[Digital Business Africa] – C’est la pépite réunionnaise qui a eu les honneurs du premier prix Pitch décerné mercredi dernier, 10 octobre 2018, à Paris, à l’occasion du dernier forum NxSE. Hub2.io, start-up fondée il y a deux ans par Ashley Gaüzere, a remporté le concours consistant à “pitcher” devant le jury réuni à bord de l’avion d’Air Austral emmenant les participants à cette 3e édition exceptionnellement délocalisée dans la capitale.
Une belle reconnaissance pour cette start-up passée à la phase opérationnelle de son tableau de marche depuis six mois et qui œuvre déjà en Côte-d’Ivoire, au Burkina Faso et à Madagascar, en attendant le Cameroun et le Sénégal d’ici la fin de l’année. L’idée ? Permettre aux populations africaines faiblement bancarisées de pouvoir réaliser des achats sur les sites de commerce en ligne, et encourager ainsi l’arrivée d’une nouvelle génération d’entrepreneurs digitaux en Afrique, où l’e-commerce connaît une croissance annuelle de 300% !
Ingénieur et commercial de formation, Ashley Gaüzere a imaginé son “agrégateur de paiements” ou “payment gateway” au cours de ses dix années de travail pour Orange en Afrique. “Il existe là-bas un vrai problème de moyens de paiement sur le web, qui prive les consommateurs d’un accès à ces produits du e-commerce, et restreint le marché de ces entreprises de vente en ligne. On estime à moins de 8% la population africaine ayant un compte bancaire, alors que 40% a un accès internet et que le taux de pénétration du téléphone mobile est proche de 80%”, expose le fondateur d’Hub2 sur la plateforme web clicanoo.re.
La plateforme, qu’il anime aujourd’hui avec sept collaborateurs, dont deux développeurs et trois commerciaux en Côte-d’Ivoire, se propose de servir d’intermédiaire entre internautes et sites de e-commerce, grâce justement à la technologie du GSM. “Les Africains utilisent beaucoup les mobicartes ou le mobile banking, des mini-comptes bancaires ou porte-monnaie électroniques accessibles depuis le téléphone. En connectant les opérateurs à notre plateforme, nous sommes en mesure de faire valider la transaction à l’acheteur depuis ces moyens de paiements au moyen d’un simple SMS”, explique encore l’ingénieur.
Depuis six mois, ce sont une vingtaine d’opérateurs commerciaux qui ont ainsi adhéré à la plateforme. Et une dizaine de nouvelles demandes arrive chaque semaine. “Pour ces sites, c’est un moyen de sécuriser les paiements. En général, en Afrique de l’Ouest, les vendeurs sont payés à la livraison, avec le risque d’une annulation de dernière minute. Sans parler des paiements en cash, qu’il faut ensuite transporter avec les dangers que cela suppose” précise Ashley Gaüzere.
Par G.M.