[Digital Business Africa] – C’est l’une des conséquences directes de la crise que connaît actuellement le groupe de télécommunications chinois Huawei, née de sa mise à l’écart par plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis en tête en raison de soupçons d’espionnage. Le groupe chinois fondé par Ren Zhengfei n’exclut plus l’éventualité d’une réduction d’effectifs. Bien au contraire, il annonce qu’une ‘‘profonde réorganisation’’ est en cours et elle débouchera certainement sur des suppressions de postes.
Dans un email envoyé aux 180.000 employés de Huawei à travers le monde et consulté par le South China Morning Post, Ren Zhengfei a averti ses employés que «dans les années à venir, la situation générale ne sera probablement pas aussi brillante que prévu, nous devons nous préparer à des moments difficiles… Nous devons également renoncer à quelques employés médiocres et réduire les dépenses de main-d’œuvre...». Même si le patron de Huawei ne donne aucune précisions quant à la localisation géographique des postes concernés, il mentionne tout de même son intention de passer en revue «l’efficacité» de toutes les filiales géographiques et «rationaliser l’organisation».
Huawei est soupçonné d’avoir violé l’embargo imposé par les Américains contre l’Iran et d’avoir continué à faire affaire. Outre les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, l’Allemagne et la Norvège ont interdit ou veulent revenir sur l’autorisation accordée à Huawei d’installer des équipements sur leurs réseaux de télécommunication. Sur fond de guerre commerciale entre Washington et Pékin, un groupe bipartisan de parlementaires américains envisage également de proposer une législation qui interdirait la vente de semi-conducteurs et autres composants électroniques à Huawei et ZTE. Des décisions motivées par la crainte que les équipements de Huiwei permettrait au gouvernement chinois d’espionner d’autres pays.
Des accusations rejetées en bloc par le fondateur de Huawei : « Ils sont stupides et perdront de l’argent s’ils n’achètent pas [nos produits]. Nous avons beaucoup de choses dont les pays européens et américains ont besoin, et ils devront acheter chez nous (…) Je vais me concentrer sur les pays qui veulent acheter nos produits », expliquait-il dans une interview accordée à la chaîne d’État chinoise CCTV.
Ecrit par Jephté TCHEMEDIE