[DIGITAL Business Africa] – La France veut absolument jouer un rôle dans la course à l’adoption de l’IA. Après le lancement manqué de Lucie, une intelligence artificielle générative, Paris lance une autre initiative mondiale sur l’IA. En marge du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (AI Action Summit), qui s’est tenu les 10 et 11 février 2025 au Grand Palais à Paris, un nouveau partenariat mondial a été lancé : Current AI.
Porté par un investissement initial de 400 millions de dollars, ce projet ambitieux réunit des gouvernements, des entreprises technologiques et des fondations philanthropiques autour d’un objectif commun : développer une intelligence artificielle (IA) au service de l’intérêt général.
Avec une ambition de lever 2,5 milliards de dollars sur cinq ans, Current AI entend remodeler le paysage de l’IA en favorisant l’accès aux données, en promouvant des outils ouverts et en garantissant la transparence et l’équité des systèmes d’IA.
« Imaginez une organisation qui utilise l’IA pour aider des oncologues à affiner les traitements aux personnes atteintes d’un cancer. Imaginez une IA qui permet de débloquer toute la créativité de nos enfants, plutôt que de la miner… Voilà le type de perspective que nous ouvrons lorsque l’IA sert le plus grand nombre. Current AI va ouvrir l’accès à des jeux de données publiques et donne accès à des outils en open source. Je vous invite toutes et tous à nous rejoindre dans cette entreprise, car l’avenir de l’IA n’est pas quelque chose qui s’impose à nous. C’est quelque chose que l’on construit ensemble »
A déclaré Martin Tisné, fondateur de Current AI, le 11 février 2025 au Grand Palais à Paris, devant les chefs d’États et chefs d’entreprises invités à ce sommet.
Un partenariat mondial pour une IA inclusive
Current AI est le fruit d’une collaboration entre le gouvernement français, AI Collaborative, des entreprises technologiques comme Google et Salesforce, ainsi que des fondations philanthropiques telles que la John D. and Catherine T. MacArthur Foundation et la Patrick J. McGovern Foundation. Ce partenariat vise à soutenir des initiatives à grande échelle dans des domaines clés comme la santé, la diversité linguistique, la science, ainsi que des enjeux transversaux comme la confiance, la sécurité et l’audit de l’IA.
Dix pays, dont la France, l’Allemagne, le Chili, la Finlande et le Nigeria, se sont déjà engagés à soutenir Current AI. Ces nations s’efforceront de promouvoir une IA inclusive tout en encourageant l’innovation nationale et la coopération internationale.
« Current AI peut changer le monde de l’IA. En donnant accès aux données, à l’infrastructure et à la puissance de calcul, ce partenariat va contribuer à développer nos écosystèmes d’IA en France et en Europe, tout en diversifiant le marché et en encourageant l’innovation de manière équitable et transparente »
A déclaré le président Emmanuel Macron.
Trois piliers d’action : données, ouverture et responsabilisation
Current AI se concentrera sur trois domaines clés pour atteindre ses objectifs :
- Données :
Le partenariat vise à élargir l’accès à des ensembles de données de grande valeur, pertinents au niveau local, dans des secteurs comme les médias, les soins de santé et l’éducation. Ces données permettront de développer des applications d’IA adaptées aux besoins spécifiques des populations. - Ouverture :
Current AI promouvra des normes et des outils ouverts pour garantir que les technologies d’IA restent accessibles, adaptables et inclusives. L’objectif est de créer un écosystème technologique transparent, où les innovations profitent à tous. - Responsabilisation :
Le partenariat mettra en place des cadres solides pour la transparence, l’audit et la participation citoyenne. Ces mesures permettront de s’assurer que les systèmes d’IA servent l’intérêt général et respectent les valeurs éthiques.
Des soutiens de premier plan
Current AI bénéficie du soutien d’un groupe de onze personnalités influentes du monde de la technologie, qui ont signé une lettre ouverte en faveur du partenariat. Parmi elles figurent Reid Hoffman (cofondateur de LinkedIn), Clément Delangue (CEO de Hugging Face), Arthur Mensch (CEO de Mistral AI), Eléonore Crespo (cofondatrice de Pigment) et Fidji Simo (CEO d’Instacart). Ces leaders apportent leur expertise et leur vision pour orienter la mission de Current AI.
« Nous disposons d’une fenêtre de tir pour façonner l’avenir de l’intelligence artificielle. L’IA a le pouvoir d’améliorer l’accès à l’emploi, aux soins et à l’éducation, mais seulement si nous agissons maintenant »
A déclaré Martin Tisné, fondateur de Current AI.
« En encourageant l’innovation au bénéfice de tous, nous pouvons faire en sorte que l’IA serve le bien commun. »
Une ambition mondiale pour un avenir équitable
Current AI travaillera en étroite collaboration avec des bailleurs de fonds tels que l’AI for Development Funders Collaborative pour faire progresser un écosystème mondial de l’IA qui serve l’intérêt général. Les initiatives du partenariat s’articuleront autour de trois axes principaux :
- Santé : développer des applications d’IA pour améliorer l’accès aux soins et optimiser les diagnostics.
- Diversité linguistique : soutenir des projets qui préservent et valorisent les langues locales grâce à l’IA.
- Science : utiliser l’IA pour accélérer la recherche scientifique et résoudre des problèmes complexes.
Une IA au service de l’humanité
Avec Current AI, la France et ses partenaires internationaux s’engagent à construire un avenir où l’intelligence artificielle est un levier de progrès pour tous. En combinant innovation technologique, transparence et équité, ce partenariat incarne, selon ses initiateurs, une vision humaniste de l’IA, alignée sur les valeurs de la confiance, de la responsabilité et de l’inclusion.
« Current AI représente une opportunité unique de façonner l’avenir de l’IA de manière à ce qu’elle profite à l’humanité tout entière. Nous avons vu les effets néfastes d’un développement technologique incontrôlé, mais aussi le potentiel de transformation qu’il recèle lorsqu’il est aligné sur l’intérêt général »
A conclu Martin Tisné.
Par Beaugas Orain DJOYUM, à Paris