Denis Sassou Nguesso : « La révolution numérique en Afrique a besoin d’être soutenue… »

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(TIC Mag) – S’exprimant à l’ouverture du forum Forbes Afrique 2015 à Brazzaville au Congo, le président congolais Denis Sassou Nguesso a estimé que l’Afrique avait besoin du soutien des pays avancés dans le domaine du digital. Il a aussi  invité ses pairs à miser sur la construction des infrastructures dans le domaine des TIC et Télécommunications et sur la formation des ressources humaines de qualité. Au cours de cette quatrième édition du Forum Forbes Afrique s’est tenu sous le thème : « la révolution numérique : accélérateur de la croissance africaine », le président congolais a profité pour faire une brève photographie de l’évolution des TIC dans son pays. Son discours intégral du 21 juillet 2015. 

 

« – Messieurs les Chefs d’Etat et chers frères,

– Monsieur Shimon PERES, Ancien Président d’Israël, Prix Nobel de la Paix,

– Mesdames et Messieurs les Ministres,

– Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique,

– Distingués invités,

– Mesdames et Messieurs,

Nous sommes particulièrement heureux de vous accueillir à Brazzaville, à l’occasion de la quatrième édition du Forum économique Forbes Afrique. Il me plait de vous souhaiter, à toutes et à tous, une cordiale bienvenue et un excellent séjour au Congo.

Le thème de la quatrième édition du Forum Forbes Afrique, «  la révolution numérique : accélérateur de la croissance africaine », nous place au cœur d’un des principaux défis auxquels est confrontée l’Afrique dans le processus de son développement.

Dans le domaine du numérique, le retard de l’Afrique est considérable. La fracture qui sépare notre continent du reste du Monde est profonde.

L’Afrique, selon des études récentes, est la deuxième région du monde ayant le plus faible taux de pénétration de l’internet, 18% ; contre 78% pour l’Europe Occidentale et plus de 80% pour l’Amérique du Nord. Elle possède la contribution de l’internet au Produit Intérieur Brut la moins élevée. Elle manque d’infrastructures et de formation.

Malgré ces faiblesses, il se passe sur l’ensemble de notre continent, dans le rayon du numérique, une formidable effervescence qui est assimilable à une révolution.

Selon les observateurs les plus avertis, l’Afrique a dans le grand secteur des technologies de l’information et de la communication des atouts indéniables. Continent d’avenir, il l’est aussi et surtout dans le domaine du numérique où l’internet et le téléphone mobile font office de locomotive.

C’est, en effet, grâce au développement remarquable de l’internet et de l’explosion du téléphone mobile que toutes nos sociétés vivent une fulgurante mutation économique et sociale.

Les spécialistes prévoient qu’en 2025, s’agissant de l’internet, il y aura en Afrique :

  • 50% de pénétration contre 16% aujourd’hui ;
  • 600 millions d’internautes contre 167 millions aujourd’hui ;
  • 300 milliards de dollars américains de contribution au Produit Intérieur Brut contre 18 milliards aujourd’hui. Le secteur des télécommunications, avec la progression spectaculaire, ces dix dernières années, du téléphone portable, est sans conteste le fleuron de ce formidable progrès. Estimé à 130 millions en 2005, le nombre d’usagers du téléphone portable est passé à plus de 700 millions.

 Messieurs les Chefs d’Etat,

Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs

Grâce aux formidables innovations apportées par l’internet et le téléphone mobile, l’Afrique vit donc sa révolution numérique.

Cette révolution est un véritable atout pour la croissance inclusive du continent :

  • Pour les Etats qui peuvent moderniser les services publics à moindre coût ;
  • Pour les entreprises qui peuvent innover et accéder à une main-d’œuvre de qualité ;
  • Pour les populations qui en tirent des bénéfices directs.

Pour que le numérique soit le moteur durable de la croissance en Afrique, il faut que nous résolvions de façon prioritaire les problèmes relatifs aux infrastructures,  à la formation des compétences susceptibles de promouvoir la recherche et la créativité.

La révolution numérique en Afrique a aussi besoin d’être soutenue par la communauté internationale. Elle a besoin de l’expérience et de la solidarité des pays développés.

Il s’agit notamment, pour la communauté internationale, et ce n’est qu’un rappel, de donner suite, par des actes concrets, à sa volonté exprimée à l’issue du Sommet mondial de la société de l’information tenu à Genève en 2003, et réaffirmée à Tunis en 2005.

Denis Sassou Nguesso : "La révolution numérique en Afrique a besoin d’être soutenue par la communauté internationale"

Messieurs les chefs d’Etat et Chers Frères,

Mesdames et Messieurs,

Consciente des enjeux dont est porteur le défi numérique, la République du Congo a mis en chantier un programme ambitieux de promotion et de développement de nouvelles technologies de l’information et de la communication, dans le cadre d’une cyber-stratégie nationale.

Pour cela, mon Gouvernement a mis en œuvre une politique volontariste de développement des infrastructures énergétiques et de communication physique.

A ce jour, outre le développement de la téléphonie mobile, on peut noter :

– un taux d’utilisation de l’internet de 30%

– Le développement d’une dorsale à fibre optique de plus de 1500Km, d’où partent 320 Km de boucles métropolitaines en direction des grandes villes et chefs lieux de département, avec des bretelles vers les chefs lieux de districts.

– l’établissement, dès l’année prochaine, d’une interconnexion entre le Congo et le Gabon dans le cadre du projet CAB ;

– enfin, la mise au point d’un outil pédagogique numérique dénommé Cartable ou Liseuse Numérique. Ce cartable contient tous les programmes scolaires en vigueur par niveau d’études. Il a été expérimenté avec succès dans des collèges-pilotes et la généralisation de son usage dans l’ensemble du système scolaire interviendra après la formation des formateurs.

Sur le chemin d’une Afrique qui croit, d’une Afrique qui promet, la révolution numérique est pour notre Continent un réel espoir.

Il revient de le concrétiser en nous appuyant d’abord et avant tout sur nos ressources propres, sur des infrastructures idoines et adaptées.

A la communauté internationale, nous sollicitons sa solidarité au nom d’un nouvel ordre mondial qui doit être fondé sur l’équité et la justice.

Fort de cette certitude, je déclare ouvert le quatrième forum économique Forbes Afrique

Vive l’Afrique !

Vive la coopération internationale

Je vous remercie. »

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