[Digital Business Africa] – La Cameroon Telecommunications (CAMTEL), l’opérateur public des télécommunications du Cameroun, va maintenir son opération de charme auprès des acteurs camerounais et étrangers du secteur des communications électroniques. C’est l’une des recommandations de la rencontre entre CAMTEL et les parties prenantes du secteur des communications électroniques du Cameroun qui s’est achevée ce 26 novembre 2019 au Palais des Congrès de Yaoundé.
L’objectif de ces deux journées d’échanges et de réflexion était de présenter le dispositif technique amélioré de Camtel à l’ensemble des acteurs du secteur des communications électroniques, leur présenter les possibilités de collaboration et les nouvelles offres de partenariat pour la commercialisation des services offerts par Camtel. Evidemment, pour discuter également des défis et challenges que doit relever l’opérateur public du secteur des télécommunications du Cameroun.
Dès l’ouverture de cette rencontre le 25 novembre, la DG de Camtel, Judith Yah Sunday épouse Achidi, a présenté les atouts de son entreprise et la nouvelle dynamique enclenchée depuis sa nomination il y a un an.
Les atouts de Camtel
D’après elle, en tant que propriétaire ou membre, l’entreprise CAMTEL est présente dans quatre systèmes de câbles sous-marins dont les points d’atterrissement sont localisés dans les villes de Douala, Limbe et Kribi. Il s’agit notamment du SAT3 (South Atlantic Telecommunications Cable 3 / South Africa Far East) localisé à Douala et mis en service en 2002 avec une capacité de 88 Gbps (giga-bits-par-seconde) ; du WACS (West Africa Cable System) doté d’une capacité de 14 Tbps (tera-bits-par-seconde) mis en service en juillet 2015 à Limbé/Batoké; du NCSCS (Nigeria Cameroon Submarine Cable Systems) basé à Kribi, opérationnel depuis janvier 2016 qui nourrit le réseau camerounais avec une capacité installée de 140 Gbps ; et enfin le SAIL (South Atlantic Inter Link), plus récente acquisition de Camtel opérationnelle depuis novembre 2018 à partir de Kribi, avec une capacité installée de 1,4 Tbps (tera-bits-par-seconde).
Plus encore, CAMTEL dispose d’un backbone national composé de liaisons interurbaines et des boucles métropolitaines. Soit un point d’échange Internet à Yaoundé et un autre à Douala. Ce backbone national est le cœur des réseaux de communications électroniques. Il est composé d’un ensemble de sites interconnectés de câble à fibres optiques pour véhiculer à très haut débit les services multimédias d’un point du réseau à un autre, en conformité avec les règles de l’ART, le régulateur télécoms.
L’on apprend ainsi que CAMTEL gère à ce jour environ 12 000 km de câble optique sur l’étendue du territoire national couvrant toutes les dix régions du pays. Les travaux de desserte de l’ensemble des unités administratives de ces régions sont permanents et continus, rassure Judith Yah Sunday.
« Customer Centricity » et « Change Management »
Fort de ces acquis, l’opérateur public national a élaboré les axes stratégiques de développement de l’entreprise en réponse à la feuille de route qui a été confiée à la DG par le gouvernement le 17 décembre 2018. Cette feuille de route, rappelle Judith Yah Sunday, concerne l’extension et la densification du réseau, notamment de la fibre optique et son exploitation, ainsi que la commercialisation des capacités des infrastructures incluant les quatre points d’atterrissements des câbles sous-marins.
« A cet effet, explique la DG, nous avons engagé notre action autour d’une stratégie à deux leviers : « Customer Centricity » qui met le client au centre de toutes nos préoccupations et « Change Management » qui pour sa part se concentre sur les aspects de gouvernance et du modèle managérial. Ces deux piliers portent le plan d’actions prioritaires qui concourent à l’atteinte des jalons que nous sommes fixés pour suivre la performance durant la période de référence. C’est-à-dire 2019 – 2025 ».
La DG n’a pas manqué de mentionner les défis à relever par Camtel : l’amélioration de l’expérience client et la conduite du changement de culture au sein de l’entreprise afin qu’elle puisse jouer pleinement son rôle dans la transformation numérique attendue. « Nous voulons ainsi asseoir une meilleure fondation pour un service de qualité à nos clients internes et externes », résume Judith Yah Sunday.
Les nouvelles formes de partenariat
La concertation avait donc pour but de communiquer sur les nouvelles formes de partenariat que Camtel offre aux fournisseurs des services électroniques. Ceci afin d’optimiser la gestion du patrimoine infrastructurel, afin de créer de meilleures conditions de production de la valeur ajoutée et de jeter les jalons du schéma d’aménagement numérique du territoire ancré sur les collectivités territoriales décentralisées. D’où la présence à ce rendez-vous du ministre de la Décentralisation et du Développement local, Georges Elanga Obam, en compagnie des responsables des services informatiques des mairies.
Durant ces deux journées, Camtel a donc présenté à ses partenaires son dispositif technique amélioré, notamment la mise en place d’un marché de gros, de vente de capacités et d’accès aux infrastructures de qualité. Aussi présenté, le modèle d’ouverture de l’activité de CAMTEL aux tiers notamment les Fournisseurs d’accès internet dont les effets peuvent être ressentis au niveau des collectivités territoriales décentralisées.
Au terme des deux jours de rencontres, les participants ont recommandé à Camtel d’avoir en son sein un point focal permanent qui servira de porte d’entrée à tous les potentiels partenaires. L’entreprise publique devra également prendre l’initiative de repartir vers les potentiels partenaires pour convenir avec eux des modalités de collaboration.
Plus encore, Camtel devra, en plus de la segmentation par zones géographiques, organiser la distribution des services par communautés d’intérêts pour mieux adresser les problématiques spécifiques.
Les potentiels partenaires ont par ailleurs noté que les familles de partenariat présentées par Camtel ne sont pas de modèles arrêtés, mais des esquisses y relatives. Quelques-unes ont été envisagées, notamment la sous-traitance, la revente, la création des franchises et l’intégration de SVA aux offres de CAMTEL. « Les acteurs du secteur sont appelés à contribuer à l’enrichissement de ces modèles pour leur mise en œuvre. Il est à noter CAMTEL reste dans le marché du last mile, sans faire concurrence à ses partenaires », relève le rapport général des travaux.
De la nécessité de la délivrance d’une licence mobile à CAMTEL
Aux pouvoirs publics, l’ensemble des participants a formulé le vœu de la nécessité de la délivrance d’une licence mobile à CAMTEL. Il a également été recommandé la création d’une plateforme de concertation MINPOSTEL-MINDDEVEL-CAMTEL pour identifier la nature des compétences à transférer aux collectivités territoriales décentralisées, conformément au cadre réglementaire existant qui encourage les partenariats et l’autonomisation des communes.
Enfin, les participants ont plaidé pour la redynamisation de la plateforme de concertation entre les administrations sectorielles (MINTP, MINDUH, MINEE, CAMTEL et les Collectivités Territoriales) pour un développement rationnel, harmonieux et intégré des projets d’infrastructures.
En ce qui concerne le soutien aux jeunes innovateurs, les participants ont recommandé la création des écosystèmes et leur regroupement au sein des incubateurs qui bénéficient de l‘accompagnement des pouvoirs publics.
« CAMTEL doit être au service de ses clients »
Selon la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, qui a participé à ces travaux, cette première concertation est un indicateur majeur, qui traduit la recherche de l’atteinte des résultats, à travers des concertations et échanges entre partenaires. « Toutes choses dont a besoin le secteur des TIC, qui est appelé à jouer un rôle de levier transversal, pour la croissance économique du Cameroun, la création de nouvelles chaînes de valeurs, et qui constitue de fait, un véritable gisement d’emplois décents », observe la ministre.
D’après Minette Libom Li Likeng, il incombe à présent à l’opérateur historique de veiller à ce que toutes les stratégies adoptées en matière de développement et de commercialisation des services de Camtel soient alignées sur les demandes et les évolutions du marché. « Il lui incombe en même temps de faire de la qualité des services fournis au public et aux autres opérateurs une priorité. Dans un modèle de concurrence basée sur les services, la recette du succès est entièrement ancrée dans la qualité des services et la sécurité des communications fournies aux clients. CAMTEL doit être au service de ses clients que sont les opérateurs, pour la transformation numérique du Cameroun », prescrit-elle.
Par Digital Business Africa