Le foisonnement terminologique et les ambigüités sémantiques soulevées par certaines appellations n’ont pas pu distraire au CAPDA (Consortium d’Appui aux Actions pour la Promotion et le Développement de l’Afrique) la nécessité de préparer l’avènement des villes intelligentes. En suscitant et en organisant an août 2016 une indispensable réflexion au sujet des villes ubiquitaires, il s’agissait de révéler aux politiques, aux universitaires, aux parlementaires, aux chefs d’entreprises que les TIC s’insèrent admirablement dans un contexte socio-organisationnel futuriste faisant le lit des villes à venir. C’est le sens de la visite et de l’exposé du Secrétaire Exécutif de Smart Africa, le Dr Hamadoun Touré, qui a séjourné trois jours au Cameroun sur invitation du CAPDA.
L’ancien Secrétaire Général de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) et grand bâtisseur de SMART AFRICA, a été reçu en audiences, sur très haute instruction du Chef de l’Etat du Cameroun, par de très hautes personnalités au rang desquelles le Premier Ministre Chef du Gouvernement Son excellence Monsieur Philémon YANG, le MINPOSTEL, le MINTOUR, le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Yaoundé pour ne citer que celles-ci. Il s’est agi lors des entretiens de l’importance de réussir la transition digitale et de s’engager dans les chantiers de constructions des villes intelligentes dans les métropoles africaines.
Il s’agit, pour paraphraser le Secrétaire Exécutif de Smart Africa en dehors des réseaux, de développer des applications de plus en plus performantes et de construire des laboratoires de montages ou de fabrications des infrastructures avec pour objectif avoué d’améliorer le fonctionnement urbain et des services apportés à la population dans une perspective de développement durable : renforcement du lien social, de l’attractivité économique, de la préservation de l’environnement. Reste aux décideurs du Cameroun de souscrire à court terme à l’adhésion qui permettra sans doute aux acteurs de ce pays de bénéficier des atouts du programme.
Transition digitale et résilience écologique
En s’achevant le soir du cinq Août dernier, les travaux du symposium TIC Afrique jetaient le pont de l’édition de l’année prochaine (2017). Nous vivons une période où la transition digitale se superpose à celle écologique. En tant outil par excellence de transformation planétaire, il serait relevant de regrouper les acteurs du changement climatique et ceux des mutations numériques. Daniel Kaplan soulignait déjà la nécessité de cette indispensable collaboration : « Oui, nous faisons face à des problèmes complexes. Et pour les affronter, nous devons faire un pas de côté. Le changement climatique, l’acidification des océans, le manque d’eau potable, la disparition des terres arables… Tous les indicateurs nous montrent que nous sommes en train de dépasser nos limites. Or nous sommes 7,3 milliards sur notre planète, bientôt 9 milliards. Et nous n’avons pas de planète de rechange. Comment vivre ensemble sur la même planète ? »
La construction des villes ubiquitaires et la montée en puissance de l’internet des objets impose que nous prenions conscience de ce que l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons ou les appareils électroniques, les combustibles que nous utilisons et toutes nos activités de production ont un lourd poids sur l’environnement : concentration de gaz à effet de serre, perte de biodiversité, pollution électromagnétique, accélération de la pollution chimique, amincissement de la couche d’ozone.
Pour le CAPDA il est plus que jamais temps pour nos populations de modifier ou de réduire leurs consommations des biens et services dans la perspective d’innover et de développer des technologies de production plus vertes ou en un mot BIOCOMPATIBLE.
*Par Michel TCHONANG LINZE, Coordonateur régional Afrique centrale du réseau ACSIS