[Digital Business Africa] – Le Conseil des ministres de la République de Guinée tenu à Conakry le 27 Juin 2019 et présidé par Son Excellence Alpha Condé, Président de la République, a validé le choix du groupe suisse SGS SA pour apporter son expertise dans la mise en place d’une solution de gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) ainsi que pneumatiques dans le pays.
Comme le mentionne le communiqué de ce Conseil des ministres, le Ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, Oyé Guilavogui, a expliqué lors de ce conseil que les investigations et enquêtes menées ont permis d’identifier la SGS, reconnue mondialement en matière d’inspection, de vérification, de certification ainsi qu’en matière d’encadrement institutionnel comme acteur clé de cette problématique.
Dans son introduction, le Ministre Oyé Guilavogui a indiqué que l’absence de solution durable en matière d’élimination et de traitement des D3E est devenue critique et constitue une menace grandissante pour l’environnement et la santé publique, sachant qu’une grande partie des onze milliards de tonnes de déchets solides collectés chaque année dans le monde est composée de D3E et de pneumatiques usagés. C’est pour répondre à ce défi mondial que la SGS a créé une nouvelle solution appelée « SGS RENOVO® ».
Le Ministre a soutenu que cette solution innovante répond au défi de la gestion des D3E, elle s’appuie sur le principe de « responsabilité élargie des producteurs » et de « pollueur payeur » en se basant sur les principales régulations internationales, telle que la convention de Bale qui régit le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et leur élimination.
Le Ministre a également rassuré que la mise en place du programme permettra d’assurer un cadre de vie plus sein et une meilleure protection de l’environnement, et également de générer des milliers d’emplois.
En raison de l’importance de la mise en place de SGS Renovo®, de la nécessité de son intégration au guichet unique et des recettes attendues, le Conseil a donné son accord pour le déclenchement de cette opération et instruit le Ministre de l’Environnement et du Développement durable à travailler avec le Ministre du Budget pour insérer cette nouvelle catégorie de taxe appelée Ecotaxe dans la loi rectificative des finances 2019.
Le programme SGS Renovo®
Face à l’absence en Afrique de mécanismes efficaces de contrôle de l’état des équipements importés d’Europe, couplé au manque des moyens, ressources et/ou outils pour recourir à des inspecteurs portuaires et à des techniques de suivi GPS, face au manque des techniques de destruction de ces déchets électroniques en respectant les normes environnementales et de santé, comme le propose les experts, la SGS a donc mis en place ce programme Renovo® qui a démarré au Ghana depuis le 1er Novembre 2018 et est en cours de démarrage en Côte d’Ivoire.
D’après SGS, une fois en Afrique, brûler, détruire ou mener ces déchets électroniques à la décharge ne signifie ni plus ni moins que mettre de côté un problème dont devront s’occuper les générations futures. Car, explique le groupe suisse, plus de 1 000 substances présentes dans les déchets électroniques sont libérées dans l’écosystème, notamment le plomb, le cadmium et le mercure et constituent une menace tant pour les pays africains que pour leurs habitants, compte tenu des graves problèmes que cela pourrait causer en matière de santé et d’environnement, aussi bien aujourd’hui que demain.
SGS à travers SGS Renovo®, propose aux pays africains de concevoir, de planifier et de mettre en place un système autofinancé de gestion des déchets à grande échelle pour les pays. Cela passe par la collecte d’une éco-redevance anticipée. Le service couvre toutes les étapes : de la production à la récupération, du recyclage à l’élimination durable des déchets.
Dans ce programme, SGS se propose également, grâce au partenariat signé avec 2 entités des Nations Unies (l’ONUDI et l’UNITAR), de former et d’encadrer le personnel local nécessaire pour traiter tous les types de déchets (appareils électriques et électroniques, pneus usagés et véhicules arrivés en fin de vie).
Ce qui permet par ricochet la création de nouveaux emplois, mais également la création d’un nouveau secteur générateur de recettes et d’une base solide permettant d’accroître la sensibilisation aux comportements écologiques et au recyclage. « Le tout, pour donner lieu à une croissance significative », explique le groupe. Des initiatives et solutions que les pays africains ne perdraient pas à explorer comme issue à cette problématique majeure qu’est la gestion des déchets électroniques.
D’ailleurs, Moïse YAKAN, Directeur Régional Afrique Centrale et de l’Ouest du Programme SGS Renovo®, expliquait il y a quelques semaines sur Digital Business Africa que ce programme permet au Gouvernement du Ghana de lutter contre le problème des D3E sans avoir besoin d’investir de fonds propres, « car SGS collecte au nom du Gouvernement l’éco-redevance qui va être utilisée pour financer l’infrastructure de recyclage. Le fait que Renovo® soit une solution auto-financée est très intéressant pour le Gouvernement, car il est vrai que de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne n’ont pas à disposition de budget suffisant pour lutter contre le problème des D3E.
Ceci est d’autant plus vrai que ces D3E qui devraient être recyclés en Europe ou en Asie sont en fait exportés vers des pays comme le Ghana, sans la source de financement du recyclage correspondante. Pour la population locale, un programme comme celui-ci doit permettre, à terme, grâce au recyclage, de réduire la pollution environnementale et les risques sanitaires liés à ces déchets », expliquait-il.
Par Digital Business Africa