[Digital Business Africa] – Le gouvernement de la Guinée équatoriale et le Bureau sous-régional pour l’Afrique Centrale de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) convoquent la 35ème session du Comité Intergouvernemental de Hauts Fonctionnaires et d’ Experts (CIE) en vue de permettre à l’Afrique centrale de discuter et de proposer des voies et moyens pratiques à travers lesquels les pays de la sous-région peuvent tirer pleinement profit du potentiel de l’économie numérique à l’effet d’apporter une meilleure réponse à leurs défis liés aux développement, notamment le besoin pressant de diversification et d’industrialisation.
Les débats de fond et les séances de travaux pratiques du CIE qui se tiendront du 23 au 27 septembre 2019 à Malabo, capitale de la Guinée Equatoriale sous le thème « Transformations numériques et diversification économique en Afrique Centrale: enjeux, défis et opportunités » permettront aux hauts fonctionnaires, experts, inventeurs, innovateurs, chercheurs et représentants des institutions phares dans le domaine du développement ainsi que des universitaires présents de faire un bilan de santé de l’économie numérique en l’Afrique Centrale, région perçue comme enregistrant la moindre performance dans ce secteur, sur le continent.
Trois sessions plénières ont été programmées pour le rendez-vous de cette année: un dialogue de haut niveau sur l’économie numérique en Afrique Centrale visant à explorer les points de vue des décideurs ; une plateforme de démonstration sur les expériences et les applications en matière d’économie numérique; et un événement spécial pour l’analyse du statut de la transformation structurelle en Afrique centrale en se basant sur les dimensions de l’emploi, la production et la société tel que dépeint dans la publication Profil ‘STEPS’ Régional pour l’Afrique Centrale.
Selon les chiffres du portail ICT-Eye (2017) de l’Union internationale des Télécommunications (UIT), l’Afrique centrale pratique les coûts les plus élevés de téléphonie mobile sur le continent (jusqu’à 0,08 Dollar par seconde pour les appels mobile –mobile par seconde au Tchad et à Sao Tome et Principe, par exemple). Elle est également la région la plus faible en termes de performance. Le taux de pénétration de la téléphonie fixe haut débit est de 0.8% seulement tandis que celui de la téléphonie mobile de haut débit représente 22,48%. Cependant, le niveau général de pénétration de l’internet est encourageant et s’élève à 48,6% contre une moyenne mondiale de 62% ; la vitesse moyenne de transfert et de téléchargement en ligne est en deçà des 10 mégabytes par seconde.
Ainsi, les délégués approfondiront leur compréhension des causes de cette faible performance en termes d’accès et de contenu et étaleront une gamme complète de transformations à entreprendre dans l’optique de résoudre les pépins et de faire de la transformation numérique un point nodal de la montée industrielle et de la diversification économique en Afrique Centrale.
Les théoriciens du développement et les groupes de réflexion de par le monde s’accordent à dire que la technologie et l’innovation représentent les principaux moteurs de la croissance économique aujourd’hui. Les pays d’Afrique Centrale doivent placer l’innovation au centre du développement pour attiser la flamme de l’innovation numérique dans leur écosystème afin de stimuler les transformations dans une grande variété de secteurs notamment : la gouvernance, l’éducation, l’agriculture, l’énergie, la banque et la finance, l’emploi, la manufacture, l’industrie créative, le transport et la logistique, le commerce et le secteur numérique en question, en tirant parti des opportunités qu’offre le blockchain, de l’informatique en nuage, l’intelligence artificielle, l’impression 3D et d’autres innovations », a déclaré Antonio Pedro, Directeur du Bureau sous régional pour l’Afrique Centrale de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) en prélude au rendez-vous de Malabo.
« Quoique les pays de l’Afrique Centrale n’ont pas été des acteurs majeursdes révolutions industrielles du passé, la présente ère d’intelligence+ et de réseautage encore appelée la quatrième révolution industrielle, où les innovations numériques sont associées au haut débit pour connecter toutes choses et propulser la productivité, représente l’occasion en or de dépasser toutes les autres ères pour et se positionner sur la voie du développement durable. Dans notre théorie du changement pour la diversification économique et la transformation structurelle de l’Afrique centrale, nous considérons l’économie numérique comme l’élément qui change la donne ; d’où notre réunion à Malabo. »
Le Directeur a déclaré qu’une stratégie complète et bien structurée, entérinée par les autorités politiques de plus haut niveau de la sous-région et avec l’adhésion de nombreux acteurs notamment le secteur privé, sera nécessaire pour investir dans et tirer profit de l’économie numérique en vue d’une transformation économique, mais aussi pour mieux affronter les perturbations associées au changement de paradigme attendu dans la production et les écosystèmes y relatifs.
Comme l’a récemment relevé la Secrétaire Exécutive de la CEA, Madame Vera Songwe, d’ici 2020, la valeur de l’économie numérique en Afrique s’élèvera à 300 milliards de Dollars E.U – un espace que les jeunes entrepreneurs et les femmes en particulier devront capitaliser. Ils devront également tirer le meilleur profit des opportunités qu’offre la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf). La contribution des jeunes et des femmes figurera en bonne place dans les discussions du CIE.
Plusieurs estimations indiquent que l’économie numérique globale atteindra 24,3% du PIB mondial d’ici 2025, une augmentation par rapport aux 15,5% du PIB mondial (qui représente 11,50 trillions de Dollars E.U) estimés en 2016.
Dans cet écosystème, la téléphonie mobile occupe une place de choix et est rapidement exploitée en Afrique. D’après l’UIT, la téléphonie mobile s’est développée plus rapidement que toutes les autres technologies dans l’histoire, avec le nombre total de souscriptions mobiles de haut débit passant de 268 millions en 2007 à 4,2 milliards en 2018, à travers le monde.
A la veille de la révolution 5G, la question qui se pose est désormais de savoir qui bénéficiera de ces transformations digitales. Comment faciliter le vaste déploiement des solutions numériques en Afrique centrale afin de doper la productivité, d’accroitre l’efficacité dans la prestation des services, de réduire les couts, de connecter les personnes et enfin de faire de la sous-région un acteur dynamique et compétiteur dans le domaine de l’économie numérique, représentera l’une des principales taches des délégués de la conférence de Malabo.
Digital Business Africa, avec la CEA