[Digital Business Africa] – Au cours de la cérémonie de commémoration du 10e anniversaire du lancement des services d’Orange Money au Cameroun ce 05 juillet 2021 au Hilton hôtel de Yaoundé, Abakar Idrissa DJIBRINE, inspecteur principal des Régies financières, représentant le directeur général des impôts, Modeste Mopa Fatoing, a indiqué que la DGI envisage de poursuivre avec l’instauration du paiement mobile pour les autres impôts et taxes. Notamment pour ce qui concerne les taxes et impôts relatifs à la commande publique.
« En termes de perspective, nous envisageons d’étendre ce mode de paiement par Mobile Money au paiement des taxes et impôts tels que les droits d’enregistrement de la commande publique. Nous avons pour ambition d’envisager le paiement des taxes et impôts des marchés publics par mobile », a indiqué Abakar Idrissa DJIBRINE.
Ceci au regard du succès des premières opérations de collecte des taxes par mobile money. « Ce partenariat entre la DGI et Orange Money date de l’exercice 2016 par la consécration par la signature de la convention Mobile Money 1 prenant en compte le paiement de la taxe foncière, relève Abakar Idrissa DJIBRINE. Nous avons mis en place une réforme sur le paiement de la taxe foncière et la première expérience était le paiement de cette taxe par mobile. Au regard de la satisfaction que nous avons eue de ce produit, au courant de l’exercice 2021, il a été consacré le paiement des impôts des Centres divisionnaires des impôts par mobile. Aujourd’hui, son bilan est plus que satisfaisant pour la Direction générale des impôts. Nous avons un nombre important des impôts qui passe par mobile. »
Modeste Mopa Fatoing et les raisons de la dématérialisation des paiements
L’on se rappelle qu’à Douala le 18 février 2021 lors de sa rencontre avec les PME pour la présentation des réformes et innovations de la loi des Finances de 2021, Modeste Mopa Fatoing, le DG des Impôts, avait expliqué pourquoi le Cameroun s’est engagé dans la dématérialisation tout azimut des obligations déclarative et de paiement des impôts et taxes.
Première raison évoquée par le DG, les failles enregistrées dans le système de paiement par chèque.
« Qu’est-ce qui se passait avant ? Un contribuable arrive, il dépose un chèque. Comme le chèque est considéré comme libératoire, dans nos écritures, nous mettons qu’il a déjà payé l’impôt. Et je ne sais pas par quel miracle à la fin on n’encaisse pas l’impôt. Je ne sais pas ce qui se passe. Peut-être il va encore au bout de la chaîne et retire le chèque et on n’a pas l’argent. Même quand le chèque est certifié, il n’est pas payé. Nous disons c’est quand même incroyable ! On ne peut pas avoir les chiffres qui disent qu’on a encaissé des fonds et à la fin de la journée les caisses sont vides. Nous avons donc dit : ’’bien, peut-être vaudrait-il mieux d’éliminer ce moyen de paiement’’ », raconte le DG des Impôts.
Deuxième raison, les plaintes des contribuables une fois au guichet des impôts dans les centres des impôts pour le paiement en espèces auprès des recettes des impôts. Parmi les plaintes des contribuables, le DG cite : l’indisponibilité des caissières, les longues attentes des contribuables, des longs déplacements pour se rendre au Centre des impôts.
Troisième raison de la dématérialisation des paiements des impôts et taxes, les contraintes rencontrées par la DGI. Selon Modeste Mopa Fatoing, gérer beaucoup de cash c’est gérer de nombreux de problèmes. « D’abord, nos caissières sont exposées à beaucoup de problèmes. Manipuler les espèces les expose. Il y a des tentations et des risques. Il y a des gardes qu’il faut avoir. Il faut des voitures spécialisées pour convoyer les sommes etc. Il fallait donc trouver d’autres solutions », justifie le DG.
Face à tous ces défis, la DGI a donc mis sur pied le projet de dématérialisation qui a commencé premièrement par le virement bancaire. « La DGE et le centre des moyennes entreprises sont passés au virement bancaire depuis très longtemps. Et cela se passe très bien. On a eu une préoccupation concernant les frais bancaires, mais nous avons trouvé une solution ». Aussi, l’on ne paye pas uniquement par la voie bancaire auprès des banques. L’on peut payer en espèces au guichet des banques et surtout via son téléphone portable. Aussi, en ce qui concerne les banques, « l’on ne paye pas à une seule banque, toutes les banques sont concernées », précise le DG des impôts.
« L’avantage qu’ont les PME aujourd’hui c’est qu’elles disposent d’une gamme très large de moyens de paiement. Le paiement est donc multicanal à présent. La PME décide du moyen de paiement le plus approprié. C’est une excellente chose », se réjouit Modeste Mopa Fatoing.
Les paiements mobiles
Pour les paiements via téléphone portable, les contribuables ont désormais la possibilité de payer leurs impôts par Orange Money, indique le DG. Ici, les fourchettes des tarifs à débourser par les contribuables pour effectuer ces paiements mobiles vont de 300 francs Cfa à 600 francs CFa. La DGI annonçait également que bientôt MTN Mobile Money entrera dans la danse. « Les derniers réglages ont été faits et l’on sera dans les mêmes cordes », affirme le DG.
C’est cette dernière méthode de paiement qui est la plus encouragée par la DGI qui promet même des gratifications aux contribuables qui adoptent la télé-déclaration. « Et nous envisageons sérieusement la possibilité d’accorder de petites déductions dans le cadre de la loi de finances prochaine pour ceux qui choisissent les téléprocédures au lieu des guichets de banques, parce que les téléprocédures sont le chemin de l’avenir… C’est ce qui se fait ailleurs et c’est l’une des pistes que nous envisageons pour vous encourager à aller vers les téléprocédures. Parce que c’est bénéfique pour vous et c’est bénéfique pour nous », avait promis aux PME Modeste Mopa Fatoing.
Par Digital Business Africa