La Commission fédérale du commerce (Federal Trade Commission, FTC) devrait annoncer sa décision sur cet accord en septembre, selon le New York Times. S’il est approuvé par le ministère de la Justice, l’accord deviendra le plus important à ce jour dans une affaire impliquant la protection de la vie privée des enfants, ajoute le quotidien.
En avril 2018, 23 organisations de défense des droits numériques et de protection de l’enfance avaient déposé une plainte auprès de la FTC. Elles accusaient YouTube de collecter les informations personnelles de mineurs (localisation, appareil utilisé, numéros de téléphone) sans que les parents le sachent, et de s’en servir pour permettre de la publicité ciblée.
Selon ces associations, cela enfreint la loi américaine COPPA qui interdit depuis 1998 la collecte et l’utilisation commerciale de données des enfants de moins de 13 ans sans l’accord explicite des parents.
YouTube, qui compte deux milliards d’usagers mensuels et est extrêmement populaire chez les ados et les jeunes, a créé en 2015 un site dédié aux enfants de moins de 13 ans, YouTube Kids. Mais son site principal YouTube, officiellement interdit aux moins de 13 ans, regorge de dessins animés ou de comptines pour tout-petits et … de publicités pour des jouets.
Dans un communiqué, l’association Center for Digital Democracy (Centre pour la démocratie numérique), qui fait partie des plaignants, a estimé que l’accord envisagé serait « terriblement modeste » au vu du chiffre d’affaires de Google.
Le Wall Street Journal avait évoqué en juin une option radicale: que YouTube doive placer la totalité des contenus destinés aux plus jeunes sur YouTube Kids, ce qui pourrait être lourd de conséquences, avec la perte d’annonceurs publicitaires et des revenus qui vont avec. Sans collecte de données, YouTube Kids est beaucoup moins intéressante pour les annonceurs.
La gestion des vidéos d’enfants ou pour enfants est un dossier épineux pour YouTube, également critiqué pour ne pas assez protéger son site des pédophiles. YouTube a pris ces derniers mois des mesures fermes, comme interdire la possibilité de commenter la plupart des vidéos montrant des mineurs.
Dans l’Union européenne où est entré en vigueur en mai 2018 un règlement général de protection des données (RGPD), Google s’est vu infliger en France une amende record de 50 millions d’euros en janvier par la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) pour information insuffisante des utilisateurs sur l’exploitation de leurs données. Google a fait appel.
Jephté TCHEMEDIE avec AFP