[DIGITAL Business Africa] – Pour la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale, ces défis sont inhérents à l’activité des Fintech et nécessitent une réflexion plus approfondie afin de développer le secteur de la finance digitale et des technologies.
D’après la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), la contribution des Fintech est irréfutable dans l’inclusion financière en Afrique. « Si on peut passer d’un taux d’inclusion financière de 32% en 2021 à 60% en 2027 et 75% à 2030, c’est aussi grâce à l’apport des Fintech qui ont réussi la dématérialisation des services afin que tout le monde puisse avoir accès », relève Jean-Clary Otoumou, Directeur général d’exploitation de la BEAC.
Malgré le potentiel que regorge le secteur du numérique, les Fintech africaines font d’après lui, face à de nombreux défis. Ceux-ci comprennent entre autres les questions liées à la sécurité et la cybersécurité des transactions électroniques, la protection des données, des utilisateurs épargnants et la nécessité pour les différents régulateurs de trouver un équilibre délicat entre l’innovation et la stabilité financière.
« La collaboration entre les Fintech, les autorités de régulation et les institutions financières est cruciale pour relever ces défis et garantir la confiance des utilisateurs dans les services financiers numériques, dans la monnaie et dans l’ensemble de l’écosystème bancaire et financier », précise le Directeur général d’exploitation de la BEAC.
C’est dans l’optique de trouver des solutions communes aux acteurs de la finance digitale et de la technologie, que la Banque centrale a initié le « Cemac Fintech Forum ». Cette rencontre organisée du 29 au 31 janvier 2024 à Douala, avait pour objectifs de : Faciliter le dialogue inclusif entre les acteurs majeurs du développement des Fintech en zone Cemac ; proposer les grandes orientations pour l’encadrement réglementaire de l’activité des Fintechs et promouvoir l’innovation et la créativité des solutions Fintechs en zone Cemac.
Le Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam) étant au fait de cette initiative et des défis propres aux Fintech, a déclaré à travers son co-président, Protais Ayangma : « les nouvelles technologies se retrouvent une fois de plus dans le cadre d’un évènement cette fois-ci sous régional. Cette première édition de Cemac Fintech Forum, témoigne de la nécessité, de l’urgence pour les acteurs du secteur et les régulateurs, d’initier un dialogue franc qui permettra de traiter plusieurs aspects de la finance digitale. Tant il est vrai qu’on ne peut quasiment plus vivre sans ».
Les Fintech proposent des solutions innovantes aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises pour assurer une fluidité des transactions financières et améliorer la qualité des services. Le Gecam reconnaît que le marché est vaste et porteur. Toutefois, le patronat camerounais et la banque centrale invitent ces acteurs de la Fintech à se rapprocher des institutions pour mieux promouvoir leur activité.
« Bien qu’opérant souvent dans un environnement de fournitures de services bancaires et financiers traditionnellement très réglementé au regard des données et des informations financières sensibles traitées, ces entreprises n’ont pas toujours consciente de la nécessité d’entretenir des liens avec le régulateur en charge des différentes composantes de l’écosystème bancaire et financier de la Cemac sans lesquels le développement de leur activité sera toujours freiné en l’absence d’un cadre légal et règlementaire », affirme Jean-Clary Otoumou.
Par Ghislaine DEUDJUI