(TIC Mag) – Les premières journées “Afrique, Développement et Numérique” se sont tenues les 27 et 28 octobre 2016 au centre de conférences Pierre Mendès France du ministère des Finances et de l’Economie à Paris. Occasion pour les entreprises de la FrenchTech comme Nokia Alcatel Lucent, Orange, Eutelsat, Sofrecom, Eutelsat, Linagora, ou encore le moteur de recherche français Qwant d’échanger avec les gouvernements africains sur les meilleures avancées technologiques et les meilleures stratégies pour développer en Afrique une véritable industrie de l’informatique, tant logicielle que matérielle, capable d’intéresser et d’attirer les investisseurs étrangers.
Ces journées ont commencé par un discours de la Secrétaire d’Etat française chargée du Numérique et de l’Innovation auprès du Ministre de l’Economie et des Finances, Axelle Lemaire. Après avoir remercié toutes les délégations africaines présentes et tout particulièrement les participants d’Egypte et du Soudan, la Secrétaire d’Etat a rappelé les deux principaux objectifs de son gouvernement en organisant ces rencontres : A savoir, accompagner le continent africain dans son développement numérique et l’aider à promouvoir un Internet ouvert et collaboratif, en demandant aux Etats d’être garants de la protection de la vie privée, de la libre disposition des données personnelles et de la diversité culturelle et linguistique.
Madagascar
Au cours de ces journées, plusieurs pays africains ont présenté leurs stratégies en matière de numérique. Représentant de Madagascar, le ministère des Postes et Télécommunications, a présenté les avancées importantes de son pays en matière de fibre optique et de réseau “large bande”, notamment en direction des zones rurales. Aussi présentés, l’état de la formation de la jeunesse au numérique considérée comme une priorité de ses dirigeants avec à la clé 45 000 emplois créés dans le secteur de l’informel, la distribution de tablettes informatiques dans les écoles, la création d’un établissement d’enseignement du numérique facilitant l’accès des étudiants à des formations qualifiantes et professionnalisantes, ainsi que la construction d’un centre incubateur pour les jeunes ingénieurs en fin d’études.
Tunisie Digitale 2020
La délégation tunisienne, par la voix de son Ministre des Technologies de la Communication et de l’Economie numérique, a insisté sur la digitalisation de l’Afrique comme facteur de transformation sociétale et présenté son plan “Tunisie Digitale 2020”, pour que l’impact du numérique sur la vie en société (économie, vie de famille, école, etc.) se fasse dans les meilleures conditions. Ce plan ’’Tunisie Digitale 2020’’ devrait nécessiter un investissement de 500 millions d’euros. La Tunisie a également précisé être elle aussi à l’initiative des rendez-vous numériques sur le continent, notamment avec le “Forum d’Investissement” qu’elle organise à Tunis les 29 et 30 Novembre 2016 et où plusieurs chefs d’Etat, dont le président français, sont attendus.
Pour sa part, la ministre du Développement de l’Economie numérique et des Postes du Burkina Faso, Mme Sana née Congo Aminata, a souligné combien il était important d’apporter au secteur du numérique une attention toute particulière, car étant un secteur transversal à tous les autres secteurs d’activité pouvant apporter des solutions notables, rapides et durables.
La délégation algérienne, constatant des progrès technologiques en stagnation, voire en phase de saturation, y voit une opportunité pour l’Afrique de rattraper son retard dans le secteur des nouvelles technologies et même une chance d’y jouer, dans un avenir proche, les premiers rôles. L’intervenant a également encouragé les diasporas africaines de l’hexagone, fortes de leurs acquis, à aller conquérir de nouveaux marchés vers leurs pays d’origine.
En affirmant, malgré la crise humanitaire que traverse son pays, que tout sera mis en place au Mali pour son développement numérique, sa représentante en a donné pour preuve ses toutes récentes avancées technologiques. Parmi celles-ci, les 6 000 km de câbles de fibre optique installés par les opérateurs, les 3 000 km de fibre optique qui interconnecte le Mali aux pays voisins ou encore les cinq hôpitaux équipés en matériel de télémédecine en liaison avec Genève.
D’autres délégations, comme le Soudan, la République Centrafricaine, la Côte d’Ivoire et le Sénégal (photo du ministre sénégalais Dr Yaya Abdoul Kane. Crédit Photo : Philippe Mingotaud) ont brièvement pris la parole durant ces journées. Le représentant de la Côte d’Ivoire a rappelé avec conviction l’importance à donner à l’entrepreneuriat autour de l’innovation et M. le Ministre des Postes et des Télécommunications du Sénégal a pris le temps de pointer les vertus bénéfiques du numérique sur les créations d’emplois, puis de plaider pour un renforcement de la coopération des états dans la lutte contre la cybercriminalité.
A noter que même si le nouveau Ministre de l’Economie Numérique du Gabon n’était pas présent, retenu à Libreville à la dernière minute par d’autres obligations, il a tenu à envoyer une délégation souhaitant montrer à sa population et plus largement à la communauté internationale que son pays, malgré les difficultés qu’il traverse actuellement, reste déterminé à occuper une place importante dans l’informatisation du continent.
Il faut par ailleurs noter qu’au cours de ces journées, en plus des grandes entreprises privées présentes, des start-ups africaines sélectionnées par leurs pays respectifs ont pu présenter leurs projets et pour certaines témoigner de leurs difficultés. On peut citer parmi ces start-ups COLIBA (contenus numériques) de M. Yaya KONE, GoMetro de Justin Coetzee, i-Pay et PayGenius des Sud-Africains Thomas Pays et Sebastien Lacour ou encore la société KLab du Rwandais Aphrodice MUTANGANA.