[Digital Business Africa] – L’opérateur historique du Cameroun la Cameroon télécommunications (Camtel) a désormais les clés pour ouvrir de nouveaux horizons pour avoir des lendemains meilleurs. Depuis de nombreuses années, elle ne pouvait pas officiellement commercialiser les services 4G faute de concession. Le gouvernement camerounais vient de lui accorder de nouvelles concessions pour se structurer et mettre en œuvre de nouveaux services.
Ce jeudi 12 mars 2020 à l’hôtel Hilton de Yaoundé, s’est tenu une cérémonie de remise officielle des conventions de concession octroyée par le gouvernement à la Camtel. C’était en présence de Minette Libom Li Likeng, Ministre des Postes et des Télécommunications.
D’après la ministre, il s’agit de trois conventions signées par le ministère des Postes et des Télécommunications et le ministère des Finances. La première concède à l’opérateur historique, l’établissement et l’exploitation d’un réseau de communications électroniques fixes, mobiles 2G, 3G et 4G à couverture nationale ouvert au public.
Désormais, Camtel pourra donc officiellement proposer les mêmes services 4G et 3G que les opérateurs mobiles Orange, MTN et Viettel.
La deuxième convention lui octroie, l’établissement et l’exploitation d’un réseau de communications électroniques fixes à couverture nationale ouvert au public par des accès filaires. Il s’agit ici d’un renforcement des capacités dans la téléphonie fixe de l’opérateur public. Il faut le rappeler, il dispose également de la technologie CDMA.
Le troisième document lui concède, l’établissement et l’exploitation d’un réseau de transport de communications électroniques, y compris des stations d’atterrissage de câbles sous-marins et des téléports vers les réseaux à satellites selon les informations recueillies.
L’Etat veut que « ces titres d’exploitation annoncent la réforme organisationnelle de Camtel, de manière à en faire une entreprise citoyenne compétitive, à travers avec la mise en place d’un Continuum organisationnel ouvert intégrant, à très court terme, la création en son sein des Business Units », a fait remarquer la Ministre lors de son discours pendant la cérémonie.
Elle poursuit en affirmant que « désormais l’opérateur historique devra développer plus de professionnalisme en son sein, afin de fournir un service de qualité aux opérateurs clients et aux consommateurs camerounais. » Un vœu qui s’annonce difficile à réaliser face à une concurrence qui a plus de moyens et qui est toujours en train d’innover.
Minette Libom Li Likeng explique que contrairement à de nombreux pays africains, le Cameroun, n’a pas pu privatiser l’opérateur historique. En cause « un processus de liquidation et réhabilitation infructueux. » C’est pourquoi l’Etat aujourd’hui d’« une stratégie visant à le repositionner sur le marché par le renforcement de sa productivité et de sa compétitivité » précise-t-elle.
Ces concessions « rentrent donc dans le cadre de la stratégie du gouvernement visant à accompagner Camtel dans sa mue vers la productivité, la sauvegarde des intérêts nationaux en matière de communication électroniques sans oublier la compétitivité dans ce segment très important de notre économie nationale », souligne la Ministre.
Se voulant complète elle termine pour dire que « ces concessions régularisent la situation de Camtel, par sa mise en conformité avec le cadre législatif et réglementaire. Elles lui ouvrent de nouvelles perspectives. Désormais, il peut opérer son réseau mobile déjà établi et rentabiliser l’investissement consenti. »
Ce n’est pas la première fois qu’on sent la volonté du gouvernement d’aider Camtel. Au cours de ces dernières années des efforts et moyens ont été consentis pour remettre à flot l’entreprise publique. Toutefois, elle est restée à la traine avec une part de marché qui avoisine à peine les 4% selon le dernier classement des opérateurs établit par l’autorité de régulation qui en fin 2018.
Gaëlle Massang