Avec 300 millions d’utilisateurs 3G dans le monde annoncés pour fin 2012 dans une récente étude d’Analysis International contre 128 millions aujourd’hui, le nombre d’utilisateurs 3G devrait croître de plus de 130% sur les six derniers mois de 2012.
Le succès des smartphones et la croissance exponentielle des ventes de tablettes contribuent grandement à ce développement.
Mais qu’en est-il sur le continent africain ? La 3G (voire la 4G ou LTE) va-t-elle enfin permettre de réduire le déficit d’accès dont souffre le continent en matière d’accès à Internet ?
Les investissements majeurs réalisés ces dernières années, ou en cours de réalisation, ont permis de réduire significativement deux des principaux freins identifiés jusqu’à présent au développement de la diffusion d’Internet en Afrique. L’accès à la bande passante internationale à travers le raccordement de la plupart des pays côtiers à un câble sous-marin a déjà permis une baisse significative du prix de la bande passante internationale, qui devrait se poursuivre et s’accélérer dans les deux prochaines années. Parallèlement, de nombreux pays se sont engagés dans le déploiement de boucles optiques sur l’ensemble de leur territoire, que ce soit le Tchad, le Burundi, le Cameroun, la République du Congo, le Rwanda, etc., permettant ainsi aux opérateurs de disposer d’infrastructures performantes pour rapatrier leur trafic Internet. Si de nombreuses interrogations demeurent encore sur les modalités d’exploitation et d’accès à ces infrastructures internationales et nationales, celles-ci ont au moins le mérite d’exister et devraient permettre une baisse rapide des coûts pour les acteurs de l’internet, et donc des tarifs de détail. A charge pour les gouvernements et les autorités de régulation de favoriser et de garantir la mise en place de conditions d’accès non discriminatoires à ces infrastructures, et ce indépendamment de leur propriété et de leur mode de gestion : anciens opérateurs historiques, structures ad hoc mêlant partenaires privés et publics ou uniquement opérateurs privés.
En parallèle à ces investissements, la mise en place de points d’échange Internet nationaux ou régionaux (Kenya, Cameroun, Tchad, Côte d’Ivoire, etc.), permettant une meilleure gestion du trafic Internet, devrait pousser également à la baisse sur les coûts, et donc sur les prix de détail.
Ainsi, si du point de vue des infrastructures de transport et d’accès international les freins sont, ou sont en passe d’être levés, l’accès généralisé des populations à l’internet à haut débit demeure le grand défi des prochaines années pour le continent africain.Aussi, la 3G apparaît désormais comme la technologie qui permettra d’assurer la diffusion d’Internet auprès du plus grand nombre. Son exploitation est soumise dans la plupart des pays à l’obtention d’une licence (contrairement au Wimax qui fonctionne souvent sous le régime de la simple autorisation) qui permet aux gouvernements d’imposer des obligations en termes de couverture aux opérateurs mobiles. Ces derniers disposent de la capacité financière pour assurer un déploiement massif et sont pour la plupart à la recherche de relais de croissance pour faire face à la baisse tendancielle des ARPU voix. La technologie support de la 3G est parfaitement maîtrisée et permet des déploiements à moindre coût car les équipements utilisateurs sont devenus très accessibles.