[Digital Business Africa] – Le Conseil européen chargé de la protection des données met en garde les utilisateurs de montres connectées à propos du rachat de Fitbit par Google, nous informe Siècle digital. En effet, le projet du géant américain serait bien de collecter les données sur la santé de ses utilisateurs, grâce aux montres connectées Fitbit.
Ces inquiétudes européennes sont largement partagées outre-Atlantique. En décembre 2019, la Federal Trade Commission décidait d’enquêter sur les plans de Google. Le département de la justice américain suit également la fusion entre Fitbit et Google de très près. Le Federal Trade Commission est parfaitement consciente que Google va poursuivre la consolidation de son pouvoir de monopole sur internet, grâce à l’acquisition de Fitbit. Suite à ces différentes inquiétudes, Google a tenu à préciser que : « les données sur la santé et le bien-être des utilisateurs de Fitbit ne seont pas utilisées à des fins publicitaires ». Pas assez convaincant.
Avec l’acquisition de Fitbit, Google peut désormais avoir accès à de très nombreuses données, comme celles sur l’activité physique, la santé et le rythme cardiaque, le sommeil et même la géolocalisation. 28 millions d’utilisateurs actifs sont concernés. Le régulateur européen est en train d’examiner s’il faut autoriser le géant technologique à engloutir toutes ces données.
Le Conseil européen chargé de la protection des données a souligné les conséquences de cette acquisition pour la vie privée des utilisateurs. Un rapporteur a écrit que : « on craint que la combinaison et l’accumulation éventuelles de données personnelles sensibles concernant des personnes en Europe par une grande entreprise technologique n’entraînent un niveau élevé de risque pour les droits fondamentaux à la vie privée et à la protection des données personnelles ».
L’organe de régulation dit qu’il restera vigilant et suivra de près les activités de Google. Il est rappelé que Google et Fitbit ont l’obligation, en vertu du RGPD (règlement général sur la protection des données), de procéder à une « évaluation complète des exigences en matière de protection des données et des implications de la fusion sur la vie privée ». Ils doivent le faire de manière transparente, en vertu du principe de responsabilité du règlement.
Un porte-parole a confirmé que : « le Conseil européen chargé de la protection des données examinera les implications que cette fusion peut avoir sur la protection des données personnelles dans l’espace économique européen et est prêt à donner son avis sur le projet de fusion à la Commission si celle-ci le lui demande ». Pas d’enquête ouverte en Europe pour le moment, mais Google va devoir montrer patte blanche.
À ce propos, un porte-parole de Google a déclaré à ce propos que : « nous faisons l’acquisition de Fitbit pour nous aider à développer des appareils dans le domaine très concurrentiel des articles vestimentaires et l’opération est soumise aux autorisations réglementaires habituelles. La protection des informations des citoyens est au cœur de notre action et nous continuerons à travailler de manière constructive avec les régulateurs pour répondre à leurs questions ».
Gaëlle Massang