Les jeunes africains ont une place prépondérante dans l’innovation numérique et ils doivent en prendre conscience. C’est le sens de l’appel lancé par Pierre Dandjinou, le Vice-Président de l’ICANN pour l’Afrique, qui tenait la leçon inaugurale du Salon international de l’Économie Numérique et de l’Innovation du Gabon (SENIG) qui s’est tenu du 14 au 18 décembre 2015 à l’hôtel Radisson Bleu Okoumé Palace de Libreville au Gabon sous le thème : « Jeunesse et numérique, leviers de développement durable ».
« Tous ceux qui ont fait de l’Internet ce qu’il est aujourd’hui l’ont fait quand ils avaient autour de 30 ans. Les innovations de l’internet n’ont jamais été le fait de ceux qui ont dépassé cet âge-là. C’est une réalité. Les jeunes ingénieurs américains qui ont découvert le protocole IP avaient entre 24 et 25 ans. Celui a fait arriver le web avait à peine 32 ans. Le promoteur de Facebook a lancé son innovation quand il avait autour de 20 ans. Donc, je crois qu’en Afrique, il y a des potentialités », a lancé Pierre Dandjinou qui invitait les jeunes gabonais à plus d’innovation et qui s’adressait en même temps aux experts nationaux et internationaux ayant fait le déplacement de Libreville.
Pour lui l’Afrique regorge des ressources qui doivent être exploités par les Africains eux-mêmes. « Nous devons nous demander pourquoi tant de personnes s’intéressent à l’Afrique. Pourquoi la Chine met-elle autant d’argent pour aider l’Afrique ? Le Premier ministre chinois a été clair : ’’Ce n’est pas parce que nous aimons l’Afrique. C’est parce que nous voulons nous développer, nous pensons également que l’Afrique a besoin de se développer. Vous avez des ressources et nous mettons en place des mécanismes pour qu’il y ait une coopération’’. L’Afrique doit donc avoir sa stratégie », martèle le Vice-Président de l’ICANN pour l’Afrique.
Pour la première édition du Senig, près de 1 500 participants dont environ 1 000 enregistrés ont fait du Senig une réussite, d’après les organisateurs. Les institutions publiques intervenant dans le domaine du numérique ainsi que les opérateurs privés ont exposé leurs innovations à ce salon. Occasion pour le Premier ministre gabonais de les remercier. « Je tiens à remercier solennellement les opérateurs privés pour leur contribution. Je les encourage à densifier leurs opérations au côté de l’Etat pour l’atteinte des objectifs du plan sectoriel Gabon numérique. Pour cela, le gouvernement de la République les rassure de la dynamique d’amélioration du climat des affaires qui conditionne et garantit la pérennité de leurs interventions », a déclaré le Pr. Daniel ONA ONDO.
Un Centre d’alerte pour la lutte contre la cybercriminalité
« Parmi les propositions issues du SENIG 2015, affirme Cyriaque D. KOUMA, le Directeur Général de la Promotion de l’Economie Numérique et par ailleurs Président du Comité d’Organisation du SENIG, je peux citer la poursuite de la mise en place des organes de la gouvernance au Gabon pour développer un écosystème du numérique cohérant et dynamique. Je pense notamment au Centre d’alerte pour la lutte contre la cybercriminalité, au Conseil National du Numérique, organe consultatif pour associer l’ensemble des acteurs à la prise des décisions par des avis et conseils au gouvernement et la mobilisation de la société civile ».
D’après Cyriaque D. KOUMA, au cours des débats, les panélistes ont également convenu qu’il fallait faciliter l’accès des jeunes au numérique par la formation et la démocratisation de l’acquisition des ordinateurs et des tablettes. « Par ailleurs, l’on a noté l’adhésion au projet d’incubateur d’entreprise du numérique pour catalyser le développement des contenus numériques adaptés au contexte gabonais avec un impact réel sur la vie des citoyens. Autre proposition et non des moindres, la nécessité du financement du numérique par les initiatives privées », affirme le DG de la Promotion de l’Economie numérique.
La prochaine édition du SENIG se tiendra en décembre 2016 et les organisateurs annoncent déjà plusieurs innovations et l’invitation de nombreux experts et opérateurs internationaux et régionaux. « Le SENIG est un salon international dont l’ambition cette année était de le mettre sur la rampe avec l’espoir qu’il deviendra une plateforme de référence sur le plan international », conclu le président du Comité d’Organisation du SENIG.