(TIC Mag) –Professeur Atsa Etoundi Roger. Nombreux sont les Camerounais qui ne le connaissaient pas avant décembre 2017. Aujourd’hui, il est connu par bon nombre de Camerounais. Car il a fait le buzz sur les réseaux sociaux en décembre 2017 en comparant les ordinateurs PBHev de 32 Go offerts par le président Paul Biya aux étudiants aussi performants que des ordinateurs de 500 Go. Nouvelle technologie Vs ancienne technologie. Après sa sortie sur les antennes de la CRTV, le Pr Atsa Etoundi Roger, directeur des Systèmes d’information au ministère camerounais de l’Enseignement supérieur, a écrit une note au ministre pour démontrer ce qu’il a expliqué à la CRTV. TIC Mag a sollicité plus d’explications et le Prof a gentiment actualisé sa note spécialement pour TIC Mag. Ses précisions en détails.
« Avant d’aborder la polémique sur la capacité des ordinateurs PBhev, objets de la donation du Prisent de la République du Cameroun, Son excellence Paul Biya, qu’il nous soit permis de présenter très brièvement les acquis du projet E-National Higher Education Network dans lequel ces ordinateurs sont distribués aux étudiants des universités camerounaises. Ce projet comporte 5 composantes :
1- La composante construction des réseaux à fibre optique au sein des différents campus universitaires qui donneront un accès illimité à Internet haut débit aux étudiants et enseignants ;
2- La composante un étudiant un ordinateur équipé de la suite M365 qui lui donne automatiquement une capacité de stockage de 1000 Go dans le Cloud Microsoft. L’Etat a d’ailleurs déjà payé trois ans d’abonnement pour les 500 000 étudiants camerounais éligibles;
3- La composante développement et déploiement des outils de E-learning et du E-Administration mettant ainsi les étudiants camerounais dans le réseau mondial de la connaissance planétaire ;
4- La composante construction des centres de développement du numérique universitaire pour le développement des contenus numériques.
Revenons à la polémique, il est déjà important de souligner qu’en 2017 le standard du disque dur des laptops était de 500 GO. Il était de bon ton de faire un parallèle entre ce standard et le disque de 32Go qui équipe tous les laptops PBhev. Qu’il nous soit permis de souligner dans un premier temps que les caractéristiques des ordinateurs de marque PBhev avaient été mises à la disposition des étudiants et du public. Toute chose qui avait suscité des critiques de toute part au sujet de la capacité du disque dur, la majorité estimant qu’il fallait une capacité de 500 GO.
Du projet E-National Higher Education Network, la capacité de stockage qui est donnée aux étudiants est d’au moins 1056 Go pour 32 GO en local et au moins 1000 GO dans le Cloud Microsoft. On comprend aisément la comparaison qui est faite entre les 32Go et les 500 Go. C’est une comparaison au plan logique en termes de gestion d’un grand volume de données par l’étudiant. Cette comparaison n’est pas et ne saurait être au plan purement arithmétique. C’est dommage que ce soit plutôt comme cela que bon nombre de camerounais ont perçu la communication.
Avec l’avènement de l’Internet et du Cloud, tous les fabricants d’ordinateurs s’accordent sur le fait que, désormais, l’accent est mis sur la miniaturisation et la performance des équipements. A cet égard, les disques durs des ordinateurs portables deviennent miniaturisés et dédiés aux systèmes d’exploitation et aux logiciels applicatifs (métiers). On parle alors de Disque Systèmes dans cette catégorie de machines (ordinateurs portables). Dans les jours à venir, les disques (SSD) remplaceront complètement les disque HDD dans les ordinateurs portables.
Ce serait une erreur de juger les performances des machines offertes aux étudiants par le Chef de l’Etat sous le seul prisme de leur capacité de stockage local, ces machines font partie des éléments de l’écosystème du grand projet E-National Higher Education Network, qui se tiennent les uns et les autres et ne sauraient être dissociés. Il est très clair que la Technologie est l’utilisation et l’adaptation des résultats de la science pour résoudre les problèmes de la société. On parle désormais, des technologies pour le développement, concept à la mode de nos jours pour le développement de l’Afrique. La technologie se réfère ainsi aux usages en fonction des besoins et se présente ainsi comme le côté pratique de la science.
Les étudiants jugeront eux-mêmes de la capacité de stockage des PBhev, outils purement pédagogiques, mis à leur disposition dans les prochains jours avec l’activation de M365 et la formation qui leur sera donnée gratuitement au sein des universités par une équipe conjointe Microsoft – Sichuan Telecom Engineering Co. Ltd.
Dans notre communication à la CRTV, nous avons présenté une information comme si nous avions tous le même niveau de compréhension du projet E-National Higher Education Network. La difficulté dans ce type de communication est de trouver un juste équilibre entre la théorie que beaucoup connaissent et le savoir-faire (Technologie) qui est la chose la moins partagée. Cela a suscité une vive polémique au niveau de l’opinion. Il y a là un besoin de consolider deux domaines différents de l’éducation, à savoir celui de la science et celui de la technologie. Le premier produisant les résultats scientifiques basés sur les expériences et le second les mettant en pratique avec des raffinements en fonction du contexte. C’est pour cela d’ailleurs que de part le monde, il existe des universités des sciences et technologies pour être sûr que les étudiants reçoivent à la fois savoir et savoir-faire.
Le décalage entre le savoir et le savoir-faire que nous avons observé nous a permis de lancer une conférence internationale sur le développement de l’Afrique à travers les technologies. Cette conférence a vu la participation des grandes universités européennes et américaines. Sous un tout autre plan, nous avons mis en place au sein de l’Université de Yaoundé I, une filière dédiée aux technologies afin de concilier savoir et savoir-faire. Ainsi, ces opinions diverses ne devraient en aucun cas ternir le geste salutaire du Chef de l’Etat Camerounais, Son excellence Paul Biya, à l’endroit de la jeunesse estudiantine camerounaise.
Les différents écueils suite à notre communication devraient être mis à notre actif et en aucun cas sur le projet ou ses différents partenaires et intervenants, encore moins sur son initiateur.
Nous sommes fières d’apporter notre contribution à ce projet futuriste et innovant qui va révolutionner l’Enseignement Supérieur au Cameroun. »
Par Atsa Etoundi Roger, DSI du MINESUP
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