Parmi ceux-ci, le groupe Orange, dont le PDG Stéphane Richard estime les effets néfastes importants, mais ne sont pas ne nature à remettre en cause les objectifs de croissance de l’opérateur sur le continent africain. C’est du moins la teneur d’une Interview qu’il a accordé à Radio France International, dont voici un extrait.
Comment avez-vous géré cette période d’intense activité numérique ? Est-ce que les réseaux ont tenus ?
On a aujourd’hui 98% de nos salariés qui travaillent dans des environnements confinés. Aujourd’hui nous assez focalisés sur comment est-ce qu’on va sortir de ce confinement progressivement, ainsi que le mesures qu’il faut prendre. Nous avons plus de 100 000 employés en télétravail au niveau du groupe. Donc c’est assez considérable, y compris l’Afrique et le Moyen-Orient qui ont été capables de s’adapter très vite. Sur l’aspect des réseaux, nous avons encaissé cette surcharge considérable liée au télétravail, au confinement ou à l’enseignement à distance, et au fait que les gens restent chez eux. Donc, il y a eu une augmentation du trafic partout. Mais les réseaux ont été capables de les absorber sans incidents majeurs. Et puis, il ne faut pas oublier que nous sommes une entreprise et un secteur qui continue à travailler à plein. Si je mets de côté les boutiques qui sont fermées dans un certain nombre de pays, tout le reste de l’entreprise, l’accueil de nos clients au téléphone, sur Internet, le fonctionnement des réseaux, tout ça continue de fonctionner. Donc nous avons 95% de nos effectifs qui travaillent.
Est ces régions du monde, l’Afrique a enregistré une hausse de son trafic ces derniers mois ?
Comme partout dans le monde, les conséquences de cette crise ont été en Afrique une surcharge très forte sur les réseaux. On a surtout enregistré une hausse sur les réseaux mobiles, parce que c’est par là que l’essentiel du trafic passe en Afrique. Nous avons des hausses comprises entre 15 et 50% selon les pays. Cela s’est bien passé. Il n’y a pas eu de rupture ou de coupure particulière. On a dû augmenter très rapidement les capacités sur les liens internationaux, notamment sur les câbles sous-marins.
Est-ce que la baisse d’activités professionnelles dans vos marchés africains ne va pas impacter vos résultats ?
Si. Bien sûr ! Nous aurons un impact significatif sur nos résultats globalement, et partout. En Afrique et ailleurs. Je vais vous prendre quelques exemples. Il ya évidemment des clients entreprises qui souffrent énormément. Certaines ne pourront pas payer, tandis que d’autres demandent des délais ou des reports. Donc bien évidemment, on s’attend à des difficultés du côté de nos clients entreprises. On va essayer de les accompagner le mieux possible dans la crise elle-même, et en particulier, nous avons pris la décision de ne couper le service à personne, et surtout pas dans la période actuelle. Une autre conséquence c’est le roaming, qui est lié au déplacement des personnes. Vous savez, il ya pas de déplacements depuis, et donc évidemment, il y a plus de roaming. Et ça, c’est une poche de revenus importante quasiment à l’arrêt. Donc bien sûr, on aura un impact sur le chiffre d’affaire et sur la marge du groupe assez importante.
Vous assurez ne pas couper le service pour vos clients professionnels qui ne paient les factures, mais est-ce que vous envisagez également de faire un geste pour vos clients qui utilisent les cartes prépayés ?
Pour ces clients-là, il y a eu plusieurs choses qui ont été faites dans les pays, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais nous avons donné dans beaucoup de cas la gratuité sur de la voix ou de l’Internet mobile au maximum de nos clients pour qu’ils ne soient pas pénalisés dans cette période. Nous leur avons donné en gros davantage de capacités, notamment sur l’Internet mobile à la plupart de nos clients.
Il y a quelques mois, vous estimiez que l’Afrique était la zone la plus dynamique du groupe avec l’espoir d’en tirer d’ici 05 ans environ 20% de vos revenus globaux. Est-ce que ces projections sont toujours d’actualité ?
Oui, parce que, si vous voulez d’abord, le poids de l’Afrique continue à croitre, même s’il y a un ralentissement lié à cette crise. Mais le ralentissement va intervenir partout, en Europe comme en Afrique, sans doute davantage même en Europe qu’en Afrique. Le poids relatif de l’Afrique ne va pas baisser. Je pense même sans doute davantage le contraire. Donc la crise actuelle ne remet pas du tout en cause cet objectif. Et puis par ailleurs, on a beaucoup de développement prévu en Afrique donc l’objectif à moyen terme rester tout de même pertinent.
Par Digital Business Africa