[DIGITAL Business Africa] – L’accord de rachat des parts de MTN Groupe par l’État guinéen est acté. Décision prise au cours d’une réunion ce 30 décembre 2024. Y prenaient part le Premier ministre Amadou Oury Bah, le ministre de l’Économie et des Finances, Mourana Soumah, la ministre des Postes , des Télécommunications et de l’ Economie numérique Rose Pola Pricemou, le directeur général de MTN, Nzubi Sala, entre autres.
L’État guinéen a en effet racheté les parts de MTN Groupe au franc symbolique de 75 % au sein de la société Areeba Sa. Ce rachat fait de l’ Etat guinéen un détenteur de 87,5 % des parts de la société Areeba Sa ( MTN Guinée).
Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, a félicité les équipes ayant travaillé sur ce dossier, reconnaissant l’importance stratégique de cette opération pour le renforcement de la souveraineté économique et numérique de la Guinée.
MTN Guinée détient une part de 24,2 % sur les 14,1 millions d’abonnés à la téléphonie mobile que comptait la Guinée à fin décembre 2023. Dès 2021, MTN a quitté les marchés syrien et yéménite. En novembre 2022, la société a annoncé avoir signé un accord avec la société libanaise M1 New Ventures (M1) pour la vente de sa filiale en Afghanistan pour un montant de 35 millions de dollars. Elle a néanmoins décidé de rester en Iran, où elle détient une participation minoritaire de 49 % dans Irancell.
Selon Rose Pola Pricemou, ministre des Postes , des Télécommunications et de l’ Économie numérique, ce rachat permettra de reconstituer un opérateur national de téléphonie.
« Dans les prochains mois, nous allons assurer la survie de cette structure et communiquer sur le nom à donner à la nouvelle entité, les partenariats et les accompagnements nécessaires pour permettre à une autre société de prospérer dans l’écosystème des télécommunications », a-t-elle promis.
Lors de cette rencontre de signature, Rose Pola Pricemou, ministre des Postes , des Télécommunications et de l’ Économie numérique , a rappelé les échanges préalables avec le groupe MTN, portant notamment sur les modalités du transfert des actifs, la période transitoire et les conditions de cette acquisition.
L’accord qui inquiète le syndicat de MTN
Le syndicat de MTN avait annoncé dans un communiqué le 12 novembre 2024 qu’il fera grève s’il n’est pas associé aux négociations sur la vente des parts à l’État. Le syndicat avait exigé « l’ouverture sans délai des négociations autour de la plateforme déposée à l’occasion de la vente des parts de MTN ».
Soutenue par la FESATEL, le syndicat de MTN Guinée en appelait simplement au respect des recommandations de l’Inspecteur général du Travail du 25 octobre 2024, stipulées dans la lettre référencée N’317 MTFP/CAB/IGT2024.
L’Inspecteur général du Travail indiquait la nécessité de garantir la protection des travailleurs dans cette transaction.
Au cours de la réunion du mercredi 17 avril 2024, l’Etat, Telecel Groupe et MTN Guinée avaient décidé de la protection de l’État guinéen et de ses citoyens ; de la création et du maintien d’emplois ; des futurs investissements ; de la mise en place d’un cadre équilibré et propice à la croissance économique.
Par Jean Materne Zambo