Au deuxième jour de cette réunion sous-régionale annuelle conjointement organisée par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Gouvernement de la République de Guinée Equatoriale, les experts ont tracé les grandes lignes d’un cadre susceptible d’encadrer la transition vers une économie numérique sous-régionale axée sur: des partenariats public-privé (PPP), le commerce électronique et les innovations technologiques.
Les Partenariats public-privé
Selon un premier groupe d’experts chargés d’élaborer la bonne approche en matière de PPP axée sur les transformations numériques et la diversification économique, six principaux secteurs ont été identifiés pour les principaux acteurs que sont les Etats, les entités multinationales, les grandes entreprises privées, les clients et les coopératives de la sous-région. Ces secteurs sont les suivants: 1) l’industrie forestière/du bois, 2) l’agriculture et l’agroalimentaire, 3) les télécommunications et les transactions liées aux télécommunications, 4) les industries extractives, 5) le commerce et les services et 6) les infrastructures et l’énergie.
Les stratèges ont partagé l’avis du PDG de Smart Africa, M. Lacina Koné qui, via un message vidéo adressé plus tôt à la conférence, a affirmé que “le rôle de l’Etat est d’orienter tous les autres acteurs, de fournir les bases et les jalons de l’économie numérique et d’encourager le secteur privé à y investir”.
Il avait avancé un argument solide selon lequel “l’économie numérique n’est pas seulement un des secteurs mais le secteur qui engendrerait le véritable développement socioéconomique de l’Afrique”.
Logiquement par conséquent, les participants à la réunion ont construit le segment sur le comment élaborer le modèle qui comprenait une utilisation intelligente des marchés publics pour favoriser le développement de l’esprit d’entreprise au niveau national, le renforcement de la gouvernance et de la transparence, l’accélération du transfert de technologie par le biais d’exigences liées à la performance, la création d’un fonds spécial pour l’économie numérique, la promotion du financement participatif et la prise de mesures pour faire des investissements étrangers directs et du contenu des véhicules pour stimuler l’insertion des entreprises locales dans la chaîne de valeur.
Le commerce électronique
Un deuxième groupe de stratèges s’est concentré sur le commerce électronique et la diversification économique en Afrique centrale. Ils ont noté que la plupart des lois sur le commerce électronique dans la sous-région sont obsolètes et doivent être actualisées en vue de l’avènement de la Zone de libre échange continentale africaine (CAFTA). Ils ont également appelé à la restructuration et à la modernisation du réseau des bureaux de poste en vue de favoriser le développement du commerce électronique. Le développement d’un label “Made in Central Africa” a été reconnu comme étant un facteur important. L’absence d’adresses physiques adéquates et d’un zonage urbain approprié dans certains pays de la région ne devrait pas constituer un frein, ont-ils recommandé.
Le renforcement de la culture numérique et l’adaptation des technologies au contexte et à la culture locale ont été considérés comme étant une mesure importante pour réduire la fracture numérique et approfondir la pénétration du commerce électronique dans toutes les couches sociales.
Les innovations technologiques
Ce groupe de travail a suggéré une approche à trois volets pour stimuler l’innovation technologique en Afrique Centrale, à savoir (i) l’identification des opportunités, (ii) la compréhension des principales contraintes et (iii) la définition d’un ensemble d’actions à mener avec des rôles clairs pour toutes les parties prenantes.
À cet égard, des opportunités ont été identifiées dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie, des ressources en eau, des transports et de la sécurité. Des infrastructures inadéquates, des lacunes au niveau des compétences disponibles, des barrières linguistiques résultant de la prédominance de l’anglais comme langue de la technologie dans le monde, la résistance au changement chez les entités commerciales établies, une culture numérique globale faible au sein de la population et l’insécurité cybernétique ont été identifiées comme étant les principales contraintes et défis à surmonter pour la diffusion de la technologie en Afrique Centrale.
Un ensemble d’actions fondées sur la nécessité de promouvoir une collaboration salutaire entre l’État, le secteur privé, la communauté des jeunes start-ups et les citoyens, a été recommandé. L’État a été considéré comme un acteur clé et un facilitateur dont la responsabilité est de prioriser l’innovation et d’accroître les investissements dans la recherche-développement (R&D) ainsi que de procéder régulièrement à une révision des programmes d’enseignement en vue de les adapter à l’évolution de la demande du marché et au rythme de l’innovation mondiale.
Il a été recommandé la création de fonds de soutien à l’innovation et l’organisation de compétitions régulières qui stimuleraient l’innovation pour faire face aux défis locaux et répondre aux opportunités identifiées, augmentant ainsi la part des connaissances et des biens produits au niveau local.
Par Digital Business Africa avec la CEA
COMPRENDRE LES DIFFÉRENTES RÉVOLUTIONS INDUSTRIELLES ET L’INDUSTRIE 4.0
Pour évoquer le processus de digitalisation de l’économie, il est courant de parler de «quatrième révolution industrielle» ou plus simplement de «4.0». Mais au fond, à quoi cette expression fait-elle référence? Le terme «industrie 4.0» aurait été utilisé pour la première fois en 2011 à la Foire de Hanovre, puis a largement été repris par les gouvernements et les grands groupes. En Suisse, Klaus Schwab, fondateur et président du World Economic Forum, a contribué à populariser cette appellation, lors du Forum de Davos, mais aussi dans un ouvrage : SCHWAB, Klaus, 2016. The Fourth Industrial Revolution. Cologny: WEF .
Quelles sont alors les trois précédentes révolutions industrielles? Certains estiment qu’il faudrait parler de l’invention de la roue ou de l’imprimerie. L’histoire économique fait toutefois remonter la première révolution à la machine à vapeur, à la fin du XVIIIe siècle, qui a inauguré l’ère de la mécanisation. C’est le début de l’industrialisation, car les machines n’ont plus besoin de se limiter à la force musculaire, qu’elle soit humaine ou animale. Les moyens de transport «de masse» (premiers chemins de fers, marine à vapeur) font également leur apparition.
La deuxième révolution date de la fin du XIXe siècle avec l’avènement de
l’électricité, qui débouche (notamment) sur les moteurs électriques, la
sidérurgie, le développement des transports, le téléphone, puis la production
de masse («taylorisme»). Ensuite, les versions divergent légèrement tant au
niveau des dates que des éléments.
Il est toutefois généralement admis que la troisième révolution débute au
milieu du XXe siècle avec l’arrivée de l’informatique et de l’électronique, des
technologies qui ouvriront la voie à la miniaturisation, mais aussi à l’automatisation
croissante et à la création de nouvelles disciplines à l’image de la
biotechnologie. Elle débouchera également sur internet.
Parallèlement, les processeurs deviennent toujours plus rapides, les capacités de mémoires et des puissances de calculs toujours plus grandes. Le tout, associé à des coûts moindres de ces éléments, permettra de voir éclore cette fameuse quatrième révolution industrielle. Et comme l’évoque Swissmem (l’Association faîtière des PME et des grandes entreprises de l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux -industrie MEM- ainsi que des branches technologiques apparentées), «contrairement aux profondes mutations du passé il ne s’agit pas de technologies particulières, mais de la combinaison de différentes méthodes et de technologies numériques permettant d’exploiter les nouveaux potentiels que présentent la mise en réseau des hommes, des produits, des machines, des systèmes et des entreprises»3. Il n’y a ainsi plus de frontières clairement définies entre les sphères physiques, numériques et biologiques.
Les machines communiquent entre elles et s’autodiagnostiquent, les robots et les hommes peuvent désormais partager un espace de travail commun (grâce aux robots collaboratifs). Quant à l’être humain augmenté et au transhumanisme, ils commencent à sortir du seul domaine de la science-fiction.
Source : le rapport d’études de la BCGE (Banque Cantonale de Genève) et de la CCIG (Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève) en novembre 2018 baptisé « Les défis des entreprises face à l’économie 4.0 »