C’est donc un retour à la maison neuf ans après l’avoir quitté pour Michael Joseph qui reprend ainsi les commandes de l’entreprise dont il est en réalité à l’origine du succès. C’est lui en effet le tout premier patron de Safaricom, à l’époque où l’opérateur n’était encore qu’une PME logée dans un appartement. A ce moment, il revenait tout droit des Etats-Unis, après l’échec d’un projet d’entreprise qui avait englouti toutes ses économies. Il voit donc dans le projet Safaricom l’opportunité de se reconstruire. Il en parle même souvent comme étant « le projet de sa vie » qui est devenu « le plus gros succès de sa vie ».
Un succès qui s’illustre par la santé de l’entreprise qu’il laisse à son successeur. En effet, il a fait passer le nombre d’abonnés de Safaricom de moins de 20 000 à plus de 16,7 millions. C’est aussi sous son magistère que la solution de mobile money M-Pesa a été lancée, avec le succès qu’on lui connait aujourd’hui. Le témoin qu’il a passé à Bob Collymore a été très bien entretenu. Ce que confirme d’ailleurs les résultats, notamment le cours de l’action de Safaricom qui a grimpé de plus de 400% à la Bourse de Nairobi. Pour l’année 2018, Safaricom a réalisé un bénéfice net de 626,1 millions de dollars, soit en hausse de 14,7%. Mais surtout, on retiendra de lui le développement de M-Pesa, l’application qui a révolutionné l’usage du mobile money en Afrique et dans le monde.
De manière générale, la course à la succession de Bob Collymore était ouverte depuis plusieurs mois maintenant. Seulement, les discussions butaient sur le nom du prochain PDG, vu que le gouvernement kenyan qui détient 35% du tour de table veut voir à ce poste un kenyan. Ce qui ne correspond pas forcément à la volonté de Vodacom qui détient également 35% de l’actionnariat et souhaite également imposer son propre dirigeant. Selon des informations révélées par la presse kenyane, une short liste de cinq candidats a déjà été arrêtée.
Ecrit par Jephté TCHEMEDIE