[Digital Business Africa] – La première édition du Forum des moyens de paiement et de l’inclusion financière en Afrique dénommé « Forum inclusif » s’est ouvert le jeudi 20 février 2020 à Abidjan sur le thème « L’apport de la transformation digitale dans le domaine des paiements pour l’inclusion financière », nous informe Ciomag.
« Le choix de ce thème se fonde sur l’impérieuse nécessité de renforcer l’inclusion financière afin de favoriser un meilleur accès des populations africaines aux services financiers classiques », a expliqué d’entrée Alain Yapi, le commissaire général de ce forum qui se tient sur deux jours.
Un panel de haut niveau, composé d’acteurs public et privé de l’inclusion économique et des paiements électronique, a inauguré ce rendez-vous placé sous le signe de l’interopérabilité des moyens de paiement et d’une régulation plus facilitatrice que contraignante pour la chaîne de valeur de l’inclusion financière.
Professeur Joseph Assi-Kaudjhis, directeur général du Centre africain de management et de perfectionnement des cadres (CAMPC), Georges Kouassi Kouakou, directeur général de Leader Conseils et expert en banque digitale, Serge Doh, vice-président de GTP Limited, Moussa Diomandé, conseiller technique au ministère de l’Economie numérique et de la Poste, Mack Coulibaly, président directeur général de Jighi-ci, Karamoko Camara, directeur général eWarren financial services. Ils sont unanimes sur la corrélation qui existe entre croissance économique, inclusion financière et réduction de la pauvreté.
Cela est d’autant plus vrai que l’accès aux crédits pour la majorité de la population exclue des services financiers formels, permettra de résoudre des problèmes d’éducation, de transports et de santé.
« L’inclusion financière jette un pont économique entre la croissance et les résultats attendus », a alors déclaré Moussa Diomandé, conseiller technique au ministère de l’Economie numérique et de la Poste. Selon lui, le taux d’inclusion financière en Côte d’Ivoire est passé de 34% en 2014 à 41% en 2017. Un taux que le gouvernement ivoirien veut voir croître jusqu’à 60% d’ici 2024.
Pour Georges K. Kouakou, la régulation des services de mobile money est nécessaire pour éviter des commissions trop élevées au détriment des consommateurs. « Le mobile money est gisement de revenus importants. On ne peut passer outre la règlementation financière », a-t-il soutenu.
L’expert en banque digitale a aussi exhorté le gouvernement ivoirien à libéraliser le code USSD qui permet une connexion en temps réel entre un opérateur de téléphonie mobile et l’utilisateur pour envoyer et recevoir des données. Grâce au USSD, les opérateurs peuvent développer des services touchant un marché de masse.
L’accès à cette technologie peut permettre à des entreprises de finance et technologie de développer de nouveaux services de paiement, contribuant à l’inclusion financière des populations. Mais voilà, en Côte d’Ivoire, la technologie USSD reste à ce jour la propriété des opérateurs télécoms qui ont tout pouvoir pour accepter ou refuser un service, toujours selon Ciomag.
Gaëlle Massang