[Digital Business Africa] – La 11è édition de l’Africa Banking Forum (ABF) s’est ouverte ce 20 juin 2019 à l’hôtel Akwa de Douala sous le thème : « La banque catalyseur de l’émergence africaine». Parmi les différents sous-thèmes abordés par les panélistes ayant fait le déplacement de la capitale économique figurait celui portant sur « Banque et émergence de nouveaux canaux de bancarisation ». Un panel qui réunissait autour de la table, entre autres Valentin Mbozo’o, le DG du Gimac et Charlotte Kouecheu Chekep, la directrice générale de CCA Bank.
Pour les panélistes, le faible taux de bancarisation constitue un handicap pour le développement du continent. Pour y remédier, les banques doivent redoubler d’effort et faire preuve d’imagination en profitant notamment de l’accélération des tendances digitales et des possibilités offertes par la transformation des comptes de paiements mobiles en compte d’épargne.
Au cours de sa présentation, Charlotte Kouecheu Chekep, la directrice générale de CCA Bank, appelle donc les banques à travailler davantage sur la digitalisation de leurs services tout en copiant le modèle implémenté par les opérateurs mobiles.
Pour elle, c’est sur les petits agios et les petites commissions, mais au volume important, que les banques pourront mieux gagner et mieux s’enrichir. « Regardez ce qui se passe dans le secteur des paiements mobiles. A travers Orange Money, les commissions des opérateurs mobiles pour les petits montants sont par exemple de 250 F.Cfa et 500 F.Cfa. Mais, imaginez le volume de ces transferts par jour, par mois et par an. Si on vous donne le solde des comptes dépositaires de MTN et d’Orange dans les banques qui les abritent, vous allez vous évanouir. C’est énorme. Et c’est grandissant. La solution pour les banques serait d’aller vers ces innovations-là, vers la digitalisation », propose Charlotte Kouecheu Chekep
La directrice générale de CCA Bank indique qu’il faut se différencier des autres en proposant des offres particulières « comme pourvoir retirer par exemple des sommes d’argent via des guichets automatiques sans la carte bancaire. Des banques le font déjà sur place au Cameroun, y compris CCA Bank. L’avenir de la banque africaine est prometteur. Et cela passera par le digital ».
Retirer des fonds des GAB sans carte bancaire
Rencontrée au terme de ce panel par Digital Business Africa, Charlotte Kouecheu Chekep explique quelques avancées de sa banque dans sa marche vers la digitalisation. « Aujourd’hui, en partenariat avec un opérateur télécoms, nos clients peuvent retirer leurs fonds des GAB en cash et sans carte bancaire. Nous avons également des cartes bancaires salaires et des cartes bancaires salariés. C’est vraiment le basique, mais nous y sommes dans le digital. Certes, le gros reste à faire. Mais, le processus de digitalisation des procédures bancaires est en cours à CCA Bank », affirme-t-elle.
Pour Cédric Zogo Andela, directeur marketing de CCA Bank, d’autres innovations digitales sont à venir : « Nous travaillons également sur l’intégration des solutions de paiement mobile pour nos clients. Tout comme nous travaillons sur l’intégration du service de transfert d’argent avec un partenaire local pour pouvoir faire des retraits dans plusieurs points. Cela fait un an que nous exerçons réellement notre activité bancaire. Nous travaillons donc sur la digitalisation de nos services et de nombreux chantiers sont en cours », confie-t-il à Digital Business Africa.
L’Africa Banking Forum
Organisée à Douala pour la deuxième année successive par le Marocain i-conférences, cette 11è édition de l’Africa Banking Forum (ABF) a été ouvert par le secrétaire général du ministère des Finances, Gilbert Didier Edoa. Celui-ci a également appelé à digitaliser les services bancaire tout en mettant en place « un système de financement fort pour soutenir les économies africaines ». « Dans ce contexte, les banques doivent prôner la transparence, la prévention, l’éthique, le développement des infrastructures et la protection des épargnants », a-t-il suggéré.
L’édition 2019 de l’AFB s’achève demain, 21 juin 2019 avec des panels comme « Gestion des risques opérationnels : quelle organisation pour une meilleure intégration stratégique ? » ; « PME à la recherche d’un nouveau paradigme », mais aussi avec à la clé un déjeuner networking.
Lors de l’édition 2018 à Douala, l’ABF avait permis d’aborder à la fois des thématiques stratégiques liées à la performance et à la gouvernance bancaire, mais également aux thématiques techniques qui impactent le volet opérationnel des banques.
Par Beaugas Orain DJOYUM, Digital Business Africa