[DIGITAL Business Africa] – Le chiffre est annoncé par le directeur général de l’ANTIC, le Pr Ebot Ebot Enaw. Il ouvrait officiellement ce 11 septembre 2024 à Kribi l’atelier pratique de formation destiné à l’endroit de cinquante personnels chargés de la communication des Établissements publics du Cameroun.
L’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC) a donc détecté au cours de l’année 2023 exactement 987 faux comptes dont 843 ont été fermés, soit 85 %. Ceci grâce à la collaboration de l’Antic avec les plus grands réseaux sociaux comme Facebook et X.
« Dans la même veine, indique le Pr Ebot Ebot Enaw, l’Agence, depuis 2018, a fait certifier quatre-vingt-six (86) profils des administrations publiques et hauts commis de l’État et a développé une plateforme de fact-checking qui devrait permettre aux populations de vérifier la véracité des informations. »
Malgré l’action de l’ANTIC, des individus « aux intentions peu nobles », profitant du sentiment d’anonymat offert par l’Internet, s’adonnent à des campagnes de propagande reposant sur des informations mensongères à des fins diverses (calomnies, déstabilisation, etc.) à l’encontre des individus et des États, constate le DG de l’ANTIC. « Ces informations mensongères, communément appelées « fake news » et connues sous le vocable de hoax dans le jargon technique, sont devenues légion dans notre pays. L’un des modes opératoires les plus prisés consiste à créer des faux comptes usurpant l’identité des hautes personnalités pour y diffuser des fake news ou perpétrer des arnaques », indique le DG de l’ANTIC.
Pour le Pr Ebot Ebot Enaw, la prolifération des fake news au Cameroun se justifie par des facteurs exogènes tels que la nature instantanée des communications, le faible niveau d’identification des abonnés, l’hébergement hors de nos frontières des plateformes de réseaux sociaux ; l’absence ou la faible présence des hautes personnalités et des institutions sur les réseaux sociaux constitue tout aussi une raison majeure. « Ne dit-on pas que la nature a horreur du vide ? », remarque le DG de l’Antic après cette énumération.
C’est dans ce sens, rappelle le DG de l’ANTIC, que le Chef de l’État a prescrit en 2016 au Premier ministre, chef du Gouvernement, de « mettre en œuvre une stratégie de communication publique plus offensive à l’effet de redynamiser les cellules de communication des administrations publiques en vue de diffuser en temps réel auprès des médias, y compris dans les réseaux sociaux, l’information appropriée sur l’action gouvernementale ».
Selon le DG de l’ANTIC, avec l’imminence de la prochaine élection présidentielle, des campagnes de propagande peuvent avoir un impact important sur la paix et la stabilité du pays.
Les fake news peuvent être utilisés pour manipuler les populations et influencer le déroulement des élections à travers des campagnes de propagande savamment orchestrées sur les réseaux sociaux. Au vu de ces faits d’actualité, l’ANTIC pense qu’il est opportun, d’une part, « de développer de nouvelles techniques de communication pour anticiper et contrecarrer les effets des « fake news » et, d’autre part, de maîtriser l’utilisation d’outils de veille permettant de déceler les fausses informations, images et vidéos élaborées par des individus malintentionnés pour leurs campagnes de propagande sur les réseaux sociaux ».
« La maîtrise de ces outils permettra donc, non seulement de pouvoir apporter des démentis ou des éclairages en temps réel, mais aussi de surveiller les tendances d’opinions sur une thématique particulière sur les réseaux sociaux ; ce qui, par ricochet, permettra au Gouvernement d’améliorer son positionnement avec une posture proactive et non plus seulement réactive dans cet espace médiatique ainsi que ses interactions avec les populations. Toute chose qui serait bénéfique pour une meilleure visibilité et efficacité des politiques publiques. Le présent atelier vient donc à point nommé, car il permettra entre autres de maîtriser l’élaboration des plans de communications digitales, la veille sur les réseaux sociaux et les stratégies de contre-propagande sur les réseaux sociaux », justifie le DG de l’ANTIC.
Et pour renforcer les capacités de ces 50 participants issus des départements ministériels et de structures parapubliques, l’ANTIC a invité Beaugas Orain DJOYUM, DG du cabinet ICT Media STRATEGIES spécialisé en veille stratégique, en e-réputation, en Nation and Personal Branding. Celui-ci a exposé sur le thème : « Optimisation de l’usage des outils de veille et de communication numérique ».
Au terme de sa présentation, Beaugas Orain DJOYUM a confié à Digital Business Africa avoir « montré aux participants comment savoir en temps réel sur les réseaux sociaux ce qui se dit sur leur institution, leurs dirigeants et sur les sujets qui les intéressent. Tout en sachant quels sont les influenceurs de leurs secteurs d’activité ». « Avec les outils de veille présentés, avec les solutions d’IA générative expérimentées et avec les bases et fondations pour une meilleure communication digitale posées, nous osons croire qu’ils sont désormais mieux outillés pour mieux suivre et veiller en ligne, mais également pour mieux communiquer sur le web », a indiqué le DG de ICT Media STRATEGIES.
D’autres exposés ont été présentés par Arbi Soussi d’Influence Consulting sur les techniques de communication numérique leur permettant d’anticiper et de détecter les fake news, d’en contrecarrer les effets, d’identifier les images et vidéos créées de toutes pièces par des individus en quête de manipulation de l’opinion publique.
Par Digital Business Africa