Dans un entretien publié par le Quotidien de l’Economie ce 17 mars 2016 et préalablement publié dans le magazine Comnews, l’enseignant de cyberjournalisme et de TIC de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (ESSTIC), Baba Wame, fait quelques propositions pour réduire la fracture numérique géographique au Cameroun.
Parmi ses propositions, « baisser la taxe sur les produits des technologies de l’Information et de la Communication, relancer la politique énergétique, accélérer et étendre la pose de la fibre optique, redéfinir les missions de l’Agence nationale des Technologies de l’Information et de la communication (ANTIC) ».
Au sujet de la digitalisation des services publics camerounais, l’enseignant pense que le retard accusé est causé par la crainte des Camerounais au changement. « Je voudrais juste rappeler la formule que j’utilise souvent pour parler d’Internet, « Internet, c’est comme dans la vraie vie ». Si dans la vraie vie, il n’y a pas de volonté de changement, il n’y aura pas de changement. C’est pareil pour Internet. Je note qu’au Cameroun, la remarque est valable aussi pour beaucoup d’autres pays, que le changement n’est jamais chose aisée. Nous disposons de tous les outils techniques de pointe pour l’archivage numérique, nous avons de la ressource humaine et intellectuelle. L’Esstic propose depuis plus de 10 ans une formation en archivistique et bibliothéconomie. Pourquoi donc notre administration tarde à s’ouvrir à l’évolution scientifique et technique ? La réponse coule de source, nous ne voulons pas le changement. A mon avis, la bonne question est également de savoir, à qui profite ce refus de changement ? Certainement pas aux administrés », explique-t-il.
L’enseignant recommande d’afficher une réelle volonté de changer nos vies en s’appuyant sur les TIC. D’après Baba Wame, il ne suffit pas seulement de le dire, mais il faut également passer à l’action en créant un environnement juridique, infrastructurel et social propice au changement.
Il salue d’ailleurs l’ingéniosité des Camerounaises, qui avec presque rien, ont réussi à s’approprier l’Internet en investissant les sites de rencontre et ont fini par « trouver leur Blanc », gage de changement radical de vie tant sociale que financière.