[Digital Business Africa] – Le directeur général de l’ART, Philémon Zoo Zame, a reçu les vœux de nouvel an de ses collaborateurs le 07 février 2019 au nouveau siège de l’agence à Bastos. Occasion pour le Dg de fixer le cap de la nouvelle année, sans toutefois oublier de jeter un bref regard dans le rétroviseur pour évaluer les évolutions et réformes engagées en 2018.
Pour le DG, le bilan des activités de l’année 2018 présenté par Silvestre Noubisse, porte-parole du personnel, est fort éloquent. « En réalité le mérite de ces réalisations revient à chacun de nous. Sans le travail et l’investissement au quotidien de l’ensemble du personnel, ces projets n’auraient pu être réalisés. Sachez que votre engagement est précieux et qu’il est apprécié à sa juste valeur. C’est le lieu pour moi d’exprimer ma gratitude à chacun de vous pour votre travail assidu, votre franche collaboration et votre implication effective à divers niveaux pour la réussite des missions qui nous sont assignées. Je vous exhorte à continuer dans la même lancée », a déclaré Philémon Zoo Zame à ses collaborateurs.
Toutefois, le DG leur a indiqué que des défis demeurent et qu’ils doivent les surmonter ensemble. Philémon Zoo Zame en énumère cinq principaux : L’ART n’a pas encore réussi à complètement corriger la perception que les consommateurs ont de la qualité de service des réseaux de communications électroniques dans notre pays ; le paiement des redevances d’utilisation des fréquences par les opérateurs titulaires de concession et les représentions diplomatiques ainsi que des pénalités infligés aux opérateurs restent une préoccupation majeure ; le respect des obligations en matière d’identification des abonnés par les opérateurs est loin d’être optimal; l’évaluation de l’exploitation des équipements de contrôle montre qu’ils n’ont pas encore atteint leur niveau de plein emploi. Enfin, les stratégies et outils de régulation de l’ART doivent connaître une adaptation eu égard au développement rapide de nouveaux services, ce qui est n’est pas sans contrainte.
Philémon Zoo Zame reconnaît en effet que les populations attendent beaucoup du secteur des télécoms. « Elles attendent de voir les signaux positifs de la bonne santé de notre économie notamment à travers l’amélioration de la qualité de service offerte et du taux de couverture du réseau. Elles attendent recevoir des services innovants qui répondent à leurs besoins. L’Agence doit par conséquent être à l’écoute des consommateurs et s’assurer que le marché répond à leurs aspirations légitimes. L’Agence doit veiller à ce que toutes les barrières à l’entrée du marché soient levées », indique le DG.
Il ne manque pas de rappeler que « les communications électroniques constituent une porte ouverte sur le monde, un outil de productivité pour les entreprises et les administrations, un facteur de croissance pour notre pays ». Tout en citant le discours de fin d’année du président de la République, Paul Biya. Le président déclarait alors qu’«il est indispensable que nous fassions davantage pour intégrer le numérique dans le fonctionnement de nos services publics et de notre économie. La société digitale qui s’annonce n’attendra pas les retardataires ». Et le DG d’inviter ses collaborateurs à œuvrer pour que le vœu du président soit une réalité.
Des contrats de performance
Pour cela et dans une optique de pilotage par la performance, Philémon Zoo Zame a innové cette année 2019. Après le vaste redéploiement des effectifs décidé par le conseil d’administration en décembre 2018, il a assigné des objectifs et des résultats à atteindre à chaque structure de l’ART. Cela s’est matérialisé par la signature des contrats de performance entre le directeur général et chaque chef de structure. « Ce contrat engage chaque personnel de la structure corrélativement à son niveau de responsabilité et servira de base à l’évaluation des performances du personnel et des services. Je saisis cette occasion pour réitérer les prescriptions qui servent de socle aux valeurs essentielles pour l’atteinte de nos objectifs: la présence effective au poste, la discipline et l’engagement total au travail. Afin de renforcer des mesures visant à s’assurer du respect des règles de discipline, un nouveau dispositif de contrôle d’accès sera mis en place », a prescrit Philémon Zoo Zame.
Toujours dans l’optique de parvenir à des résultats probants et en répondant aux doléances du personnel de l’ART, le DG s’est engagé à poursuivre les actions déjà initiées en vue d’améliorer les conditions de travail de l’ensemble du personnel. « Ensemble, nous allons les analyser pour y apporter des solutions appropriées. Déjà, s’agissant des primes j’ai instruis une mission de benchmark dans certains établissements comparables au nôtre (CNPS, FEICOM, l’ANTIC, etc) dont les résultats nous donneront des indications utiles à l’élaboration de propositions à soumettre au Conseil d’Administration. Avec la mise en œuvre des résolutions du Conseil d’administration relative à l’assainissement du fichier du personnel, les questions relatives aux avancements et reclassements connaîtront des avancées », a annoncé Philémon Zoo Zame.
Par Digital Business Africa
Libres propos de Philémon Zoo Zame : comment seront adressés les défis identifiés à l’ART
« En premier lieu, l’Agence ambitionne de poursuivre et d’intensifier les concertations engagées avec les acteurs du secteur. A mon sens, le dialogue est un facteur essentiel à la résolution rapide des problèmes auxquels le secteur est confronté.
En second lieu, dans le souci d’optimiser l’utilisation des équipements de contrôle de la qualité de service et de contrôle de l’utilisation des fréquences, nous allons poursuivre et renforcer la mise en œuvre des mesures visant à accroître leur exploitation.
Dans la même veine, les activités de pose de la fibre optique feront l’objet d’une attention particulière pour s’assurer qu’elles sont conformes aux bonnes pratiques et aux normes en la matière.
En troisième lieu, l’étude sur la valeur numérique de la fréquence radioélectrique sera réalisée à l’effet de valider, définitivement je l’espère, la méthode de calcul de redevances d’utilisation de fréquences dans notre pays et de permettre à l’Agence d’avoir une meilleure maitrise de ses recettes.
En quatrième lieu, les conclusions et recommandations sur l’assainissement du personnel seront mises en œuvre. La fiabilisation du fichier du personnel permettra à l’Agence d’avoir une meilleure visibilité sur les qualifications et les compétences de chaque agent en vue d’une juste reclassification et, le cas échéant, la reconversion de certains employés au métier de régulation ou aux métiers support pour accroître la productivité de l’Agence. L’enjeu est de taille : l’Agence doit constamment avoir les moyens humains adéquats pour efficacement remplir ses missions.
En cinquième lieu, nous entendons finaliser la mise en conformité de nos textes notamment les textes organiques (Statuts du personnel, Règlement intérieur, organigramme et cadre organique, résolutions diverses) avec la loi de 2017 sur le Statut des Etablissements publics et la loi de 2018 portant régime financier de l’Etat.
Dans le même chapitre, nous comptons adopter notre plan stratégique 2020-2022 pour impulser une nouvelle vision à l’ART. Le secteur des télécommunications étant en constante mutation, l’Agence ne peut mieux se réinventer que si elle anticipe sur les besoins futurs.
En sixième lieu, notre défi est de veiller à ce que l’ensemble des engagements financiers pris en 2019 n’excèdent pas nos ressources propres. A cet égard, je vous invite à une gestion plus rigoureuse et à une exploitation effective de toutes les sources de gain possible, notamment le recouvrement forcé de nos créances.
En septième lieu, pour assurer la cohérence entre les besoins actuels et futurs de l’Agence d’une part, et garantir la robustesse et la résilience du système d’information qui sera mis en place, d’autre part, l’Agence entend finaliser le projet de schéma directeur en cours et amorcer, le cas échéant, sa mise en œuvre effective.
En huitième lieu, l’acquisition et la maîtrise des outils nécessaires à l’encadrement des activités de régulation feront l’objet d’une attention particulière. En effet, l’Agence a, jusque-là, du mal à évaluer avec précision les coûts des différentes prestations des opérateurs de même que les chiffres d’affaires générés sur lesquels sont assis les frais de régulation. Cette situation est préjudiciable non seulement à la concurrence, notamment aux fournisseurs des services internet et des fournisseurs d’accès internet, mais aussi aux consommateurs, au regard de la faible baisse des tarifs d’interconnexion observée.
En neuvième lieu, nous envisageons de renforcer et diversifier nos relations de coopération et de partenariat. Comme vous le savez, la coopération et le partenariat constituent un important levier non seulement de renforcement de capacités et d’échanges d’expériences mais aussi d’affirmation du leadership de notre Agence et de notre pays. »