Sur le principe du piratage, on apprend de Washington Post qu’il est scandaleusement simple : il suffit d’appeler la personne ciblée via WhatsApp. Qu’elle décroche ou pas, le micro et la caméra du smartphone (sous IOS et Android) de la personne visée sont activés à son insu. Il est alors possible de suivre toute l’activité de la personne ciblée. D’après le journal américain, ce logiciel a été utilisé pour surveiller une centaine de personnes dans le monde. Parmi elles, des activistes et opposants politiques au régime rwandais qui se trouvent à l’extérieur du pays.
On apprend également du journal qu’outre des opposants, des journalistes, des défenseurs des droits de l’Homme de la diaspora ont également été visés. Parmi les personnalités ciblées, Washington Post cite Faustin Rukundo, un opposant rwandais qui a depuis obtenu la nationalité britannique. En exil depuis 2005, il figure sur une liste d’ennemis du gouvernement rwandais et est par conséquent menacé et traqué par le pouvoir de Kigali. Selon le journal américain, plusieurs autres personnes ont ainsi été surveillées par le gouvernement rwandais, qui a eu accès à toutes les informations, ainsi qu’à tous leurs contacts.
Si les agissements du gouvernement rwandais sont ceux les plus mis en avant, d’autres pays sont également concernés dans cette affaire. En effet, le logiciel israélien d’espionnage a été vendu à l’Arabie Saoudite, au Maroc ou encore Emirats arabes unis et à d’autres pays.
Au total, 1 400 appareils ont été infectés, lors de cette vaste opération de piratage qui a touché une vingtaine de pays. Ainsi, d’après le centre de recherche de l’université de Toronto, c’est ce logiciel espion que l’Arabie Saoudite aurait utilisé pour localiser le journaliste et opposant Jamal Khashoggi, tué dans le consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul en octobre 2018.
Notons qu’au départ, cette solution a été conçue pour officiellement “combattre le terrorisme et le crime grave”. Mais voilà, plusieurs gouvernements s’en sont doté, pour viser leurs opposants politiques. L’ONG Amnesty International a saisi un tribunal de Tel-Aviv afin que celui-ci ordonne au gouvernement israélien de révoquer la licence d’exportation du groupe privé NSO.
Ecrit par Jephté TCHEMEDIE