[DIGITAL Business Africa] – Par un lâcher de ballon, Minette Libom Li Likeng catapulte le secteur météorologique camerounais dans une autre dimension. Celle du numérique. Le ministre des Postes et Télécommunications a procédé à la rétrocession officielle des équipements technologiques et numériques au ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallé Bibehe, ce 22 décembre 2022 à la station météorologique de Yaoundé.
L’une des annonces marquantes de cette cérémonie, la création de quatre applications devant servir au déploiement efficient des stations synoptiques automatiques.
Il s’agit d’ une technologie, qui permet de capter les températures, l’humidité, la direction du vent et d’autres paramètres. Bref, de passer de la collecte manuelle des informations à l’analyse et traitement de données à valeur ajoutée.
Parmi ces applications, nous avons un site web de diffusion d’information dédié aux données météo, une application mobile pour avoir les prévisions sur le temps, une application qui permet d’envoyer les informations à l’international en temps réel, une application qui permet d’avoir les informations collectées. Agriculteurs , éleveurs et administration des Travaux publics pourront tirer avantage de ces plateformes.
Pourquoi quatre applications au lieu d’une seule ?
A cette question, le directeur général d’Afreetech Cameroon Sarl, l’entreprise qui a réalisé le projet, a répondu.
« On a proposé une architecture complètement distribuée. Parce que si vous allez à Guider, le réseau téléphonique est mauvais. Vous êtres situé au fin fond d’une forêt. Il faut transmettre des informations, malheureusement, le réseau fait défaut. Il faut donc des solutions extrêmement légères qui répondent à un besoin spécifique. Et chacune de ces applications répond à un besoin spécifique. On aurait pu imaginer qu’on ait aujourd’hui une technologie intégrée, comme nous l’avons fait dans d’autres projets », a -t-il dit.
Et de justifier : « Mais ici, nous avons voulu avoir des applications les plus légères. Vous avez votre grand-mère qui veut avoir une donnée météorologique, elle veut savoir quel temps il fait. Vous lui avez envoyé un smartphone au village, elle ne va pas s’amuser à télécharger des applications qui vont lui prendre deux jours, bouffer sa connexion. Donc, on a vraiment un système extrêmement léger, Lite, qui va permettre d’avoir des solutions adaptées au contexte du Cameroun », a-t-il promis.
Une station synoptique automatique est installée dans un centre météorologique , qui est « un panneau solaire qui va alimenter les composants électroniques et à l’intérieur desquels nous avons des capteurs GSM qui permettent d’avoir une transmission 3G et 4G ». La station synoptique automatique permet de capter les températures, l’humidité, la direction du vent et d’autres paramètres .
La collecte des informations à haute altitude
A Yaoundé, l’on a installé une station radiosondage. Elle permet d’aller prélever les données à très haute altitude. En fait, un ballon équipé de sondes est gonflé et lâché. Ce sont ces sondes-là qui collectent les paramètres.
Une station radiosondage est équipée de composants, dont le récepteur qui permet d’avoir des informations à très haute altitude, cela en temps réel. Comme composants autres, nous avons le générateur d’hydrogène, les radiosondes avec antennes, qui collectent les informations et les transmettent à une centrale.
Les stations synoptiques automatiques sont installées dans six localités. Notamment, Koundja, Guider,Tiko, Ebolowa, Bakou, Yaoundé ( site pilote). Et le gouvernement entend étendre cette technologie à 18 autres villes du Cameroun pour un total de 24.
Par Jean Materne Zambo