L’initiative www.defyhatenow.org au Cameroun organise une conférence de deux jours sur le thème : « Lutte contre les menaces numériques aux élections au Cameroun : Stratégies de lutte contre la désinformation en période électorale » prévue les 27 et 28 mars 2024 à l’hôtel Djeuga Palace à Yaoundé.
L’objectif global de cette conférence multipartite est d’initier un débat public sur les causes profondes de la désinformation, sa manifestation et ses conséquences sur le Cameroun dans son ensemble ; d’échanger des notes sur les meilleures pratiques pour faire progresser la vérification des faits en Afrique avec des experts invités du Kenya, de l’Afrique du Sud et du Nigeria sur la base des expériences de leurs pays en matière de lutte contre la désinformation et les discours de haine en ligne pendant la période électorale.
Au Cameroun, la crise post-électorale de 2018, alimentée par des sous-entendus tribaux, a alimenté les tensions à la fois en ligne et hors ligne. Cela a créé un pseudo clivage ethnique et politique qui a conduit à l’émergence d’une rhétorique « Tontinard » contre « Sardinard ».
En outre, le pays était déjà aux prises avec un conflit séparatiste armé faisant rage dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui entre maintenant dans sa huitième année et ne montre aucun signe de fin ; une situation déjà aggravée par une guerre impitoyable contre les djihadistes de Boko Haram dans certaines parties de la région de l’Extrême-Nord.
Au moins 500 participants sont attendus à cet événement, pour la plupart issus du succès de la session inaugurale de novembre 2022. Outre les boursiers formés, les autres invités sont des institutions publiques et privées, des partis politiques, des missions diplomatiques, des organisations internationales et nationales, des établissements d’enseignement supérieur, des associations de médias et des fondateurs de plates-formes numériques ayant un grand nombre de followers.
« Cette conférence arrive à point nommé et vise à donner le ton à une série d’activités qui seront menées à l’approche des élections au Cameroun, en 2025. Comme le nom de notre association, Civic Watch, l’indique à juste titre, nous encourageons tous les Camerounais à assumer leurs responsabilités civiques, mais ils doivent le faire en faisant attention à leurs paroles et à leurs actions », a expliqué Ngala Desmond Ngala, Country Project Manager #defyhatenow.
« A la fin de cette conférence, notre objectif est de proposer des réponses préventives et réactives plus efficaces pour guider les efforts futurs de protection de l’intégrité électorale et de prévention de la violence électorale », a-t-il souligné.
Lancée en janvier 2020, l’« Africa Fact-checking Fellowship » dénommée #AFFCameroon vise à promouvoir la vérification des faits, le journalisme de données et les droits numériques auprès des journalistes, des blogueurs, des créateurs de contenu et des leaders communautaires en Afrique.
Cette initiative intervient dans un environnement marqué par la prolifération de déclarations trompeuses, la fabrication d’informations (photos, vidéos, deepfake), le partage de trolls, les pseudo- comptes, les escroqueries en ligne, ainsi que les discours calomnieux, haineux et dangereux sur les médias sociaux ciblant des individus et/ou des groupes interethniques.
La formation trimestrielle a jusqu’à présent équipé plus de 200 personnes opérant activement dans huit des dix régions du Cameroun. En tant que relais communautaires, ils constituent une masse critique croissante de vérificateurs de faits, de promoteurs d’informations factuelles et de défenseurs des droits numériques qui luttent contre les discours haineux en ligne et hors ligne.
Grâce au financement du gouvernement allemand par le biais du ministère des Affaires étrangères, l’initiative #defyhatenow a été introduite au Cameroun en 2018, travaillant sur la mobilisation de l’action civique contre les discours de haine, la violence et l’extrémisme violent en ligne et hors ligne.
L’initiative de r0g_agency for Open Culture and Critical Transformation est mise en œuvre au Cameroun par une organisation dirigée par des jeunes et connue sous le nom de Civic Watch.
Source: Defyhatenow Cameroon