(TIC Mag) – Le directeur général de la Guinée équatoriale des Postes et des Télécommunications (GECOTEL), Andrés Ondo Nze, présente à TIC Mag les défis du secteur postal face à la percée des TIC et Télécommunications.
TIC Mag : Dans votre pays, comment évaluez-vous les pertes du secteur postal occasionnées la percée qu’on observe aujourd’hui avec l’utilisation des TIC ?
Andrés Ondo Nze : Merci de m’avoir accordé cet entretien. Comme vous le savez, les populations sont aujourd’hui accros aux courriers électroniques plutôt qu’au courrier postal. Les jeunes, vous l’imaginez bien, n’écrivent plus des lettres à leurs ami(e)s ou à leurs parents. Ils utilisent à présent leur smartphone pour écrire leur message ou leur mail. Pour nous réajuster à ce nouvel environnement, nous sommes en train de préparer une réglementation du secteur postal. Nous travaillons également à faire de la publicité. Avec les TIC, vous ne pouvez pas transporter les colis postaux comme un passeport ou encore des paquets spéciaux et des produits achetés loin de votre lieu de résidence. Le courrier traditionnel reste le meilleur moyen d’acheminer ces colis. En réalité, les services postaux peuvent fonctionner à merveille conjointement avec les TIC. Les deux secteurs sont importants et doivent travailler ensemble pour avoir un service de qualité.
TIC Mag : Comment ces nouvelles technologies aident à l’amélioration de la qualité de service dans le secteur postal en Guinée équatoriale ?
AON : Les nouvelles technologies peuvent apporter un appui spécial au secteur postal. La Guinée équatoriale des Postes et des Télécommunications (GECOTEL) est en train de tirer avantage des NTIC pour booster son secteur postal. Aussi, les sociétés comme Money Express ou Small World en profitent également en proposant des services innovants de transfert d’argent. Nous travaillons également avec l’Union postale universelle pour moderniser nos activités postales avec l’aide des TIC. L’UPU a déjà mis des financements pour la mise en place d’un système à la GECOTEL permettant le suivi en temps réel du cheminement des colis postaux. Ce sont quelques exemples de l’apport que peuvent avoir les TIC dans le secteur postal.
TIC Mag : Comment ce secteur postal se porte-t-il aujourd’hui en Guinée équatoriale ?
AON : Le gouvernement équato-guinéen accorde une place importante au secteur postal. Ce secteur était par le passé placé sous la tutelle du ministère en charge des Postes et des Nouvelles technologies. Mais récemment, le gouvernement a pensé à créer un ministère des Transports et des Postes. Ce qui traduit l’importance spéciale que le gouvernement accorde au secteur postal. C’est pour cela que nous assistons à cette session ordinaire de l’Union panafricaine des Postes (UPAP) à Yaoundé au Cameroun. Une délégation de la Guinée équatoriale est conduite par le ministère des Postes et des Transports. La Guinée équatoriale des Postes et des Télécommunications (GECOTEL) est donc présente ici comme opérateur national en charge des Postes. Nous avons également dans notre délégation un expert du secteur postal. Le gouvernement souhaite donc que ce secteur occupe une place spéciale dans le développement du pays.
TIC Mag : Combien d’opérateurs postaux dénombre-t-on aujourd’hui dans votre pays ?
AON : Plusieurs opérateurs postaux exercent en Guinée équatoriale. Mais, nous sommes en train de réglementer le secteur. Lorsqu’il y aura une loi et des textes qui réglementent clairement ce secteur, nous aurons une idée plus claire du nombre des opérateurs légalement constitués. Pour le moment donc, nous attendons la loi qui fixera chacun sur ses droits et obligations.
TIC Mag : Le transfert d’argent dans votre pays est contrôlé par quel département ministériel ? Celui en charge des Postes ou celui en charge des Finances ?
AON : En principe, nous avons des normes qui ne sont pas encore des lois. Nous travaillons avec les normes du ministère des Transports et des Postes. Pas avec les normes du ministère de l’Economie et des Finances.
TIC Mag : De manière globale, comment percevez-vous les défis pour l’amélioration des services postaux en Afrique ?
AON : C’est la raison pour laquelle nous sommes à Yaoundé pour la 9e session ordinaire de l’UPAP. Nous devons examiner comment appuyer ce secteur, comment résoudre cette question importante de l’amélioration de la qualité des services postaux avec la percée des TIC. Nous ne devons pas laisser tomber le courrier traditionnel. C’est d’ailleurs important pour préserver la qualité de langue et de l’écriture. Nous travaillons tous à l’UPAP pour examiner les voies et moyens d’amélioration de la qualité de service.
Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum