(TIC Mag) – A l’allure d’une mini Cop 21 de l’informatique où les acteurs du secteur du numérique français et africains étaient représentés et ont pu s’exprimer, les premières journées “Afrique, Développement et Numérique” qui se sont tenues les 27 et 28 octobre 2016 au centre de conférences Pierre Mendès France du ministère des Finances et de l’Economie à Paris ont été une initiative louable.
Le but de ces journées n’était pas de savoir comment ralentir un processus, mais plutôt de réfléchir à comment l’accélérer pour permettre aux populations concernées de bénéficier des effets bénéfiques anticipés d’une informatisation à grande échelle de leurs territoires.
Nous retiendrons de ces premières journées “Afrique, Développement et Numérique”, la capacité des dirigeants africains présents à poser les bons diagnostics ; la volonté partagée des Etats d’avancer ensemble ; de voir dans les technologies de l’information et de la communication un intérêt commun ; de vouloir instaurer la confiance numérique auprès des populations ; d’étendre les réseaux de fibre optique très largement au sein et au-delà de leurs frontières ; de s’équiper d’infrastructures de qualité ; de développer l’e-santé, l’e-administration, l’e-commerce ; de former, dès le plus jeune âge, les enfants aux nouvelles technologies ; d’améliorer la place des femmes, actuellement sous représentées dans les métiers de l’informatique.
L’on a ainsi aperçu en ces participants de réelles ambitions, un état des lieux optimiste mais sans complaisance, une démarche concertée et rassembleuse, une juste vision des obstacles à dépasser, comme les insuffisances de l’électrification rurale ou des volumes financiers nécessaires à la capitalisation des entreprises souhaitant agir pour la modernisation des pays. Rien n’a été caché ni exagéré, tout a été mis sur la table dans un état d’esprit de partage.
Pour une première, ces rencontres du numérique au plus haut niveau sont une réussite, même si tous les ministres africains en charge des TIC n’ont pas fait de déplacement. Les organisateurs (Axelle Lemaire, Secrétaire d’Etat chargée du Numérique et de l’Innovation auprès du Ministre de l’Economie et des Finances – André Vallini, Secrétaire d’Etat chargé du Développement et de la Francophonie auprès du Ministre des Affaires étrangères et du Développement International) pourraient encore mieux faire en associant davantage des ministères africains en charge de l’Economie numérique. TIC Mag prend date, dès à présent, pour les prochaines éditions, afin d’évaluer le moment venu la nature et l’importance des avancées qui, dans un tel contexte, ne manqueront pas d’ici là de voir le jour.
Par Philippe Mingotaud, Correspondant de TIC Mag en Europe