Le Cameroun aura 5 opérateurs de téléphonie mobile d’ici les cinq prochaines années. Ce n’est pas une prophétie. Il se trouve que le gouvernement dit avoir mené une étude au terme de laquelle, le marché local pourrait tolérer 3 opérateurs en plus de MTN et Orange.
Le projet du gouvernement, à travers le ministère des Postes et Télécoms, vise donc à délivrer une licence de téléphonie mobile à une entreprise parapublique de téléphonie mobile et deux autres licences à des opérateurs privés.
L’un des opérateurs privés pourrait être opérationnel d’ici fin 2013. La liste des pré-qualifiés à cette « course » a été publiée hier sur le site du ministère des Postes et Télécoms. L’entreprise qui va bénéficier de cette licence aura quelques avantages: la 3G et le partage des infrastructures. La licence à délivrer par le gouvernement camerounais permettra au bénéficiaire de déployer un réseau de 3e génération. Et la possibilité de faire usage des infrastructures existantes de Orange et MTN.
Le gouvernement camerounais aurait pu choisir d’attribuer directement les deux licences. Il a choisit d’y aller progressivement. C’est à dire que nul ne sait le jour, ni l’heure pour ce qui est de l’appel d’offre pour la prochaine licence. Mais avant, Camtel Mobile Telecommunication (CMT) aura sa licence. Camtel, opérateur historique des télécoms au Cameroun va s’associer à une entreprise privée pour exploiter un réseau de téléphonie mobile 3G. Selon une source ayant requis l’anonymat, l’état compte céder 66% du capital de cette entité à un repreneur, et en garder 34%.
Rappelons que Camtel avait déjà engagé le processus avec un avis d’appel d’offres international, le 23 janvier 2012, pour la fourniture, l’installation et la mise en service d’un réseau de mobile cellulaire. Chinois et Vietnamiens semblaient déjà au coude-à-coude. Mais l’initiative fut stoppée par le ministère de tutelle le 8 mars dernier. Car, Camtel ne dispose par encore de la licence le lui permettant. Une licence 3G que l’opérateur historique obtiendra probablement d’ici 2013. Pourtant, il opère déjà dans la téléphonie mobile à travers le Ctphone.
Il faut croire que Camtel et le gouvernement ne sont pas à leur dernier coup du genre. Cet opérateur public testerait actuellement matériel de 4e génération. Sans autorisation. Face aux plaintes de la concurrence sur le cas du Ctphone à l’époque, Camtel affirmait que ça tourne sous CDMA et que ce n’est pas une technologie de téléphonie mobile. Mais force est de constaté que c’est faux. La preuve en Chine, au Etats-Unis… et même au Cameroun. L’histoire va probablement se répéter au moment de la course à la 4G. Dans quelques années.
A parler de 3G pour les nouveaux arrivants, l’on se demande ce qu’il adviendra des opérateurs déjà en activité. Il est évident qu’au moins MTN, et Orange sont intéressés par la 3G. D’après notre source, « s’ils veulent la 3G, ils devront renégocier » leur contrat. En parcourant les dispositions diverses, transitoires et finales de la Loi sur les
Communications électroniques, l’article 97 dispose que:
« (1) Les entreprises publiques des télécommunications et des
Technologies de l’Information et de la Communication existant à la date
de promulgation de la présente loi bénéficient de plein droit de la 45
concession pour l’exercice des activités liées à leur objet social.
(2) Toute évolution de ces entreprises doit être approuvée
par le Président de la République.
Ces opérateurs dont l’activité est antérieure à cette loi vont devoir demander une « mise à jour » de leurs licences. Si ce n’est pas déjà fait. Ensuite ils vont attendre que le président de la République se dépêche de signer. Les concernés et les consommateurs vont prendre leur mal en patience. Au Cameroun, rien de presse…