(TIC Mag) – Measurement Lab (M-Lab), un laboratoire américain issu d’un partenariat entre la New America’s Open Technology Institute, Google Open Source Research, PlanetLab de l’Université de Princeton et d’autres partenaires, a rendu public au mois d’août 2017 les résultats d’une enquête sur les vitesses de téléchargement haut débit dans 189 pays dans le monde.
D’après les résultats de cette enquête de M-Lab compilés par Cable.co.uk, Singapour est le pays qui vient en tête du classement avec des vitesses de téléchargement atteignant 55.13Mbps. Ici, il faut compter 18 min et 30 sec. pour télécharger une vidéo HD de 7,5Go. Le dernier pays du classement est le Yémen avec seulement 0,34Mbps et il faudrait attendre deux jours et deux heures pour télécharger une vidéo HD de 7,5Go.
20 parmi les 30 pays ayant les débits les plus élevés sont situés en Europe, sept en Asie, deux en Amérique du Nord et un en Océanie. En revanche, 17 des 30 pays les plus lents sont situés en Afrique, sept en Asie, six en Amérique du Sud et un en Océanie.
Classement africain
En Afrique justement, c’est le Kenya qui vient en tête du classement avec une vitesse de téléchargement de 8,8 Mbps et occupe le 51e rang mondial. Soit une heure et 55 minutes pour télécharger une vidéo HD de 7,5Go. En Afrique centrale, le Cameroun arrive en première position avec 0.97 Mbps. Les auteurs du rapport indiquent qu’il faut environ 17 heures et 37 minutes pour télécharger une vidéo HD de 7,5Go.
Au Gabon voisin, qui occupe d’ailleurs le dernier rang du classement africain, il faut attendre une journée et près de 18 heures pour pouvoir télécharger la même vidéo HD de 7,5Go, avec un débit de téléchargement de 0.41 Mbps.
Les 35 pays africains où la connexion Internet est la plus rapide
Au total dans le monde, l’on apprend que 139 pays ne parviennent pas encore à atteindre des vitesses moyennes de téléchargement supérieures à 10Mbps. Vitesse considérée comme étant le minimum requis pour répondre aux besoins des particuliers, des familles ou des PME.
Collin Anderson, chercheur indépendant à M-Lab, indique que cette recherche démontre la valeur des mesures du réseau et des données ouvertes à travers les pays afin de comprendre la situation de chaque pays par rapport aux autres. En même temps, dit-il, l’étude permet aux populations de comprendre le niveau du développement du haut débit dans leur pays.
Des contestations
Seulement, cette étude a été contestée par de nombreux pays européens qui critiquent la méthodologie utilisée par M-Lab et Cable.co.uk pour compiler les résultats de l’enquête. Cable.co.uk rappelle par exemple qu’il a utilisé et analysé les données de M-Lab dont l’objectif est de fournir aux internautes une plateforme de mesure ouverte et vérifiable pour les performances mondiales du réseau Internet. L’enquête en question concernait des tests effectués dans chaque pays du 10 mai 2016 au 10 mai 2017 et ces tests auraient été effectués sur au moins 100 adresses IP uniques par pays.
« En dépit de notre transparence, certaines organisations, telles que l’Autorité maltaise des communications (MCA) (et un ou deux autres) ont critiqué de notre méthodologie. Le MCA dit de notre méthodologie que ”son efficacité pour l’étalonnage des performances dans tous les pays est très limitée’’. MCA démontre que nos données qui ne distinguent pas les technologies mobiles et les lignes fixes ne sont pas valides. Nous ne sommes pas d’accord, évidemment. Mais, nous accueillons bien la critique constructive (et celle de MCA en est une). Je suis sincèrement reconnaissant à la MCA de s’y intéresser », commente sur son site web Dan Howdle, expert télécoms de Cable.co.uk.
Commentaire de TIC Mag :
Au Cameroun, au Gabon, en RD Congo et au Congo, tous des pays qui utilisent déjà la technologie 4G, les internautes font l’expérience des débits de téléchargement bien supérieurs à ce qu’indique cette étude. Et ce, après expérimentation.