(TIC Mag) – Depuis le mois de mars 2017, la justice camerounaise est aux trousses de 602 présumés cybercriminels impliqués dans un vaste mouvement d’arnaque via le réseau social Facebook. Pour l’instant, 90 personnes ont déjà été interpellées, principalement dans les villes de Douala, Yaoundé, Bamenda, Buea et Kumba, et leur procès est en cours.
Ce vaste réseau a été mis à nu par le Bureau fédéral d’investigation américain (FBI). En mars 2017, une délégation du FBI a effectué le déplacement de Yaoundé pour remettre aux autorités une liste de 602 Camerounais qui seraient spécialisés dans l’arnaque sur Internet via les réseaux sociaux. Au total, ces présumés cybercriminels auraient dépouillé leurs victimes que le FBI estime à 2 700 de plus de quatre milliards de F.Cfa. Essentiellement des Américains et des Français.
Sur le mode opératoire, le journal Kalara qui rapporte l’information, explique que certains accusés qui ont plaidé « coupable » ont expliqué qu’ils se servaient de faux profils Facebook sensés appartenir à des personnes de race blanche pour vendre des articles (vêtements, oeuvre d’art, animaux de compagnie, etc.) dont les prix oscillaient entre 30 et 150 euros. Une fois un « client » intéressé, ils lui demandaient de payer les frais d’achat ainsi que les frais d’envoi via Visa ou MasterCard. Les victimes devaient acheter des cartes visa ou des tickets MasterCard prépayés, les gratter et transférer les codes à l’arnaqueur via Facebook ou via téléphone. Ceux-ci pouvaient ainsi effectuer les retraits dans les guichets automatiques du Cameroun.
Par contre, d’autres personnes interpellées ont plaidé « non coupable », expliquant que si elles sont mêlées à ce procès, c’est par un concours de circonstance qui a joué en leur défaveur et prêté à confusion.
Finalement, dans le cadre du procès qui a actuellement cours au Tribunal de Grande Instance du Mfoundi à Yaoundé, le ministère public a requis la condamnation de tous les accusés, à l’exception de deux, qui ont produit des explications « convaincantes ». Il s’agit de Youmyame Aboubakar, un vendeur de voitures qui a expliqué avoir remis son ordinateur portable pour réparation à Fru Tetanye qui l’aurait ensuite utilisé pour commettre son forfait. Egalement, Ndombe Epoh qui affirme avoir été mis en contact avec un tiers par Fru Tetanye pour changer en espèce des tickets Master Card d’une valeur de 1 500 euros.