(TIC Mag) – Au terme des assises du 4ème sommet mondial du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert qui s’est tenu à Paris les 7, 8 et 9 décembre 2016, l’on peut espérer que les politiques qui nous expliquent que le monde change et qu’il faut s’y adapter auront peut-être à cœur d’essayer ce nouveau mode de gouvernance.
Des débats contradictoires qui permettent de se faire une opinion à l’e-gouvernement produisant de l'”Open Data” avec de l'”Open Source”, tout ce dont on a besoin au plan informatique existe déjà. Mais la démocratie participative généralisée est-elle réellement souhaitable ? Il revient à des assemblées de citoyen comme le PGO de le démontrer, aux élus d’y réfléchir, d’en décider et d’évaluer ce qu’il faut changer, ce qu’on doit transformer en profondeur ou ce qu’il suffit de revoir à la marge.
Sur quoi peut déboucher cette coopération internationale ? A-t-elle réellement un avenir ? Sommes-nous en train de réinventer la démocratie où simplement de la revernir ? Les enthousiasmes vont-ils perdurer, s’amplifier ou retomber faute de consensus ou d’avancées significatives et durables ?
C’est encore difficile à dire pour le moment. Il semble que nous en soyons encore au stade de la conception du projet plutôt qu’à celui de son explication ou de sa réalisation.
S’il s’agit d’accroître les contrôles sur les élus, on peut espérer des avancées rapides, même s’il est probable que celles-ci auront leur limites.
S’il s’agit de permettre au citoyen de mieux connaître, de mieux comprendre la décision politique, de réels progrès sont possibles, d’autant que certaines réformes allant dans ce sens sont déjà engagées.
S’il s’agit de mettre un terme à la défiance des populations envers les politiques, seuls des résultats au plan économique semblent en mesure d’y parvenir.
S’il s’agit de remettre en question le droit de l’élu à décider pour d’autres, il est probable que les choses risquent de se compliquer. S’il s’agit de remplacer une démocratie représentative par une démocratie participative en donnant aux populations les moyens d’agir directement dans les processus de décision, il est clair qu’il y a là matière à créer des tensions et des réticences de la part de ceux qui actuellement sont désignés pour cela par le suffrage universel.
Bel exemple de démocratie
Quoi qu’il en soit, ce 4ème sommet du PGO restera une bel exemple de démocratie. Derrière l’idée de gouvernement ouvert, il y a encore pas mal de choses à clarifier. Mais la démonstration que la consultation en direct des populations est possible et positive a été faite. C’est sans doute la leçon que nous retiendrons de cette initiative. Une démarche généreuse, une organisation sans faille, une ambiance à la fois festive et consciencieuse avec beaucoup d’énergie, d’implication, de motivation pour travailler et avancer ensemble.
C’est certainement l’image que nous garderons de cette expérience. Une maturité citoyenne que les gouvernements encouragent avec bienveillance en lui donnant une existence officielle, une visibilité et une légitimité. C’est le genre d’initiative qui nous redonne confiance en nos dirigeants et qui nous pousse à rester optimiste sur l’avenir des sociétés.
Par Philippe Mingotaud, Correspondant de TIC Mag en Europe