[Digital Business Africa] – Le président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, a profité du premier Forum Togo – Union européenne qui s’est tenu du 14 au 15 juin 2019 à Lomé au Togo pour appeler les partenaires européens à mieux connaître l’Afrique afin de mieux saisir les opportunités qu’offre le continent.
« Je voudrais donc profiter de l’occasion qui m’est offerte aujourd’hui pour en appeler à une véritable réflexion dans le sens d’une meilleure compréhension par nos partenaires des contextes locaux en Afrique. Dans l’environnement mondial marqué par le ralentissement des économies, notre continent représente un potentiel important de retour à la croissance pour les entreprises. Mais celles-ci en ont-elles vraiment conscience ? Analysent-elles en retour l’impact transformateur que le secteur privé pourrait avoir dans la réponse aux principaux défis de notre continent ? Il y a des progrès à faire dans ce sens… Nous plaidons pour ce pas de plus vers une meilleure connaissance du partenaire», a plaidé le président togolais.
C’est également cette situation qui a justifié l’organisation de ce forum Togo-UE tout comme cela marquait la volonté du gouvernement togolais à attirer les investissements pour financer son Plan national de développement (PND) lancé en août 2018.
Pour Faure E. Gnassingbé, l’Afrique est de nos jours la meilleure destination en termes de possibilités d’affaires. Plus encore en ce moment où la Zone de libre-échange continentale en Afrique devient de plus en plus une réalité. Le Togo en tout cas fonde de grands espoirs sur le renforcement de l’intégration.
« Avec l’entrée en vigueur, de la zone de libre-échange continentale, l’Afrique offre au monde un marché d’1,2 milliard de consommateurs. Les importants investissements que nous avons réalisés au cours des dernières années pour renforcer la position du Togo comme une plateforme performante ouverte sur la sous-région et le continent trouveront la meilleure justification dans l’accès à ce vaste marché, représentant un produit intérieur brut (PIB) de 2.500 milliards de dollars », fait observer Faure E. Gnassingbé.
La mise en œuvre du PND permettra de prendre une part importante dans l’avènement
du libre-échange aux plans régional puis continental. « Terre d’opportunités ouverte sur l’Europe et le monde, le Togo continuera de privilégier les cadres d’échanges et de dialogue avec l’ensemble de nos partenaires, à l’instar de la présente rencontre », a indiqué le président.
Pour Faure, le secteur privé est la clé
Pour réussir la mise en œuvre du plan national de développement (PND 2018-2022), le Togo envisage de procéder à une profonde transformation économique, pour accélérer la croissance et promouvoir un développement inclusif. Ce qui passe principalement par l’apport du secteur privé.
« Depuis quelques années, nous avons eu recours à l’investissement public pour répondre à nos objectifs de modernisation de l’économie, avec un accent sur la réhabilitation de nos
infrastructures. Cela a produit -dans une mesure appréciable- l’effet escompté, en nous permettant de maintenir un taux de croissance stable. Désormais, avec le PND, nous voulons faire plus et mieux, en nous tournant vers le secteur privé dont les leviers restent -en définitive- plus efficaces pour soutenir le développement des secteurs porteurs », explique le président togolais.
Pour impulser ce nouvel élan pour la prospérité économique, le Togo a donc fait le pari de miser
sur l’investissement privé -national et international- pour financer les grands projets à fort
potentiel de création d’emplois que identifiés dans le PND. « Nous avons poursuivi dans cette optique un train soutenu de réformes destinées à renforcer l’attractivité de notre économie. L’une de ses évolutions les plus récentes est le vote de la loi portant nouveau code des investissements », affirme Faure E. Gnassingbé.
l’Afrique est de nos jours la meilleure destination en termes de possibilités d’affaires. Plus encore en ce moment où la Zone de libre-échange continentale en Afrique devient de plus en plus une réalité. Faure Essozimna Gnassingbé
Ces mesures destinées à stimuler l’investissement privé est, selon le président togolais, la réponse la plus adéquate aux grands défis contemporains.
En effet, par la création massive d’emplois décents le Togo envisage d’associer la jeunesse à l’œuvre de développement, en lui accordant la place qui est la sienne au regard de son importance, de
son dynamisme et de ses attentes. « En offrant ainsi des perspectives d’épanouissement à nos jeunes, nous les préservons des périls où ils sont souvent entrainés par le désespoir et l’absence d’horizon. Nous devons -de ce fait- persévérer dans la recherche de solutions pour mettre fin au spectacle désolant des embarcations de migrants clandestins emportant au loin les cerveaux et les bras qui doivent construire nos pays et notre continent. Dans le même sens, notre partenariat doit tendre constamment à faire de l’inclusion sociale et de la prospérité partagée les meilleurs remparts à l’insécurité et à l’instabilité qui émergent comme les pires formes de menaces à la paix mondiale », justifie Faure E. Gnassingbé.
Lors de ce premier Forum Togo – Union européenne, Faure E. Gnassingbé a reçu en audience des invités d’honneur. Entre autres le Commissaire Jyrki Kaitanen, vice-président de la Commission européenne pour l’emploi, la croissance, l’investissement et la compétitivité, le président du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), M. Etienne Giros, le PDG de Dangote group, M. Aliko Dangoté, le Directeur du Centre de développement de l’OCDE, M. Mario Pezzini, ou encore l’ancien SE de la CEA, M. Carlos Lopez.
Par Beaugas-Orain Djoyum, à Lomé
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