JD Vance cash au sommet pour l’action sur l’IA : “Les États-Unis ne peuvent plus accepter ces restrictions !” 

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[DIGITAL Business Africa] – Le vice-président américain James David Vance défend un modèle réglementaire libéral pour l’IA, tout en dénonçant les restrictions imposées par certains pays aux entreprises technologiques américaines. Il met en garde contre les risques de censure et plaide pour une innovation libre et responsable. Il l’a fait savoir lors du Sommet pour l’action sur l’IA, qui s’est tenu les 10 et 11 février 2025 au Grand Palais à Paris.

Le vice-président des États-Unis a pris la parole pour défendre une vision libérale et optimiste de l’intelligence artificielle (IA). Tout en vantant les avancées technologiques américaines, il a vivement critiqué les réglementations excessives imposées par certains gouvernements aux sociétés américaines, affirmant que les États-Unis ne peuvent plus accepter cela.

Un plaidoyer pour une régulation pro-innovation

Dès le début de son intervention, Vance a insisté sur la nécessité de créer des régimes réglementaires qui encouragent l’innovation plutôt que de l’entraver. « Aux États-Unis, nous sommes à l’avant-garde de l’IA, et ce n’est pas un accident.

« Nous favorisons un environnement réglementaire qui permet l’expérimentation »

A-t-il déclaré. Il a rappelé que sur les700 milliards de dollars qui devraient être dépensés dans le secteur de l’IA d’ici 2028, plus de la moitié le seront aux États-Unis.

« Ce n’est pas notre administration qui va empêcher les créateurs de faire leur travail »

A-t-il ajouté.

Le vice-président a également évoqué le décret signé par l’ancien président Donald Trump, visant à éviter une régulation excessive tout en garantissant que tous les Américains bénéficient des avancées technologiques.

« Nous vous invitons à suivre ce même modèle si cela paraît logique pour votre pays »

A-t-il lancé à l’assemblée.

Une critique acerbe des restrictions imposées aux entreprises américaines

Cependant, Vance n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a abordé les restrictions imposées par certains gouvernements aux sociétés technologiques américaines.

« Nous sommes troublés par le fait que certains gouvernements envisagent de serrer les vis sur des sociétés américaines dans leur pays. Les États-Unis ne peuvent pas accepter cela. C’est mauvais pour les États-Unis, mais pour vos pays également »

A-t-il affirmé.

Il a notamment pointé du doigt les réglementations de l’Union européenne, qualifiant certaines d’entre elles de disproportionnées.

« Beaucoup de nos sociétés font face à des réglementations énormes, comme la police de la mésinformation et de la désinformation. Pour les plus petites entreprises, ces règles sont difficiles à gérer, avec des coûts élevés, des amendes et parfois même des blocages d’utilisateurs »

A-t-il expliqué.

Vance a également critiqué l’utilisation de l’IA à des fins de censure.

« C’est une chose d’empêcher un prédateur de s’en prendre à un enfant sur Internet. Ç’en est une autre d’empêcher un adulte d’accéder à une opinion qui va à l’encontre du gouvernement »

A-t-il déclaré, soulignant l’importance de préserver la liberté d’expression.

L’énergie et l’infrastructure : des enjeux clés pour l’avenir de l’IA

Le vice-président a également abordé la question cruciale de l’énergie et de l’infrastructure nécessaires pour soutenir le développement de l’IA.

« On ne peut pas faire des avancées dans l’IA sans l’infrastructure énergétique adéquate »

A-t-il souligné. Il a appelé à une concentration accrue sur la construction d’installations de fabrication de puces et à une révolution industrielle comparable à celle de la machine à vapeur.

L’avenir de l’IA ne sera pas gagné en pensant uniquement à la sécurité.

« Il faut permettre aux innovateurs de prendre des risques pour faire avancer les choses »

A-t-il ajouté, tout en mettant en garde contre les tentatives de certains acteurs d’utiliser l’IA pour censurer ou contrôler les pensées.

La main-d’œuvre américaine au cœur de la stratégie

Vance a également insisté sur l’importance de protéger et de valoriser la main-d’œuvre américaine dans l’ère de l’IA.

« Nous allons lutter pour faire en sorte que l’IA rende nos travailleurs plus productifs et qu’ils puissent bénéficier des avantages, avec des salaires plus importants »

A-t-il déclaré. Il a annoncé des initiatives pour former les élèves américains à interagir avec les outils d’IA et pour autonomiser les travailleurs à travers le monde.

L’IA peut automatiser des tâches, mais elle doit aussi créer des opportunités.

« Notre administration va s’assurer que les systèmes d’IA développés aux États-Unis soient libres de tout biais idéologique et qu’ils respectent la liberté d’expression »

A-t-il conclu.

James David Vance a livré un discours ferme et engagé, défendant une vision de l’IA axée sur l’innovation, la liberté et la responsabilité. Tout en critiquant les réglementations excessives et les tentatives de censure, il a appelé à une collaboration internationale pour garantir que l’IA profite à tous. Son message est clair : les États-Unis entendent rester à la pointe de cette révolution technologique, tout en protégeant leurs intérêts et leurs valeurs.

Leçons pour l’Afrique

S’il s’adressait davantage aux pays européens, le discours du vice-président américain s’adresse également aux pays africains. Notamment à ceux qui compliquent la tâche aux entreprises américaines actives en Afrique comme Starlink. De nombreux pays africains comme le Cameroun et la Côte d’Ivoire ont en effet demandé d’arrêter le déploiement de Starlink.

Avec l’arrivée de Donald Trump et de son allié Elon Musk à la Maison blanche, avec ce discours de Vance, c’est le moment d’ examiner leur position et de faciliter le déploiement de la société d’Elon Musk et de bien d’autres. Surtout dans ce contexte où les États-Unis ont mis fin à tout leur programme d’aide et de soutien en faveur de l’Afrique. En vue de voir clair sur les gains que cela rapporte à leur pays, comme l’indiquait il y a peu le ministre camerounais des Finances, Louis-Paul Motaze.

C’est aussi un message clair pour les gouvernements africains qui bloquent l’internet en période de crise ou d’élection. Cela dit, Vance a mis en garde contre l’utilisation de l’IA à des fins de censure ou de contrôle des opinions. Pour l’Afrique, cela signifie que les gouvernements africains doivent éviter d’utiliser l’IA pour surveiller ou réprimer les opinions dissidentes et que des lois doivent être adoptées pour garantir que les outils d’IA utilisés par les gouvernements (comme la reconnaissance faciale) respectent les droits fondamentaux des citoyens.

En Afrique du Sud, par exemple, des débats sont en cours pour encadrer l’utilisation de la reconnaissance faciale par les forces de l’ordre, afin d’éviter les abus.

Éviter une régulation excessive 

Vance a insisté sur l’importance de créer un environnement réglementaire qui encourage l’innovation plutôt que de l’étouffer. Les gouvernements africains doivent trouver un équilibre entre la protection des citoyens (notamment en matière de données personnelles) et la création d’un cadre favorable à l’innovation. Comme aux États-Unis, les pays africains pourraient mettre en place des « zones d’innovation » ou des « sandbox réglementaires » pour permettre aux startups et aux entreprises de tester des solutions d’IA sans craindre des sanctions immédiates.

Une « sandbox réglementaire » est par exemple en cours d’implémentation au Cameroun. Au Rwanda, par contre, le gouvernement a déjà mis en place des politiques favorables aux technologies émergentes, comme les drones, en créant un cadre réglementaire flexible qui a attiré des investissements et des partenariats internationaux. CE qui n’est pas encore le cas au Cameroun et dans beaucoup d’autres pays.

Aussi, c’est aussi un moyen de demander aux pays africains d’encadrer les activités des multinationales, sans tomber dans une régulation excessive. Nos pays africains pourraient exiger des entreprises étrangères qu’elles respectent les lois locales, contribuent à l’économie locale (par exemple, via des taxes ou des transferts de compétences) et protègent les données des utilisateurs africains. Cela sans pour autant mettre un frein aux activités des entreprises américaines. CE qui implique déjà les États à mettre en place des lois sur les données personnelles. Comme le Nigeria, le Kenya ou encore tout récemment le Cameroun.

Enfin, pour une meilleure collaboration internationale, il est crucial pour les pays africains de s’impliquer activement dans les forums internationaux sur l’IA afin de défendre leurs intérêts, de partager leurs expériences et d’apprendre des autres. Pour le sommet pour l’action sur l’IA à Paris par exemple, on comptait en effet sur les doigts d’une main les pays africains officiellement représentés. Vivement qu’il y ait une présence et une implication plus fortes des pays africains dans ces forums internationaux sur le développement, l’avenir et la régulation de l’IA et du numérique.

Par Beaugas Orain DJOYUM, à Paris

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