[Digital Business Africa] – Les responsables de la Direction générale du Trésor, de la coopération financière et monétaire (DGTCFM) sont à l’école de la digitalisation des paiements. Et c’est le Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (Gimac) qui est à la manœuvre. Du 12 au 14 août 2020, ces responsables de la DGTCFM seront outillés aux différents moyens de paiements électroniques.
Selon Achille Nestor Basahag, le directeur de la Comptabilité publique, « il s’agit pour le Trésor public de moderniser ses moyens de paiements afin de permettre à ses usagers de bénéficier de nouveaux outils de paiement tout en profitant de leur interopérabilité garantie par le Gimac. Ce projet représente aussi pour le Trésor public un moyen d’améliorer le recouvrement et la sécurisation des recettes publiques par l’acceptation des paiements électroniques ».
Pour Valentin Mbozo’o, le directeur général du Gimac, c’est une formation qui consistera à montrer les possibilités de numérisation des transactions financières des administrations. « Notamment, les encaissements et les décaissements de l’Etat à travers les instruments de paiement électroniques que procurera sur un ‘one shot’ la carte bancaire, le mobile et le transfert d’argent. C’est un changement de paradigme qui nécessite que les personnels de l’Etat, et en particulier ceux de la direction générale du Trésor qui est l’orchestre étatique de cet aspect-là, puissent être outillés à la monétique. La monétique vient de monnaie et automatique. C’est la numérisation des paiements pour entrer dans la ‘cashless society’ qui peut générer d’importants gains. Par exemple, les populations ne vont plus se déplacer pour aller vers les guichets du Minfi et vice-versa. L’intérêt c’est que ces personnels qui étaient habitués à faire les paiements en cash puissent migrer convenablement vers les paiements électroniques », explique le DG du Gimac.
L’adhésion de la DGTCFM aux formations du GIMAC, en tant que participant direct, vise deux volets à savoir la sécurisation des recettes de l’Etat à travers le projet de modernisation du système de paiement des impôts et taxes de la Direction Générale des Impôts (DGI), mais également les dépenses à travers la digitalisation du paiement de salaires des agents de l’état, apprend-on. Selon le Gimac, ce projet pourrait être étendu aux autres services de l’état (Douanes et autres).
Sécurisation des recettes et des dépenses
La phase de sécurisation des recettes enseignée vise à réduire substantiellement l’utilisation de cash par les contribuables lors des règlements de leurs impôts et taxes ; mettre à la disposition du GIMAC, le référentiel des avis d’imposition et taxes, afin que les clients des membres du GIMAC (Banques, EMF, Opérateurs Télécoms) puissent accéder aux services de l’état avec l’instrument de paiement à leur disposition (carte, mobile banking, mobile money) ; multiplier les canaux de paiement des taxes et impôts via le téléphone mobile (mobile banking, mobile money), la carte bancaire (GIMAC, VISA, Mastercard, UPI) à travers les terminaux de paiement (TPE), les Guichets de banques (GAB) et les kiosks et sur Internet ; accepter le paiement avec les cartes interbancaires émises dans la CEMAC, quel que soit le réseau (GIMAC, VISA, Mastercard, UPI, etc.) ou encore collecter le montant net des montants à payer et les reverser àJ+1 dans le compte du Trésor Public du Cameroun à la BEAC.
Plus encore, il s’agira de mettre à la disposition du Trésor, les fichiers des opérations de paiement (carte et mobile) ainsi qu’un outil de supervision des transactions monétiques en temps réel.
La phase de sécurisation des dépenses quant à elle vise à réduire la manipulation des espèces dans les règlements de diverses prestations des caisses, à créer sur la plateforme GIMAC, des comptes virtuels pour les agents actifs de l’Etat, stagiaires ou retraités dont les salaires sont actuellement payés par Bon.
Avoir une vue à 360° de tout ce qui se passe au Minfi
Déjà, le Gimac travaille sur une autre solution numérique pour centraliser l’ensemble des encaissements et décaissements de ses différentes directions générales. « Nous avons un autre grand projet que le ministre des Finances nous a confié à savoir la sécurisation des encaissements, des dépenses et des quittances au ministère des Finances. Le ministre des Finances voudrait avoir une vue à 360° de tout ce qui se passe au Minfi. Cette vue, il ne l’a pas encore, parce que tout est éparse. Les Douanes d’un côté, les Impôts de l’autre et le Trésor de son côté. Nous sommes en train de développer des API afin d’interconnecter les instruments du Gimac et pouvoir donner des infos au ministre des Finances sur tout ce qui se passe dans les trois directions : la direction générale des Impôts, la direction générale des Douanes et la direction générale du Trésor. Ceci pour une meilleure maitrise de la masse monétaire du pays, des flux financiers, de leur traçabilité, de l’évasion fiscale, de la lutte contre le terrorisme », confie à Digital Business Africa Valentin Mbozo’o, le DG du Gimac .
Par Digital Business Africa