialisation des paiements par la généralisation à toutes les couches de la population de la Cémac de l’usage bénéfique des instruments de paiement électronique », explique Valentin Mbozo’o le DG du Gimac.
L’instruction n° 001/GR/2018 relative à la définition de l’étendue de l’interopérabilité et l’interbancarité des systèmes de paiement monétique dans la Cémac vise donc, selon le DG du Gimac, l’organisation d’une interopérabilité intégrale, l’extension de l’interopérabilité de la carte bancaire à celle mobile, voire aux autres instruments de paiement électronique, afin de décloisoner les différents réseaux monétiques opérant dans la sous-région.
En termes plus clair, dans un futur très proche, en zone Cémac, il sera possible de faire les transactions financières entre son compte mobile de paiement et sa carte bancaire. Et vice-versa. Opérateurs mobiles et banques sont tenus de rendre effective l’interopérabilité intégrale entre les solutions de paiement mobile en cours dans la région Cémac.
Par Digital Business Africa