(TIC Mag) – Le ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie, le Dr Basile Atangana Kouna, a publié un communiqué dans la presse écrite camerounaise le 16 février 2016 dans lequel il affirme être victime d’une usurpation d’identité sur les réseaux sociaux et notamment sur Facebook. Dans son communiqué, le MINEE explique que « des individus mal intentionnés ont créés et alimentent de faux comptes Facebook prétendument en son nom ».
Par la suite, le Dr Basile Atangana Kouna précise « qu’il ne dispose pas pour l’instant d’un quelconque compte sur le réseau Facebook, et invite par conséquent les utilisateurs à rester prudents, eu égard aux actes malveillants que ces usurpateur pourraient poser en son nom ». Pour finir, le MINEE menace de poursuivre les auteurs de ces faux comptes en justice.
Notons qu’il ne s’agit pas de la première fois qu’une personnalité camerounaise se voit attribuer un faux compte Facebook. Au cours des mois précédents, le Premier ministre, l’ancien ministre de la Défense, le DG de la Sonara et plusieurs autres personnalités publiaient également dans la presse des communiqués similaires pour démentir l’existence de leurs comptes Facebook. Dans la quasi-totalité des cas, ces comptes sont utilisés pour arnaquer les internautes en quête de positionnement. Certains d’ailleurs ont déjà été mis aux arrêts.
Communication inappropriée
Mais seulement, il faut questionner et remettre en question ces modes de communication et la réaction quelque peu maladroite de ces ministres qui communiquent dans la presse écrite. Le cabinet ICT Media Strategies par exemple trouve ce genre de communication peu efficace, si non inappropriée. « Ces ministres et DG publient des communiqués dans la presse écrite locale parce qu’ils ont sans doute des échos des victimes qui se font arnaquer par les détenteurs de ces faux comptes qui leur promettent soit des emplois, soit des marchés publics avec une contrepartie financière. Ces victimes sont sur un terrain précis : le web. Et sur Facebook particulièrement. C’est donc sur ce terrain-là que les ministres devraient communiquer en priorité. C’est sur Facebook que la communication doit se faire de manière optimale pour qu’elle touche la cible précise et les potentielles victimes », affirme Beaugas-Orain Djoyum, le directeur général de ICT Media Strategies, un cabinet qui offre également des conseils en e-réputation.
D’après lui, « les montants dépensés dans la presse écrite peuvent très bien servir à avoir une communication optimale sur le web. Et il n’est pas toujours très évident que les internautes, du moins ceux qui sont les potentielles cibles de ces arnaqueurs, lisent les journaux. Il est donc anormal que ces ministres et DG communiquent essentiellement dans la presse traditionnelle et délaissent le web où toute une stratégie de communication doit être mise sur pied pour éviter la confusion ».
Aussi, de nombreux experts affirment qu’à l’ère du digital, l’on ne devrait pas toujours se vanter de ne pas disposer de comptes sur les réseaux sociaux, surtout qu’en ce moment au Cameroun le discours sur l’Economie numérique a du vent en poupe. « Il suffit simplement d’avoir la volonté de rester en contact avec les populations, avec les jeunes notamment et de présenter ses actions. En plus de la communication, cela fera montre d’un esprit de transparence et d’ouverture », conseille les responsables de ICT Media Strategies.