[Digital Business Africa] – Le Cercle de réflexion et d’échange des dirigeants des administrations fiscales (CREDAF) a ouvert ce jour, 10 juin 2019, les travaux de sa 34e conférence annuelle au Hilton hôtel de Yaoundé. Du 10 au 13 juin 2019, ils travailleront sur le thème : «Le numérique au service de l’élargissement fiscal». Les travaux ont été officiellement lancés par Louis-Paul MOTAZE, ministre des Finances du Cameroun, représentant du Premier ministre, chef du gouvernement.
Au cours de cette rencontre, Louis Paul MOTAZE a présenté les principales mutations enregistrées au sein de l’administration fiscale camerounaise qui a intégré le numérique pour une mobilisation plus accrue des recettes internes. Ce qui passe par la simplification et l’automatisation des procédures à travers l’introduction du télé paiement pour les grandes et moyennes entreprises, de la télé déclaration ou encore de la dématérialisation de l’enregistrement de la commande publique et des actes judiciaires.
Mais, des améliorations doivent se poursuivre, indique le ministre : «La tâche est immense. L’enjeu de ce défi est d’augmenter les revenus en améliorant l’environnement fiscal des affaires dans une meilleure gestion du portefeuille du contribuable.»
Pour sa part, Modeste MOPA, le DG des Impôts du Cameroun, a présenté dans son mot de bienvenue la genèse du CREDAF qui tire son origine du Cameroun. C’est ainsi qu’il rappelle la naissance au Cameroun du CREDAF en 1982 et se félicite de ses différentes mutations.
«Si la dernière assemblée générale de l’association en Haïti a connu des changements majeurs aux statuts du CREDAF en vue de renforcer son efficacité, la conférence de 2019 à Yaoundé est effectivement le point de départ du CREDAF rénové. Désormais, le CREDAF est une association qui mue d’un centre à un cercle qui privilégie dorénavant la réflexion, qui substitue à l’étude l’échange pour devenir le Cercle de réflexion et d’échange des dirigeants des administrations fiscales», a déclaré le directeur général des impôts (DGI). Sans manquer de saluer l’engagement du président de la République, Paul BIYA, qui a instruit le gouvernement à explorer toutes les possibilités qu’offre le numérique.
Au nom des dizaines de participants ayant fait le déplacement du Cameroun, Miradin MORLAN, le président en exercice du CREDAF s’est félicité de la chaleur de l’accueil des autorités camerounaises et a promis un meilleur partage d’expérience au cours de cette conférence.
Les principales articulations des assises qui s’ouvrent ce 10 juin 2019 dans la cité capitale avaient été dévoilées au cours d’un point de presse vendredi dernier, 7 juin 2019, dans la salle de conférence de la Direction générale des impôts (DGI). Face aux hommes des médias, Roland ATANGA FONGUE, chef de division de la législation et des relations fiscales internationales et cheville ouvrière à l’organisation de l’événement à la DGI, assisté d’Adrien TOCKE, chef de division des études, de la planification et des réformes fiscales et de Jean-Marc NIEL, secrétaire général du CREDAF, ont évoqué les enjeux, les objectifs et les attentes, avant de dérouler le programme de la Conférence internationale.
En effet, l’administration fiscale, sous l’autorité du ministère des Finances, a entrepris depuis des quelques années, un train de réformes importantes qui visent non seulement à sécuriser les recettes fiscales, mais également à élargir l’assiette en vue d’offrir des services de qualité et de simplifier la vie du contribuable. Et dans le cadre de ces réformes, le numérique prend de plus en plus la place la plus importante, aux plans organique et fonctionnel en termes de réalisations concrètes en matière d’identification des contribuables notamment. En témoigne le nombre considérable de mutations enregistrées sur ce chantier.
Au plan organique, il existe désormais toute une direction multifonctionnelle à la DGI qui s’occupe des questions y afférentes. M. ATANGA évoque notamment la télé déclaration fiscale, les télé paiements, les différentes facilités en termes de remboursement de crédit via l’automatisation, le contentieux qui est suivi à travers la digitalisation, le mode de paiement de la patente qui a été simplifié, l’ensemble des services a été aussi simplifié dont l’attestation de non redevance qui est aujourd’hui simplifié par le biais de la digitalisation. «Ce qui fait que le contribuable est véritablement au cœur même de ces réformes», renseigne-t-il non sans préciser que cela permet à l’administration fiscale de pouvoir mobiliser les recettes sans gros efforts comme par le passé et de focaliser désormais toute son attention sur les tâches les plus importantes en termes d’analyse et autres.
«Les travaux du CREDAF nous permettent d’accélérer ce train de mesures déjà mises en place. Il y aura une sorte de mutualisation avec ce qui se fait ailleurs en termes de numérique en termes de numérique pour faire en sorte que nous puissions bénéficier des avancées enregistrées dans d’autres pays et pour conforter les mesures qui sont prises en interne et mettre en place de nouvelles dynamiques pour aller un peu plus loin dans les réformes qui sont mises en place à la DGI», note Roland ATANGA FONGUE. L’idée étant, ajoute-t-il, une mobilisation accrue des recettes en vue du développement socio économique. L’idée étant également que le contribuable ne se sente pas à chaque fois ennuyé, voire embêté dans les opérations de déclaration, de paiement ou de contrôle de l’impôt.
Sur les articulations de la réunion qui s’ouvre ce jour, les organisateurs relèvent qu’il est prévu des travaux en atelier sur trois grands points animés par les délégués – une centaine au total – attendus à ces assises parmi les responsables des administrations fiscales des pays membres du CREDAF : l’identification et le suivi des contribuables, la simplification des obligations fiscales et le recensement de la matière imposable. La conférence internationale qui s’ouvre ce jour à l’hôtel Hilton de Yaoundé sera couplée aux travaux de l’Assemblée générale. Il est en outre prévu quelques activités socioculturelles.
Le CREDAF
Créé en 1982 à Yaoundé (Cameroun), le “Centre de Rencontres et d’Études des Dirigeants des Administrations fiscales” est devenu le “Cercle de Réflexion et d’Échange des Dirigeants des Administrations fiscales”, par décision de l’assemblée générale 2018 en Haïti. Le CREDAF est une association francophone non gouvernementale à but non lucratif, qui regroupe les hauts responsables des administrations fiscales de 30 pays d’expression française situés sur 4 continents.
Son objet est de faciliter le dialogue et les échanges entre les pays membres et de promouvoir une coopération internationale multilatérale fondée sur l’intérêt commun et la mutualisation des expériences.
Par Gaëlle Massang
Lire aussi :
Modeste MOPA : « En matière de numérique au service de la fiscalité, le champ des possibles ne fait que s’ouvrir »