(TIC Mag) – Pour offrir des services et des solutions de qualité, notamment les services Cloud, le géant américain Microsoft a installé à travers le monde 28 datacenters où sont stockées ses données et celles de ses clients et abonnés. D’après les experts de Microsoft, ce sont des datacenters géants dont la taille de chacun équivaut à la taille de 16 stades de football réunis. En plus, chaque data center compte 600 000 serveurs.
Seulement, aucun de ces datacenters n’est installé en Afrique. TIC Mag a posé la question à Rami Azzi (photo), le Business Group lead de la division Applications & Services de Microsoft Afrique de l’Ouest, du Centre et des îles de l’océan indien, afin de comprendre pourquoi.
D’après lui, aucun datacenter de Microsoft n’est présent en Afrique pour trois raisons principales :
La première, le manque d’énergie. « Chaque datacenter a besoin d’énormes quantité d’énergie. Connaissant les challenges qu’il y a en Afrique pour assurer une meilleure connectivité, il faut s’assurer qu’il n’y ait pas de problème d’énergie », affirme-t-il.
Deuxième raison, l’absence d’un cadre légal protégeant les données et interdisant de les transférer à quiconque, y compris au président de la République. « Les datacenters actuellement sont dans des pays qui protègent la sécurité sur les informations stockées sur ces daatacenters. Malheureusement, ces garanties légales n’existent pas dans beaucoup de pays africains. Rien n’empêche le président d’un pays de venir nous dire : ’’je veux toutes les informations qui sont sur votre datacenter’’. Et si jamais cela arrive, les compagnies qui nous font confiance, ne nous ferons plus confiance », se justifie Rami Azzi.
La troisième raison principale, c’est la mesure des risques externes dont peuvent faire face certains pays africains, car explique-t-il, il faut absolument être dans les régions qui n’ont pas de risques. Par exemple, il faut être « dans les pays où il n’y a pas de révolutions ou de coups d’Etat possibles qui peuvent venir impacter ces datacenters. Je suis Libanais et il n’y a pas de Datacenter de Microsoft dans tout le Moyen-Orient non plus », explique ce cadre de Microsoft.
Office 365
Ces datacenters permettent de proposer des services de qualité comme par exemple Office 365, Azure ou encore le système d’exploitation Windows 10. Parlant d’office 365, il faut noter que c’est le produit le plus commercialisé de Microsoft depuis près de cinq ans. « En 22 trimestres consécutifs il a enregistré une croissance de 200% à travers le monde », affirme Rami Azzi. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les plus grands clients se retrouvent dans les pays émergents. Car durant la période ci-dessus évoquée, dans les marchés émergents, Office 365 a enregistré une croissance de 175%, rapporte l’expert de Microsoft.
Pour lui, Office 365 est un outil formidable. « Le gouvernement de Côte d’Ivoire a placé tous ses fonctionnaires sur Office 365. Pareil pour le gouvernement de Zimbabwe. Ils investissent sur Office 365 pour que leurs fonctionnaires soient productifs, aient accès aux applications dont ils ont besoin et puissent être joignables et mieux travailler », indique Rami Azzi.
Il faut noter que Microsoft qui mise sur les services de cloud indique que les estimations des dépenses des compagnies publiques dans le cloud d’ici l’année prochaine est de 98 milliards de dollars. Les compagnies devraient également dépenser 78 milliards de dollars dans le cloud hybride (à la fois auprès des serveurs distants et serveurs locaux) au cours des deux prochaines années.
Il faut noter qu’en février 2016, une équipe de Microsoft a rencontré les opérateurs économiques camerounais à Yaoundé et à Douala afin de leur présenter ces services et solutions de cloud, d’Office 365 et de Windows 10.
Ils avaient indiqué que la mission de Microsoft aujourd’hui est d’équiper chaque organisation et chaque utilisateur d’outils qui leur permette d’être plus productifs. « Aujourd’hui, notre stratégie se résume en trois objectifs : créer une expérience plus personnalisée du computing, construire un Cloud plus intelligent et réinventer la productivité et les procédures du business », indiquait alors Victoria N’dee Uwadoka, la directrice Marketing et Communication de Microsoft Afrique de l’Ouest et du Centre.