[Digital Business Africa] – Depuis le 07 juin 2020, les Camerounais désirant participer aux concours lancés par la Fonction publique n’ont pas forcément besoin de se déplacer. Le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (MINFOPRA) a mis sur pied la plateforme web http://concoursonline.minfopra.gov.cm/ permettant aux usagers de s’inscrire en ligne aux différents concours lancés par ce département ministériel.
A ce jour, 28 juillet 2020, Digital Business Africa a appris que le Minfopra comptabilise déjà près de 3300 comptes ont été créés et près de 600 candidatures enregistrées via cette plateforme web. « Nous observons aussi une forte mobilité des candidats, car près de 72% de candidatures reçues utilisent le téléphone portable et près de 60% de candidatures proviennent des zones reculées en dehors des grandes métropoles qui n’ont plus besoin de se déplacer », confie à Digital Business Africa Joseph Le, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative.
Cette plateforme numérique est une preuve de la volonté de ce département ministériel à digitaliser ses services. Déjà, dès son arrivée au Minfopra, Joseph Le avait rendu public son mail professionnel.
Le la dès le départ
Dans sa toute première note d’information du 17 avril 2018, après sa nomination le 02 mars 2018 à la tête de ce département ministériel, Joseph LE mis à la disposition des usagers et des agents publics son adresse mail professionnelle : joseph.le@minfopra.gov.cm. Ceci à la disposition des usagers non satisfaits des services offerts par son département ministériel.
Aussi, le ministre, dans sa note d’information, rappelait aux personnels de l’Etat et aux usagers de son département ministériel qu’afin d’éviter les déplacements à risques et parfois onéreux dépensés pour le suivi des dossiers à Yaoundé la capitale et pour faciliter leur renseignement, le site web du ministère www.minfopra.gov.cm reste disponible avec une possibilité de suivre en ligne l’évolution de son dossier.
Plus tard, toujours dans une volonté de digitalisation des services publics, le 13 novembre 2019, le MINFOPRA et la compagnie de téléphonie mobile MTN CAMEROON ont signé un accord permettant à MTN de soutenir le MINFOPRA dans ses stratégies de proximité avec les usagers du MINFOPRA, par des moyens de diffusion facile de leurs informations.
Sur un plan pratique, grâce à ce partenariat, les usagers pourront entre autres recevoir toutes les informations concernant leurs dossiers, lieux d’examen, salle et même numéros de tables pour les candidats devant passer un examen organisé par le MINFOPRA ou encore recevoir des notifications concernant leurs modalités de prise de service pour des candidats admis à un concours organisé par le MINFOPRA.
Projets et défis du Minfopra
Si ces initiatives constituent des pas significatifs, beaucoup reste à faire. Parmi les défis à relever, la finalisation de l’implémentation du SIGIPES II (Système informatique de gestion intégrée des personnels de l’Etat et de la solde), qui se présentait dès le début de l’année 2020 comme le projet phare du Minfopra.
Avec la version II du Sigipes, il est en effet attendu une intégration des outils numériques et des avancées technologiques les plus récentes en matière de gestion des ressources humaines (GRH). Ce qui permettra la rationalisation des dépenses de personnels, la maîtrise de la dette salariale, l’organisation de la fonction publique locale avec le contexte actuel de l’accélération de la décentralisation, la maîtrise du phénomène d’affectation, de mobilité entre les ministères, d’abandon des postes et de décès non déclarés.
Plus encore, il est prévu que le SIGIPES II intègre la biométrie afin de garantir l’identification des agents publics, l’amélioration de l’assiduité des agents à leur poste de travail, l’éradication du phénomène d’agents fictifs et d’indemnités indues.
En début d’année, Joseph Le précisait alors que ce projet va considérablement améliorer les conditions de travail des personnels de l’Etat. Aussi, indiquait-il, la mise en œuvre de ce projet participera à la préservation de la souveraineté de l’Etat et sa crédibilité vis-à-vis des bailleurs de fonds. Car, expliquait-il, plusieurs autres réformes budgétaires en cours dépendent de la mise en service du SIGIPES II.
Déjà, le Minfopra, en collaboration avec l’IAI-Cameroun, a mis en formation une bonne partie de son personnel à l’appropriation de ce nouveau système. « Après le déploiement du nouveau SIGIPES, cette formation réussie sera à nouveau implémentée à l’endroit de toute la chaîne de la gestion des ressources humaines de tous les départements ministériels, pour non seulement la bonne maîtrise de l’application, mais aussi la maîtrise de l’outil informatique », explique à Digital Business Africa Joseph LE.
Numérisation des archives
A ce jour, apprend-on, du côté du Minfopra, les projets numériques de dématérialisation qui sont les défis de ce département ministériel sont donc : la dématérialisation complète de toutes les procédures de recrutement dans la fonction publique ; la numérisation des archives ; le suivi en ligne du traitement des dossiers et la notification des actes de carrière via les plateformes actuelles de communication numériques; et bien entendu comme indiqué plus haut, la mise en œuvre intégrale du Sigipes II.
Préalable à ne pas oublier
Pour une meilleure intégration de la dématérialisation des services publics dans l’administration camerounaise, il ne faudrait pas faire fi de l’importance de la mise en place de certaines institutions et organes de facilitation. Car, au sein des organisations étatiques, plusieurs initiatives individuelles non coordonnées se mettent en place.
L’on se rappelle par exemple qu’à l’issue des travaux du Colloque national sur la modernisation de la Fonction publique camerounaise, qui s’est tenu du 13 au 15 janvier 2020, à l’Hôtel de ville de Yaoundé, parmi les recommandations des experts, l’on a relevé non seulement la nécessité de la création d’une plateforme interministérielle pour l’élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie de modernisation des services publics, mais aussi, la création d’un Comité national chargé de la transformation du numérique au sein de l’Administration publique camerounaise. Ces deux instances sont toujours attendues.
Par Beaugas Orain DJOYUM