[Digital Business Africa] – En Côte d’Ivoire, au lendemain de l’annonce de l’introduction depuis le 1er janvier 2019 d’une taxe de 7,2% sur les commissions de transferts mobile money, et de sa répercussion depuis le 1er février 2019 sur les tarifs du service à payer par les consommateurs, les voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer cette hausse. Parmi celles-ci, celle de la Confédération des consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) qui regroupe 10 associations et fédérations. D’après son président Jean-Baptiste Koffi, cette décision du gouvernement constituera une entrave à l’inclusion financière et une action néfaste sur le pouvoir d’achat des ivoiriens. Ceci, au moment où les transactions par Mobile Money connaissent une expansion dans le pays.
« Les frais des transactions monétaires via la téléphonie mobile (paiements ou transferts d’argent) ont augmenté de 7,2% en 2019. Cela revient beaucoup plus cher aux consommateurs d’utiliser un service accessible qui a commencé à entrer dans nos habitudes. Le taux de bancarisation demeure encore faible dans le pays, avec moins de 20 personnes sur 100 titulaires d’un compte bancaire. Cette décision est un mauvais signal pour le coût de la vie en général et surtout un facteur limitant pour l’inclusion financière tant souhaitée par l’Etat lui-même », explique Jean-Baptiste Koffi.
Notons en rappel que depuis le 1er février 2019, les tarifs de transfert d’argent par téléphone mobile en Côte d’Ivoire ont augmenté de 7,2%. Selon l’Union nationale des télécommunications (Unetel), cette hausse est la résultante d’une nouvelle mesure du gouvernement visant à taxer ces transactions, justement à hauteur de 7,2% sur le montant des commissions payée. Selon l’Unetel, il s’agit d’une «hausse proportionnelle» que les entreprises ont choisi d’appliquer aux transactions pour couvrir de nouvelles taxes spécifiques que l’Etat exige des sociétés de téléphone et des entreprises de transfert d’argent par téléphone mobile.
Déjà, en 2018, cette mesure avait été introduite dans le projet de loi de finance. Suite à une levée de bouclier du patronat et des associations de consommateurs, le gouvernement avait finalement fait machine arrière…en attendant de trouver la bonne formule pour finalement faire passer la pilule en 2019, sans trop de remous.
Ecrit par Jephté TCHEMEDIE