« Dans le courant de l’année dernière, nous avons commencé à chercher des investisseurs pour un tour de table de 20 millions d’euros et nous sommes entrés en discussions avec plusieurs fonds. Nous étions en due-dil (process d’audit pré-levée) avec plusieurs acteurs. Deux d’entre eux se sont positionnés dans la dernière ligne droite, mais nous ont lâché au milieu de l’été. Le principe d’une start-up est que si on ne la finance pas, elle s’arrête», explique Rania Belkahia.
En plus de la question du financement, la débâcle d’Afrimarket vient principalement au moment où son principal concurrent lève des fonds. Signe de sa vitalité, Jumia a réalisé en avril 2019 une levée de fonds de près de 200 millions de dollars lors de son entrée à la bourse de New York. A titre de comparaison, dans le même temps, Afrimarket peinait à trouver des investisseurs auprès desquels lever 20 millions d’euros.
« Nos investisseurs historiques nous ont soutenus depuis le début et durant les huit mois de la période d’audit auprès des fonds intéressés, mais après, il n’y avait plus de trésorerie… Nous avions tous conscience que ce marché de l’e-commerce en Afrique requiert beaucoup de capitaux et il en aurait fallu dix fois plus pour y arriver. Il nécessite des moyens colossaux pour l’évangéliser et le stimuler», ajoute Rania Belkahia. Avec ce dépôt de bilan, Afrimarket envoie au chômage quelques 250 personnes en Afrique et en Europe.
Ecrit par Jephté TCHEMEDIE