[DIGITAL Business Africa] – À la cérémonie de clôture de la 3e édition du Salon de l’entrepreneuriat et de l’intelligence artificielle (Senia), la ministre du Numérique et de la Digitalisation du Bénin, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, n’a pas mâché ses mots pour inviter les entreprises étrangères spécialisées dans le numérique et dans l’intelligence artificielle à venir s’installer au Bénin.
« Nous sommes une nation déjà très engagée dans le développement et la transformation numérique. Nous l’assumons ouvertement. Nous voulons utiliser les solutions d’intelligence artificielle pour adresser plus efficacement et plus rapidement nos problématiques de développement. Et nous voulons attirer au Bénin des entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle. Nous ne nous contentons pas de le vouloir. Nous agissons dans ce sens », a déclaré la ministre ce 17 mai 2024 au Palais des congrès de Cotonou. Tout en saluant l’exemple de l’entreprise américaine New Native qui a accepté de coacher ou d’accompagner les jeunes développeurs participants du hackathon organisé au Senia.
L’objectif général visé de ce salon organisé par le ministère du Numérique et de la Digitalisation est de créer un espace dynamique, collaboratif et novateur, où les acteurs clés de l’intelligence artificielle, les entrepreneurs visionnaires et les décideurs stratégiques et les partenaires étrangers se réunissent pour explorer, comprendre et catalyser la convergence entre l’IA et l’entrepreneuriat numérique.
C’est donc un rendez-vous important pour celles et ceux qui souhaitent s’informer sur l’actualité et les réformes liées à l’IA, découvrir les projets d’investissements et les potentialités qu’offre l’IA, rencontrer et échanger avec les acteurs de l’écosystème numérique et de l’IA les intéresse, découvrir les nouveautés et innovations en matière d’IA ou encore identifier de nouveaux fournisseurs et partenaires dans le secteur de l’IA.
En effet, la ministre estime que son département ministériel ne peut agir ni réussir seul dans la mise en œuvre de la Stratégie nationale de l’intelligence artificielle. Pour elle, l’ensemble des ministères est concerné.
C’est pourquoi elle a salué la présence au Senia de ses collègues ministres qui ont fait le déplacement. D’après elle, c’est un mouvement d’ensemble qui inclut tous les acteurs de l’écosystème du numérique.
Parmi ces acteurs, de nombreuses entreprises béninoises et africaines intéressées par le numérique ou offrant des solutions d’IA. Elles y ont exposé leurs innovations et solutions. Parmi elles, l’entreprise camerounaise ICT Media Strategies qui y disposait d’un stand d’exposition. Le cabinet de veille stratégique, de Personal branding et d’e-réputation y a présenté ses cartes de visites digitales NFC, mais surtout ses solutions de veille stratégique intégrant les solutions d’intelligence artificielle.
« Il est évident que le Bénin ne peut agir ni réussir seul dans le développement de l’intelligence artificielle. Nous avons besoin de nos pays amis, de nos pays frères. Nos entreprises nationales ont besoin de partenaires d’affaires. Nous avons besoin que l’innovation, la connaissance et la créativité venues d’ailleurs s’associent à celles d’ici », a lancé la ministre.
Le Senia en chiffres
Lors de ce SENIA organisé par le ministère du Numérique et de la Digitalisation, Aurélie Adam Soulé Zoumarou a profité pour faire le point sur les avancées du Bénin en matière d’intelligence artificielle.
Extraits des explications de la ministre
« Le Bénin est engagé à faire de l’intelligence artificielle un levier supplémentaire de développement »
« Sur le volet entrepreneuriat numérique, plusieurs avancées ont été enregistrées. Notamment la labellisation des start-up entérinée par le Conseil des ministres. Cette initiative ouvre la voie à un appui renforcé à nos entrepreneurs numériques dans leur processus de développement.
Les actions relatives à l’opérationnalisation de la labellisation sont en cours au ministère du Numérique en lien avec le ministère de l’Économie et des Finances et le ministère chargé des PME et nous projetons les premiers résultats pour la rentrée 2023.
Sur le volet Intelligence artificielle, je peux citer trois avancées majeures.
Premièrement, nous avons mis en place la Stratégie nationale de l’intelligence artificielle 2023-2026 qui a été approuvée par le Conseil des ministres après un processus d’élaboration participatif. Nous avons déjà commencé la mise en œuvre du plan d’action y relatif qui comprend des formations dans le domaine de l’intelligence artificielle avec nos partenaires. Vous avez iSheero que vous avez vu sur scène ; vous avez également Sèmè City ; (…) Donc, ce volet formation qui est important pour nous a déjà démarré. Nous avons également des études de faisabilité qui sont en cours, tout comme le développement de solutions d’intelligence artificielle.
Le ministère s’est engagé à suivre toutes les initiatives qui vont contribuer à la mise en œuvre de cette stratégie et de son plan d’actions. Et comme je le disais, une plateforme de suivi sera rendue disponible au public dans les prochains mois. J’ai parlé de trois avancées.
Deuxièmement, en termes d’avancées, nous avons déjà des solutions disponibles. Ce que vous venez de voir en est une et il y en a d’autres en cours de développement dans différents secteurs tels que le transport et la santé.
Troisièmement, nous sommes conscients des défis liés à la gouvernance des données massives. Monsieur le Ministre de la Justice, vous avez bien raison et je partage entièrement vos recommandations. Le ministère est en train de prendre les dispositions pour mettre en place des solutions idoines pour une utilisation éthique et responsable de l’IA et en particulier en ce qui concerne la protection des données et la transparence des algorithmes.
On parle beaucoup de l’explicabilité de l’intelligence artificielle, et donc, c’est important de s’y pencher lorsqu’on est un pays qui veut utiliser l’intelligence artificielle comme un levier fort de son développement. Le ministère a déjà initié le chantier relatif à la gestion des données, en lien avec l’ensemble des acteurs concernés. Et avec vous, chers acteurs de l’écosystème, chers partenaires d’ici et d’ailleurs, je suis convaincu que nous allons encore faire plus de progrès et réussir les prochaines étapes dans l’opérationnalisation de la stratégie nationale d’intelligence artificielle et des mégas données.
Le Bénin s’est engagé à faire de l’intelligence artificielle un levier supplémentaire de développement de son écosystème numérique et plus généralement de son économie.

Pour les jeunes étudiants et jeunes professionnels, vous venez avec beaucoup d’enthousiasme à nos éditions du SENIA. L’année dernière, c’était pareil. Cette année encore, je le constate. Je vous encourage à vous spécialiser dans les domaines émergents de l’IA dès maintenant. À cet effet, un programme ambitieux de développement des compétences numériques pour tous les niveaux est en cours d’élaboration au ministère du Numérique pour vous aider à y parvenir. »
Par Digital Business Africa
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