Depuis décembre 2011, certains opérateurs de télécoms au Cameroun optent pour la publicité mensongère afin de présenter leurs services au public. YooMee et Set Mobile se sont livrés à cet exercice. Or, l’on n’a pas forcément besoin de mentir le client pour offrir le meilleur service qui soit. Le premier, YooMee, a annoncé aux populations camerounaises qu’il détenait l’Internet de 4e génération. Des affiches ont d’ailleurs été publiées dans les rues de Yaoundé à cet effet : « Yaoundé, Bienvenue dans le monde de la 4G – YooMee, Internet non stop », pouvait-on lire dans de nombreux carrefours de la ville. Plus encore, le directeur général de YooMee, Stephan Arnon Abrahams, lui-même, avait déclaré à la chaîne de télévision Canal 2 International que : « YooMee, c’est l’internet de 4ème génération ».
Pourtant, YooMee ne détient aucune licence 4G. Ils ont beau expliquer qu’ils utilisent l’infrastructure de la 4G, mais ce n’est pas toujours avéré. Car d’après les spécialistes, quand on parle de 4G, il faut côtoyer des bandes de fréquence offrant un débit de connexion Internet allant de 2Mbps à 100 Mbps. Des débits de connexion Internet indisponibles au Cameroun. D’ailleurs, aucune licence 4G, encore moins 3G n’a encore été délivrée au Cameroun.
La réalité c’est que YooMee détient une licence d’exploitation d’un réseau de 1ère catégorie de type radio électrique de terre attribuée à la société HTT Telecom SA qui exploite la marque YooMee. L’utilisation des expressions commerciales 4G Cameroon et 4G Africa par HTT Telecom SA prête d’ailleurs à confusion et irrite certains cadres de l’Art, car dans les esprits de la clientèle, l’on pense qu’il s’agit là de l’Internet de 4e génération. Toutefois, certains utilisateurs des clés Internet YooMee apprécient le débit, c’est dire qu’il ne faut pas toujours mentir pour plaire.
L’autre mensonge est celui de Set Mobile, la marque commerciale d’Eto’o Telecom SA. Ici, il n’y a pas eu de campagne publicitaire mensongère comme à YooMee. Si Samuel Eto’o Fils, le Pca de cette société, n’a pas ouvertement dit qu’il s’agissait d’un opérateur de téléphonie mobile, cela n’a pas été le cas des dirigeants de la société. Au cours d’une conférence de presse le 22 décembre 2011, le Dg d’Eto’o Telecom SA, le Français Charles Gueret, a déclaré que Set Mobile est un opérateur de téléphonie mobile. Du moins, ses propos sont rapportés par le quotidien La Nouvelle Expression : « On sera opérateur de téléphonie mobile au même titre qu’Orange et Mtn ». Des déclarations qui ont sans doute fait croire aux Camerounais que Set Mobile était le troisième opérateur de téléphonie du Cameroun. Ce qui était faux. De nombreux Camerounais ont été édifiés une semaine plus tard à la suite des précisions de l’Agence de régulation des télécommunications (Art) sur la nature réelle de la société du capitaine des Lions indomptables : « la revente du trafic téléphonique au travers des réseaux des opérateurs concessionnaires de téléphonie que sont Camtel, Mtn Cameroon et Orange Cameroun ». En plus de cela, certaines personnes verraient le choix du nom de la marque Set Mobile par Eto’o Telecom Sa comme une tentative de détournement de l’attention des clients sur la nature réelle du service proposé. Soit.
De ce qui précède, l’on se demande bien où sont passés la Commission nationale de la concurrence et le Conseil national de la publicité pour rappeler les opérateurs à l’ordre. Petite histoire, en 2008, France Télécom a attaqué en justice une campagne publicitaire du câblo-opérateur Numericable. Il lui reprochait juste d’avoir utilisé le mot « fibre optique » pour décrire la technologie utilisée pour offrir une connexion de 100 Mbits aux clients.
