[Digital Business Africa] – Le président français Emmanuel Macron rappelait il y a peu que son gouvernement étudie la possibilité de mettre sur pied une application dont l’objectif serait de retracer les contacts des malades afin d’éviter la propagation du virus. C’était le 13 avril 2020. Baptisée « StopCovid », cette app permettra de « prévenir les personnes qui ont été en contact avec un malade testé positif, afin qu’elles se fassent tester elles-mêmes, et si besoin qu’elles soient prises en charge très tôt, ou bien qu’elles se confinent », selon le secrétaire d’État au numérique, Cédric O. Seulement, avant qu’elle n’ait vu le jour, cette application fait face à de nombreuses critiques.
Déjà utilisé dans plusieurs pays comme la Corée du Sud, la Pologne, Singapour, Taïwan et Israël, ce système de surveillance des malades ne fait pas l’unanimité. Le premier écueil que la critique a tôt fait de pointer du doigt est lié à la sécurité des utilisateurs.
En effet, un système mis à la disposition de plusieurs millions d’utilisateurs qui manipulent des données sensibles requiert un niveau très élevé de sécurité afin de garantir la protection de la vie privée. Des failles de sécurité ont d’ailleurs été identifiées dans le protocole qu’étudie la France pour son application par le cryptographe Serge Vaudenay, professeur de l’École polytechnique fédérale de Lausanne.
Cédric O quant à lui est partagé entre optimisme et incertitude. Pour lui, le projet a du plomb dans l’aile du fait de la difficulté de préciser avec exactitude la distance qui sépare deux smartphones avec la technologie Bluetooth sur laquelle repose l’application.
Il sera donc difficile de dire s’il y a un risque réel de contamination entre deux utilisateurs de l’application. Devant la commission des affaires économiques du Sénat, il s’interrogeait à ce sujet mardi. «Est-ce que nous allons réussir à avoir quelque chose qui soit suffisamment précis pour que cela serve son objectif épidémiologique, je suis optimiste, mais pas totalement certain », indiquait-il.
Par Alain Brice Talla Defo (Stg)